Amis sportifs, je suis le seul intellectuel 50% sportif;
amis intellectuels, je suis le seul sportif 50% intellectuel;
amis cons, allez surfer ailleurs;
amis, jeunes ou vieux, qui ne voulez pas mourir idiots, venez me rendre une petite visite de temps en temps.

jeudi 28 janvier 2016

CHERS PETITS VAMPIRES...

    Mes chers petits vampires lecteurs, je viens d'écrire les premières pages de mon nouveau livre, suite de HIER, LA TERRE. Aussi ne vous étonnez pas si, après une période plutôt prolifique, ma production d'articles devient très irrégulière.
   Vous pourrez toujours relire les anciens ou -si vous n'êtes pas un Dégrouigné- tenter d'acquérir un de mes livres [contact : labesse06@gmail.com].
    Toutefois, je ne vous quitterai pas sans accoucher de deux perles qui ne déparent pas ma collection de ludonymes* moisis.

    Parole de femme : "Je suis vraiment exceptionnelle : je fais et tu n'as plus qu'à me copier !"

    Lors d'un festival du film, voyant Nick Nolte furieux, Richard Attenborough demanda à son ami metteur en scène, Otto Preminger : " Je vois bien : ce gars rage, mais qu'a Nick, Otto ?"

*Je n'ai pas présenté ce terme (synonyme de jeu de mots) dans ma rubrique Mémo de mes mots car je ne suis pas certain d'en être le créateur. Les érudits qui pourront me renseigner seront les bienvenus.




mercredi 27 janvier 2016

SIMONE WEIL

    N'ayant lu qu'un seul ouvrage de Simone Weil, je me trouve un peu gonflé de lui consacrer un article, mais certaines envies sont comme les éternuements : incontrôlables. Donc, dans l'incapacité de résister à cette pulsion, je vous invite à feuilleter ce livre brûlant d'humanité et d'intelligence qui porte le magnifique titre de La pesanteur et la grâce.
    On sort retrempé d'un telle lecture.
    Ceci dit mon admiration va aussi à la femme, morte à trente-quatre ans, sans doute exaltée et intransigeante, mais qui a essayé de prouver à chaque moment de sa vie la vérité de sa pensée : agrégée qui est allée travailler dans une ferme et une usine, qui a parfois renoncé à son argent et à sa nourriture pour les offrir aux démunis.

LE NALASH

    Pour sortir du piège des mots (car l'écologie est d'abord une science et le vert une couleur) qui caricaturent la pensée des défenseurs de l'environnement, j'ai inventé dans mon dernier roman, Dévastation, le terme formé d'initiales NALASH.
    Traduisible en italien, en anglais et en espagnol, cet acronyme signifie :
     Nature Avant L'homme ; Ambition : Sauver l'Humanité.
     Le NALASH développe une éthique environnementale. Je m'arrêterai là. Ceux qui voudraient en savoir plus devront soit me contacter (je suis le seul à posséder encore quelques exemplaires du livre) soit attendre qu'un nouvel éditeur m'ait adopté (sans garantie que ce soit rapide).

mardi 26 janvier 2016

DEMAIN (le film)

    Vu hier le film DEMAIN -promis, je n'ai pas vu arriver le jeu de mots- avec des sentiments mélangés.
    Ce film épatant m'a réjoui dans la mesure où il montre que le NALASH* gagne du terrain, que de plus en plus de Terriens se relèvent pour affirmer les droits de la planète et les conditions de notre survie.
    Mais en même temps que je me réjouissais, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une amertume parce que me revenaient à l'esprit les souvenirs des années 70/80 : les sarcasmes de mes condisciples étudiants, la condescendance de mes amis de l'UNEF, les lazzis des hommes politiques, les polémiques vénéneuses avec les tenants du nucléaire, de l'agriculture intensive et du tout autoroute.
    Au départ je n'avais que 19 ans et peu de connaissances ou d'expériences à opposer aux contradicteurs ; pourtant ma conviction était déjà profonde. Du point de vue de la pensée écologique, j'ai vécu ces années comme une traversée du désert,souvent démoralisante,  ponctuée de quelques oasis ( la revue Le Sauvage, Dumont, Dorst, Steiner, Rabhi un peu plus tard).
    Il faut avoir connu la virulence de ceux qui ne partageaient pas notre approche ; par conséquent, vous pouvez imaginer mon bonheur de voir notre pensée se répandre. Pourtant cette joie n'est pas sans mélange : d'abord parce que j'ai du mal à digérer le temps perdu -j'accuse les politiciens d'avoir volontairement écarté l'écologie et d'avoir contribué à l'éventuelle irréversibilité des dégâts environnementaux- sachant que la plupart des problèmes évoqués dans DEMAIN avaient été parfaitement analysés dès le début des années 70.
    Ensuite, je redoute la gigantesque inertie de ceux qui dirigent le monde et qui vont freiner des quatre fers pour ralentir le mouvement de bascule vers une civilisation différente. Je n'en veux pour preuve que l'âpre combat contre l'aéroport de Notre-Dame des Landes ; ce projet, soutenu par MM. Valls, Macron et sans doute Hollande, est le prototype même d'une conception dépassée du monde, avec son gaspillage insensé d'espace, son anéantissement de ressources agricoles, son jacobinisme aveugle.
   Malgré tout je ne suis pas 100% désespéré, car un film comme DEMAIN est une bouffée d'air frais. Des gens bougent un peu partout et meublent ce qui fut longtemps mon (notre) désert.

*NALASH : mot et notion que j'ai créés dans mon dernier roman, DÉVASTATION, et qui seront l'objet d'un article à venir.

lundi 25 janvier 2016

S'ESTRASSER

Je ne vais pas m'étendre sur les origines de ce mot, d'autres en ont parlé mieux que moi. Pour mes lecteurs nordistes voici un bref schéma :
                
estrasse* } vieux chiffon, guenille, serpillère} d'où s'estrasser = s'étendre avec toute l'élégance d'une serpillère.

     L'ado illustre à merveille l'action de s'estrasser car tout de suite s'impose à notre esprit l'image du boutonneux bougon à la voix en perdition, répandu de tout son long sur le divan et regardant l'écran allumé d'un oeil éteint.
    Mais le provençal est une langue vivante et ce mot continue à évoluer : s'estrasser c'est aussi se coucher sur son lit, comme un verrat dans sa bauge, en vue d'une petite sieste, un pénéqué.
    Pour mon premier roman j'avais d'ailleurs inventé une sieste sportive, l'estrassade, qui ne se maîtrise qu'au prix d'entraînements rigoureux ; l'estrassadaïre chevronné est capable de surfer sur son endormissement, émergeant de chaque assoupissement pour replonger doucement vers le sommeil, puis de nouveau se réveiller avant de sombrer encore, et ainsi de suite. Tout ronflement est disqualificatif.
    Alors, si vous avez un petit coup de mou après le repas, commencez tout de suite l'entraînement : peut-être, un jour,  vous deviendrez un grand estrassadaïre !

*désigne aussi un type négligé, minable.

LE RETOUR DE K.K.

    Jésumarijosef, Dieu sait si je n'ai pas l'esprit railleur* -l'esprit ailleurs, de plus en plus souvent- mais le démon de l'ironie est venu me titiller en exposant, à mes yeux ébaubis, le contraste entre le traitement, somme toute sobre, de la disparition d'Edmonde Charles-Roux et l'actualité d'une de mes philosophes préférées -avec Nabilla-, je veux parler évidemment de la sublime Kim K., dont je bois chaque déclaration comme un nectar cérébral.
    Juste ce qu'il fallait pour faire bouillir ma tête de cafetière. Moi qui suis en train de lire l'excellent journal de Matthieu Galey, je me suis retrouvé Mathieu galère devant l'avalanche de nouvelles et d'images incontournables :
    K.K. a donné naissance au petit Saint   (elle s'est prise pour Marie ? le petit Saint sera nourri au gros ?)
    K.K. a dévoilé le premier cliché du bébé    (il était temps, je me rongeais d'impatience)
    K.K. perd treize kilos    (elle ne fait plus qu'un bonnet A)
    K.K. rencontre le Père Noël    (et moi j'ai dîné avec la reine d'Angleterre)
    K.K. se voit offrir deux millions de dollars pour une photo de famille avec son bébé   (pour ce prix-là je serais prêt à faire un enfant à Christine Bo..in)
    K.K. reçoit 150 cadeaux de son mari rappeur pour ses étrennes   (ben moi j'ai eu 150 cartes de visite pour mon petit Noël -authentique- et je ne la ramène pas !)
    K.K. et ses recettes de... et là il m'est venu la "stouffia". J'ai éteint l'ordi.
    Ceci dit, je n'ai pas fait le voyage pour rien puisque, au fil de mes errances internetiques j'ai appris la différence entre strobing, contouring et hun. Et comme tout érudit de fraîche date je vais m'empresser d'étaler mon savoir ; le strobing (pour yadupeku? ce serait plutôt l'estron, bing! au fond de la cuvette) c'est la petite touche d'illuminateur qui donne à la peau du visage un aspect frais et jeune. Exactement ce qu'il me faudrait...
    Le contouring (le couturing c'est le ravalement complet) resculpte le visage au moyen d'un arsenal de pinceaux et de poudriers à faire pâlir un impressionniste (très fine, celle-là).
    Enfin, si vous ne voulez pas vous crêper le chignon adoptez le hun, qui est en fait un half-bun (demi-bun... on se trempe jusqu'aux alibofis).
    Voilà, je suis sûr que vous n'êtes pas déçus des minutes perdues à lire ce billet. Malgré mes sarcasmes sur le maquillage je m'appliquerai ce proverbe, que je viens d'inventer ; " Quand la belle poulette passe, tout dindon ne peut s'empêcher de glousser", même le plus caustique.
    Allez, je prends mon kayak et je me casse. DMOS

*Je sais, je sais : je suis un petit railleur, c'est méga laid !

vendredi 22 janvier 2016

À LA MANIÈRE DE...

    Tout le monde écrit des romans policiers, ma concierge, mon poissonnier, mon facteur. Alors j'ai eu envie de m'offrir une petite fantaisie ; comme disent les enfants "Imagine que tu serais un auteur de polars..."
    Je vous laisse siroter ce pastiche (jeu de mots du jour).

    Pat Bomer respire lourdement. Malgré ses paupières lourdes il aperçoit le trottoir maculé. Il n'a pas plu depuis un mois : le goudron lisse est d'un rouge défraîchi. Pat distingue des taches et leur auréole brune, toute une décoration suspecte de pisse de chiens, de crachats et de ce qu'il a la flemme d'imaginer.
    Un morceau de glace finit de fondre -il lui semble reconnaître un chocolat fudge- et forme une sorte d'îlot sur le bitume. Une femme passe devant lui ; il ne relève pas la tête et ne voit qu'une cheville fine, un beau pied sanglé dans une chaussure de cuir vert, de hauts talons, des ongles peints.
    L'ébauche de quelques fantasmes vagues passe derrière ses yeux mais il a trop chaud pour les retenir et se contente de savourer une impression incertaine, légèrement appétissante.
    Le feuillage du catalpa qui le protège de son ombre est immobile.
    L'infime espace qui se maintenait entre ses paupières vient de se clore, sa nuque se plie. D'un coup il se redresse. Combien de temps s'est-il assoupi ? Interdit pendant une planque. Erreur professionnelle. Les boulots d'été vous ruinent la santé, mais il faut payer les traites de la maison.
    Il jette un oeil sur le trottoir. La petite île de glace a tout juste changé de forme : il n'a rien manqué.
    Un chien arrive d'une démarche balancée. Ignorant la présence de Pat sur son banc, il fait trois fois le tour du tronc, lève la patte et jette sur le bois un trait de pisse symbolique. Pat s'est toujours étonné de l'énergie dépensée par les clébards pour balancer leurs ridicules giclettes, ici ou là, cent fois par jour.
    Alors, pour tromper l'ennui, il commence à trier des arguments pour expliquer cette vaine débauche. Dans ce genre de boulot le difficile est de tuer le temps sans décrocher complètement.
    Bientôt son petit potage mental est prêt. (Les chiens pissent :
        par pur désoeuvrement,
        par incontinence congénitale,
        pour emmerder les hommes en souillant leurs arbres, leur murs et leurs lampadaires,
        pour se donner une contenance,
        pour le plaisir,
        par un besoin métaphysique d'affirmer leur existence...)
    Il n'a pas encore épuisé son troisième argument lorsque son client sort de l'immeuble, le teint comme la façade de briques, le visage rassasié : il a bien une maîtresse. L'enquête s'engage bien.

jeudi 21 janvier 2016

BOÎTE DE ROCHERS FEREZ ROTS

    En effet, comme la célèbre boîte, cet article, sous son allure prometteuse, est plein de vide. La preuve...

    Héros de guerre : des lions qui sont des anti-lopes.

mercredi 20 janvier 2016

DERNIERS FLOCONS DE JANVIER

    Chers petits vampires lecteurs, loin de moi l'idée de vous taxer de vice mais je note que...
1 dès que je ralentis le rythme de mes publications vous désertez yadupeku?
2 que certains se jettent sur mes lignes encore fraîches pour les saigner à blanc
3 que vous êtes d'une paresse hallucinante pour ce qui est des commentaires.
    Et je ne parlerai pas des petits dépravés qui se délectent des à-peu-près indignes et des calembours consternants. Ceci dit, comme je vous aime bien et que je suis aussi pervers que vous, voici de quoi assouvir vos penchants à l'obsession textuelle.
    De Groot n'était pas né (contrairement à l'escalope) que je bombardais mes condisciples collégiens avec mon verbe trafiqué et ma verve foutraque. Et même, selon des sources obstétriciennes, mes premiers gazouillis ressemblaient déjà à des saillies bou(le)vardiennes ; alors laissez-moi retrousser mes manches (et non remousser mes tranches) et faire quelques enfants illégitimes à la Langue française.

    Comment appeler un boulot où l'on doit être un chameau, chaque semaine, pour ses subordonnés terrorisés : un travail hedromadaire.

    Élections : vide-ordures, parfois.

    Casquette d'un chauve qui tire ses mèches temporales sur sa calvitie : galette à la frange en panne.

    En buvant au marigot l'hippopotame a avalé un pique-boeuf : l'oiseau a subi... l'hippo succion.

    A ma totale stupéfaction mon ami a gobé un morceau de mousse de foie gigantesque, d'où zeugma (ce n'est pas du verlan) : impressionnantes, sa tranche de pâté et ma tronche d'épaté.

    J'évite de manger du poisson très pané : j'ai peur qu'il me donne des trous de mémoire.

    1998 : nous avons aimé les pics de l'épique équipe de l'époque, les "pecs" impeccables de ce pack capé, héros de cape et d'épée qu'happaient les paparazzi et les papas rasés.

    N.B. : je me demande si je ne viens pas de gâcher une heure de ce superbe après-midi ensoleillé...

dimanche 17 janvier 2016

MON PIRE JEU DE MOTS

    Comme vous n'avez pas tous la ressource ou l'envie d'aller consulter mon livre internet Ma gueule ouverte, voici, telle une fève dans la galette, le plus mauvais jeu de mots de ce livre, qui n'en est pourtant pas dépourvu. Je le cite avant que quelqu'un le trouve et le popularise avant bibi.

    Devinette : le seul rapport entre Jean Cocteau et Jean-Marie Le Pen, du temps où ils étaient contemporains ?
    Réponse : Une contrepèterie. L'un Jean Marie Le Pen, l'autre Jean Marais le pi..

    Je devrais avoir honte, mais vu le titre de mon blog je ne me censure plus ; le grand prix de l'Académie française ce sera pour une autre vie !

ROUTE-FICTION

    J'ai inventé ce mot pour définir le genre de mon roman, Hier, la Terre, parce que les libraires ne savaient pas comment le situer : aventure, humour, science-fiction, fantastique ?
    En fait, en l'écrivant je n'ai pensé à aucun de ces quatre genres. Je n'ai suivi que mon envie. Je n'ai fait que m'embarquer avec mes trois personnages ; je ne sais pas si j'étais l'un d'eux ou un quatrième marcheur mais je sais que j'ai traversé avec eux les vastes étendues de ce monde encore si peu aménagé.
    Et c'est le cheminement dans ces contrées étonnantes qui a commandé le récit. D'où mon idée de route-fiction, un peu sur le modèle du road-movie au cinéma.
    Cela induit des moments presque contemplatifs à côté des épisodes d'action ou des moments de fantaisie. Hier la Terre n'est pas un livre calibré et certains de ceux qui l'ont aimé m'ont avoué avoir été déconcertés avant d'avoir été séduits.
    Je réutiliserai évidemment le même procédé dans la suite à venir de ce roman, avec toutes les différences qui résulteront des années qui passent, des lectures et des rencontres. A condition que j'arrive à l'écrire...

samedi 16 janvier 2016

MA GUEULE BIEN OUVERTE

    Joseph Conrad disait que "le monde vit dans le mensonge pour ne pas s'effondrer". Si ce n'est le mensonge, du moins l'illusion. Par exemple l'illusion que notre façon de vivre est soutenable encore des décennies, voire des siècles.
    Le deux grandes tendances du capitalisme contemporain c'est la volonté d'optimiser financièrement le monde (mais tout n'a pas à être utile et rentable) et l'obsession de la vitesse. Pour ce faire il doit consommer les hommes et les ressources (donc la nature) de façon brutale et excessive ; comme il s'agit d'un abus, il impose ses actions par la rhétorique, auprès des médias et des gouvernements -d'où la nécessité des lobbyistes, des chercheurs diplômés dévoyés- et par la crainte insufflée à la population.
    Relayée par des journalistes inféodés et des "spécialistes" dans des émissions télévisuelles, l'INQUIÉTUDE est devenue un mode de gestion de la masse : peur de perdre son emploi, d'être déclassé, de ne pas toucher une retraite décente, de l'anarchie monétaire ou politique. Paralysante, cette anxiété programmée permet aux "maîtres capitalistes"*d'imposer leur loi et de faire avaler les couleuvres les unes après les autres : le licenciement boursier (la première fois que j'ai entendu ce mot je ne l'ai pas compris), la disparition progressive du CDI, le travail généralisé le dimanche (et un jour futur, sans contrepartie salariale), le rythme de travail ou la pression déments dans certaines branches,...
    C'est là que le recul offert par l'Histoire est fructueux : il nous permet, par exemple, de relire les hurlements de désespoir et les annonces d'apocalypse des patrons quand on est passé de 72 à 60 heures de travail hebdomadaire, au dix-neuvième siècle !
    Aujourd'hui on aimerait que des hommes de pouvoir appellent à un nouvel âge des Lumières ; il devrait être écologique mais cela ne serait pas suffisant. Quant à concevoir cette nouvelle civilisation, ce n'est pas mon petit cerveau qui donnera la solution : il y faudrait une sorte de COP où se côtoieraient des hommes très divers, intelligents, excellents dans leur partie, uniquement motivés par le souci de l'avenir commun. Les hommes politiques s'y verraient accorder une place minime.
    Et la vie m'a appris que l'espace entre la désespérance et l'espoir, entre le découragement et l'optimisme est souvent étroit ; que des riens suffisent à nous réinsuffler l'énergie vitale. Pourquoi en y irait-il autrement pour une civilisation ?

*Comme il y a des maîtres artisans

vendredi 15 janvier 2016

FLOCONS DE JANVIER

    Je connaissais le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), et un coup de crif ça fait mal. Je connais à présent le CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) et je vous déconseille de prononcer crâne. Je me propose de créer le CRAB (Conseil représentatif des associations blanches de France), un mouvement que je compte bien faire marcher droit.

    Entendu à la radio cet apophtegme d'une candidate dans une émission de télé-réalité (vu le temps que les participants passent vautrés on pourrait dire télé très alitée) :
    "J'ai pas de culture, mais j'assume complètement."
    Voilà une formule que j'inscrirais au frontispice des universités ! Expression dont nous devrions faire notre miel :
    Je t'ai pété deux dents en déconnant, mais j'assume complètement.
    J'adore mentir, mais j'assume... (pour un zopo, évidemment)
    Je suis un patron voyou, mais j'...
    J'ai été prof, mais...
    Je suis con, mais...
    Je bade* Nabilla, mais...

    Las Vegas, usine à fric, temple clinquant du bonheur, illusion de l'amusement, aberration environnementale, tu es la parfaite image de notre modernité.

    Punaise, quand je vois tous ces intolérants meurtriers qui se drapent dans leur foi particulière, je me sens devenir un secticide !

*bader : dans le midi, admirer, avec des yeux en cul de bouteille et la bouche entrouverte légèrement bavante.

jeudi 14 janvier 2016

IN MEMORIAM RENÉ DUMONT

    Sans raison particulière je viens de penser à René Dumont buvant un verre d'eau à la fin d'une intervention télévisée. Pour rendre hommage à celui qui fut le premier candidat écologiste aux élections présidentielles (en 1974) je republie ce texte extrait de La République des Jobastrons (écrit il y a quinze ans, retouché en 2015).


   

                                              LE MÉPRIS DE L’ENVIRONNEMENT


    Me croirez-vous si je vous dis qu’en 1970 j’ai attrapé subitement une maladie dont je n’ai jamais  guéri ? C’est pourtant la vérité : à un âge où mes contemporains s’intéressaient surtout aux flirts et aux bagnoles –ceci dit les filles m’intéressaient aussi- je suis devenu écologiste ; pour être plus exact (et bien que je connusse déjà à l’époque le sens des mots écologie et écologiste) je suis devenu sensible aux problèmes de notre environnement, voire hypersensible.
    Cela vous paraît banal ? Alors replacez-vous dans le contexte : les Français de l’époque se fichaient comme d’une guigne de l’environnement, sauf comme cadre de leurs week-ends ou de leurs vacances. Il n’y avait pas encore eu de choc pétrolier ; la machine économique marchait à plein régime ; c’était la  grande époque de « l’aménagement du territoire ».
    Pourquoi un petit con de dix-neuf ans, pas plus intelligent que la bonne moyenne, a-t-il été envahi par ce sentiment d’une précarité de la nature ? Pourquoi a-t-il persévéré dans ces idées nocives, alors que la plupart de ses condisciples le traitaient de « passéiste, d’anti-progrès, de rabat-joie » et que ses amis –communistes- de l’UNEF commençaient invariablement leurs phrases par « l’environnement c’est bien, mais … » ; oui, pourquoi ?
    Il y avait bien eu le Club de Rome, LE PRINTEMPS SILENCIEUX de Rachel Carson, mais tout cela suffit à se bâtir une opinion, une conviction, pas une certitude émotionnelle aussi profonde qui, loin de vous donner le sentiment d’appartenir à une élite, vous jette dans une souffrance, parce que vous doutez, que vous rencontrez des indifférents et des  hostiles, que vous constatez matériellement les dégradations que nient ou minimisent la majorité des autres.
    Je pense que vous comprendrez mon scepticisme à l’encontre de la plupart des politiques dites de l’environnement. Permettez-moi d’abord une brève comparaison… dans ma carrière j’ai rencontré pas mal de religieux : quelques uns –admirables- portaient leur religion à l’intérieur d’eux-mêmes, brûlés d’une conviction qui ne pouvait laisser insensible ; beaucoup ne la portaient que dans leur insigne –croix, lévite, crosse, turban,…- et quand je cherchais à creuser je ne trouvais que la carapace commode d’une pensée fonctionnaire ou, pire, un salmigondis d’idées vides de moelle, parfois même une forme de manipulation au moyen de discours mielleux, de concerts de bonnes intentions. En matière d’environnement c’est le même tabac : la plupart des décideurs mentent ou se mentent parce qu’ils n’ont pas cette cause chevillée à l’âme.
    Les plus admirables sur ce chapitre sont les politiciens et les hommes d’affaires, même si je n’oublie pas mes amis écologistes. Il m’a été donné de lire dans leurs regards ; je me souviens en particulier de celui de M. Jacques Médecin –homme d’un incroyable entregent- que j’ai retrouvé chez tant d’autres ; pour lui un défenseur de l’environnement était soit un emmerdeur, soit un jobastre, soit un pauvre couillon. Qu’il fût l’un ou l’autre l’écologiste de service recevait le même traitement à base de pilules lénifiantes, de potions ironiques et de sirops d’indignations.
    Combien de fois les ai-je entendus ces poncifs commodes ? Je pourrais les reprendre à la manière de la tirade des nez dans CYRANO :
Condescendant… vous voulez revenir à la bougie, à la grotte, à la préhistoire
Docte… c’est la rançon du progrès, c’est le sens de l’Histoire
Vertueux… c’est pour créer des emplois, de la richesse
Hypocrite… les petits oiseaux c’est bien mais une nouvelle ZAC c’est bon pour le commerce local
Vindicatif…  vous vous opposez donc au progrès, à la croissance
Indigné… vous voulez nous tuer dans la compétition internationale.
    Et le vilain écolo de repartir tout penaud, gros-jean comme devant, conscient d’être un arriéré, un empêcheur d’aménager en rond, un destructeur d’emplois, et pourtant intimement pénétré de la conviction qu’ils sont en train de bousiller son monde.
    Bien que me rendant fou cela avait au moins le mérite de la netteté : il n’y avait rien à attendre de ces barons d’un nouveau moyen-âge déguisé en modernisme. MAIS survinrent, tombant sur l’humanité comme la vérole sur le bas-clergé, quelques séismes économico-environnementaux [choc pétrolier, accidents nucléaires, marées noires,…] qui donnèrent naissance à une nouvelle méthode de gestion des écologistes ; le faux-culisme, l’enfumage –je n’ose dire l’entubage- systématique.
    Je crois que le pire de tout c’est le fameux IL Y A URGENCE ; voilà quarante ans qu’il y a urgence, qu’on nous ballade de sommet de la Terre en sommet de la dernière chance qui ne servent à rien : à chaque fois le mammouth accouche d’un pet de souris.
    J’y ai cru ; d’une naïveté inimaginable, je pensais que la défense de l’environnement serait temporaire, que lorsque les problèmes seraient réglés l’écologie reviendrait à ses origines, une simple discipline scientifique. Non seulement la plupart des problèmes n’ont pas été résolus mais ils ont été aggravés, et comme la technologie a spectaculairement progressé notre pouvoir de nuisance est devenu terrifiant. Terrifiant ! Vous allez penser que je suis un adorateur de la catastrophe, une espèce de cassandre andropausée : erreur. Demandez autour de moi, je suis un optimiste au quotidien… mais avec très peu d’espoir pour le futur.
    Je ne crois pas à l’apocalypse, vision presque cinématographique de la fin de notre monde ; mourir sur une musique de Wagner noyés par tsunamis et inondations du siècle ou pulvérisés par une comète assassine, ça a de la gueule, ça flatterait presque notre goût du spectacle morbide ; je crains plutôt un pourrissement, l’avènement d’un monde paranoïaque, concentrationnaire, injuste et esclavagiste. Ceux qui trustent pouvoir et richesse saccagent et continueront à saccager le monde, à moins que… L’extraction de toute ressource ira jusqu’à son extrême. Et ne me dites pas que vous ne l’avez pas vue la face de rat de la cupidité, celle qui est prête à tout vendre, père et mère compris, celle qui fait fi de l’existence des autres. Et je dis bien cupidité, pas enrichissement.
    Aujourd’hui les gouvernements sont impuissants, ils n’arrivent pas à mettre au pas la finance véreuse, imaginez comment ils vont arrêter le pillage mondialisé ; à défaut d’un homme d’une trempe exceptionnelle, la messe est dite. Nous sommes aussi responsables : moi et quelques autres de notre impuissance, d'aucuns d’attendre que ça passe, que ça se tasse. Si la situation a pu autant se dégrader, si les politiques ont persévéré dans leurs aberrations, si les « businessmen » ont pu mettre la Terre à sac, c’est parce que les peuples ont tout accepté.
    Le peuple c’est cette espèce de gros pudding –ou poudingue- composé de trois matériaux inégaux :
1 A ma gauche, la famille écolo, c'est-à-dire tous ceux que l’on assimile à cette mouvance
    -les Verts ; à part quelques moments heureux (Brice Lalonde, Huguette Bouchardeau, par exemple) en dessous de tout, incapables jusqu’à présent de transformer un capital de sympathie en véritable force de frappe, ils professent une écologie teintée de parisianisme et ont l’art de s’exciter sur des problèmes secondaires (au vu de urgences planétaires) tels que le mariage pour tous, la régularisation des sans-papiers,…
    -défenseurs d’ordre divers, qui permettent aux « anti » de caricaturer tout ce qui est écolo et de pratiquer sans efforts d’analyse l’amalgame à grande échelle : mouvements anti-chasse, anti-corrida, anti-viande, SPA,…
2 Au centre, moi et quelques couillons (dont d’éminents intellectuels), insuffisants –on ne s’investit jamais assez-, débordés, dérisoires et parfois excessifs.
3 A ma droite, tous ceux qui regardent les écolos avec un sourire amusé, compatissant, cynique ou irrité, en fait
    -une majorité d’indifférents ; les uns recréent un monde parfait dans le jardin de leur villa ; les autres consomment l’environnement par l’image, attendant les vacances pour un bain de nature dans un endroit plus ou moins préservé ; certains, enfin, s’en foutent vraiment.
    -une partie pas si infime d’hostiles ; intellectuels exaspérés par le catastrophisme –et je les comprends-, décideurs obnubilés par les dogmes de la croissance et du développement, hommes d’affaires pour lesquels l’environnement n’est qu’une réserve de richesses potentielles.
    Si nous avions défendu avec acharnement notre capital environnemental depuis quarante ans nous aurions peut-être perdu moins d’emplois vu que nous aurions conservé une logique de proximité et de production liées à des ressources pérennes non délocalisables.
   A ce propos, je peux vous parler d’écologie par l’unique biais de l’eau : pour être né au bord de la Méditerranée, à trois rues du port de Nice, je suis marqué à vie par l’amour de l’eau. Mers, lacs, torrents, rivières, tout est bon pour me baigner, pêcher, ramer, surfer, naviguer. Une partie non négligeable de mon existence s’est passée sur, dans et au bord de l’eau, alors qu’on ne vienne pas me dire de conneries : l’état des eaux est alarmant depuis belle lurette mais, dans une sorte de fatalisme impuissant face au « progrès », nous préférons payer très cher pour remédier aux effets de la pollution plutôt que de nous attaquer à ses origines.
    Or il y a un principe : toute pollution, toute atteinte à l’environnement engendre des frais ou un manque à gagner qui tôt ou tard ne sera pas –plus- équilibré par l’activité qui les a engendrées.
    Le problème est que celui qui provoque l’atteinte est rarement celui qui perd de l’argent ou doit assumer les réparations.
    Entrons dans la chair du sujet : la France ce n’est pas le désert de Gobi ; nous possédons un réseau hydrographique exceptionnel par sa quantité, sa variété, son étalement géographique. Qu’en faisons-nous ? Pour le mieux, de l’électricité ; insuffisamment, des voies de transport ; pour le pire, des déserts piscicoles. Deux exemples suffiront.
    Promenez-vous à Lyon sur les bords de Saône et du Rhône, lisez les panneaux interdisant la consommation des poissons puis regardez ces masses d’eau douce interdites à la pêche professionnelle tandis que nous faisons venir de lointains pays des poissons de productions douteuses (perches du Nil, pangas, saumon d’élevage) et que nous puisons dans les stocks fragiles des poissons de fond (grenadiers, empereurs, lingues). Comment appelez-vous un si beau résultat : du gâchis, de l’incompétence, du j’m’en foutisme ?
    Je garde précieusement dans un tiroir une reproduction de carte postale ancienne de deux auvergnats vendant des saumons énormes sur une charrette à bras, dans une rue de Brioude au début du vingtième siècle. Cela ne remonte pas à la préhistoire ; essayez de remplir une charrette aujourd’hui… Comment vous appelez un si beau résultat : un progrès ou une dégringolade ?
    La deuxième grande atteinte à la Nature c’est l’extension, absolument pas maîtrisée, des villes ; on souffre à imaginer ce que les cinquante prochaines années engendreront au vu des deux derniers lustres. Pour une fois, et pour m’économiser une démonstration, je vais céder aux sirènes des chiffres.
    -Los Angeles, dont les 2/3 de la surface sont dévolus à l’automobile, s’étend sur deux-cents kilomètres dans sa plus grande longueur ;
    -le grand Tokyo (2156 km2) atteint la surface des Yvelines et la population de la Pologne, de Tokyo à Fukuoka la conurbation couvre 1000 kms ;
    -le Boswash, mégalopole englobant Boston, Baltimore, Washington, New York, Philadelphie, ponctuée d’espaces naturels qui se réduisent comme peau de chagrin, occupe 800 kms du nord au sud ;
    -au Bangladesh, 156 millions de personnes vivent sur un territoire équivalent à un gros quart de la France (144 000 km2) ; au Canada, ils sont cinq fois moins sur 33 000 000 de km2 (n’en vivant pas plus mal) : tout cela est-il bien raisonnable ?
    Si je garde quelques raisons d’espérer c’est que je vois l’empilement implacable des preuves en marche vers l’insoutenable ; j’attends des ralliements de tous les cocus auxquels on a promis emploi et bien-être en échange d’un sacrifice environnemental ;  je vois des jeunes qui vivent la défense de l’environnement avec leurs tripes –notamment ceux qui se battent contre le projet de Notre-Dame des Landes, monstre ressurgi de la préhistoire économique- et qui, contrairement à ce que pense les esprits chagrins, ne se laissent pas lyophiliser par le monde technologique et publicitaire.
    Je suis moins optimiste quant à la majorité qui ne bougera que le jour de la grande trouille, quand –et Dieu fasse que je me trompe- ils se réveilleront complètement prisonniers d’un monde artificialisé et financiarisé où ils ne seront que des androïdes interchangeables, ou même le révolté aura du mal à trouver des lieux où tenter l’autosuffisance.
    Et pourtant, il y a de quoi avoir envie de combattre : la défense de l’environnement est éminemment sociale ; n’avez-vous pas remarqué que ceux qui projettent, financent et réalisent la rocade qui fera de votre logement un petit enfer sont les premiers à se construire une maison dans un coin préservé de la côte méditerranéenne ou à investir dans quelque résidence insulaire des océans indien et  pacifique ?
    Enfin, n’est-il pas injuste que les amoureux d’espaces naturels –surtout ceux qui n’ont pas besoin d’un moteur pour entrer en communion avec elle- voient sans cesse leurs territoires se restreindre, alors que ceux des urbanophiles ne cessent de s’étendre ?
    Et ceux qui seraient tentés de voir en moi un de ces citadins démoellés qui se rêvent en néo-ruraux je les invite à venir tailler la vigne avec moi en plein mistral hivernal ou à participer à une journée de bûcheronnage. Pour moi, la campagne n’existe pas sans le paysans ; quant aux urbains qui vont s’installer à la campagne et qui se plaignent –parfois jusqu’au procès- de la bouse de vache dans les rues, du bruit des tracteurs et du chant du coq, vous pouvez imaginer ce que j’en pense.

mercredi 13 janvier 2016

PHOTO CHOPE II

    Les idées sont parfois comme les concombres : vous croyez les avoir bien digérées et au moment où vous n'y pensez plus, hop, le remontalou, une petite resucée venue des profondeurs de l'esprit (ou de l'estomac).
    Avant-hier je grignotais notre hyperconsommation d'images ; ce matin j'observais un merle qui se gavait de baies de lierre lorsque, allez savoir pourquoi, je suis passé du merle à la bécasse ! A la silhouette de l'oiseau sombre s'est substituée celle de Zahia Dehar, canonisée en Marianne par Pierre et Gilles.
    Avec ce portrait nous sommes dans le kitch mondain, le mauvais goût assumé, la provoc qui rapporte dans une ironie consensuelle sans valeur anarchiste ; mais le problème n'est pas là...
    En fait, cette image est le prototype même de l'arme de crétinisation massive, d'autant plus exemplaire qu'elle est le résultat d'un travail artistique : elle prouve que plus elle est luxueuse (artificialisée, retouchée) plus l'image déréalise le monde.
    Sinon, comment expliquer que ce que l'on pourrait considérer comme une sorte de seinte Trinité* de l'apparence -Kim Kardashian, Nabilla, Zahia- connaisse un succès planétaire, que ces trois personnes dont l'atout principal est leur allure, attirent plus de curieux que des femmes au moins aussi séduisantes mais autrement intelligentes [je ne sais pas moi... Cate Blanchett, Audrey Pulvar, Aïda Touhiri, Chantal Jouanno, Rama Yade, Jodie Foster...] ?
    L'intelligence et le talent n'ont pas forcément un "look" et tout ce qui brille n'est pas or ; voilà pourquoi je me pose cette question : peut-on être à la fois iconophile et connophobe ?

*Et je me suis retenu... la sainte éthique du nibard (très fin), sainte Tétine, philosophie michéenne, canonichons les plus belles poitrines,...
   

lundi 11 janvier 2016

PHOTO CHOPE

    Dans mon infinie naïveté je m'étonne encore de la boulimie d'images qui nous fait béer devant tous ce chats-rois ou ces chats-teignes, ces gamelles itératives, ces miches à l'étal, ces inci- ou acci-dents qui amusent lorsqu'ils ne nous blessent pas.
    Comme si, malgré l'inévitable saturation, nous pouvions encore engamer du cliché, même bouffis, gavés et vaguement nauséeux !
    Je n'aime guère la photo, encore moins quand c'est moi qu'elle représente ; outre qu'elle fige une réalité qui l'instant d'après n'est déjà plus, elle a tendance à flatter le narcissisme, le voyeurisme et la nostalgie, mauvais penchants contre lesquels nous nous défendons tant bien que mal.
    L'image immobilisée pour l'éternité -qu'elle soit film ou photo- a, je crois, peu à nous apprendre si ce n'est à titre de document historique. Mais ce n'est pas l'usage que nous en faisons car le travail de l'historien suppose la patience, le long épluchage des sources, tout un travail de fourmi studieuse dont la plupart des iconophages sont incapables.
    Il me semble que je perçois trois types d'images -outre l'historique- : il y a celle de l'artiste, photographe, vidéaste ou cinéaste, qui nous offre une sorte de merveilleux visuel, comme une sublimation frelatée du monde. Hormis la technique, je ne vois pas quelles leçons en tirer.
    Il y a celles du youtubeur (parfois entubeur), spectacle brut ou mise en scène d'un ersatz de réalité, qui, comme la barbe à papa, nous remplit de vide sous l'illusion sucrée.
    Enfin, il y a  l'image informative (malgré tout résultat d'un montage et d'une sélection) et qui peut -parfois sans intention- devenir un outil de manipulation, le journaliste intervenant alors comme une autorité dans le domaine de l'analyse ou de la conscience.
    Le mal est-il si grand ?
      L'image n'est ni un propos ni un texte, elle n'enseigne pas grand chose ; et pourtant nous nous en nourrissons en permanence. Elle contribue même à créer des mythologies superficielles dont nous faisons grand cas (la femme physiquement et moralement parfaite, l'homme athlète surhumain néanmoins humaniste, la Terre belle comme un objet d'art ). D'une certaine façon elle nous maintient dans une superficialité qui nous détourne de la profondeur des sentiments, des détresses, des joies et des souffrances. Avec elle nous sommes dans le réactif, dans l'immédiat, et l'une chassant l'autre nous finissons par n'éprouver que des émotions-flashs, sans nous arrêter pour goûter la "chair" du monde.

    Ceux qui ont lu l'article Pire que carambar doivent être titillés par une question : comment passe-t-on du calembour indigent -mais assumé- à un semblant de réflexion sur l'image ? C'est tout l'enjeu de ce blog et son titre n'a pas été choisi au hasard. Pour avoir un peu fréquenté les couloirs de la littérature j'ai pu constater que chez beaucoup d'écrivains, même des plus grands, un fond assez rustique coexistait avec des exigences d'esprit. Alors, derrière l'écorce vulgaire de Yadupéku? pourquoi n'y aurait-il pas un fruit aux saveurs plus subtiles ?
   Je n'ai qu'un regret -mis à part de n'avoir pas plus de lecteurs- c'est l'absence de controverse. Quelques commentaires bien sentis m'aideraient à aiguiser ma pensée dont je sens parfaitement les imprécisions ou les emportements. Peut-être ce blog est-il encore un peu jeune ? Ou alors, je suis un écrivain trop petit ?

samedi 9 janvier 2016

BÉAT...BAH !

    Jésumarijosef, tous ces grincheux qui se plaignent de ce monde formidable ! Enfin, quoi ! Ils ne voient donc pas toutes ces merveilles, toutes ces friandises que le quotidien verse sur nous en une avalanche pailletée...
    Les derniers atermoiements sentimentaux de l'icône ( l'e-conne, je n'oserais pas ! ) Nabilla, muse à laquelle je recours quand je suis en panne de prestations désintéressées, de physiologies naturelles ou d'arguments philosophiques. L'essaim de l'abeille... oups ! les seins de la belle lui permettent de faire son miel ? Et alors, Rocco Siffredi a gagné sa croûte avec son cerveau ?
    Et ces images merveilleuses de moult jobastrons qui campent devant un magasin en attendant le lever d'un rideau de fer, courant comme une chèvre qui a une guêpe dans le cul vers le premier rayon de consoles ou le premier bac à fripes.
    Et toutes ces admirables émissions télé où la réalité finit par dépasser la réalité, où le rien devient spectacle, où la vacuité le dispute à la vanité ; il a fallu plus de vingt siècles de civilisation pour produire un tel sommet de raffinement et vous voudriez chipoter !
    Et que dire de tous ces philanthropes de par le monde dont nous ne savons apprécier les taquineries, l'humour saignant ; nimbé dans ma magnanimité je les cuisinerais bien, genre barbus sauce crevette, rôti de tyranneau, émincé de Bachar, Sushi de Kagamé, Nazarbaïev au gros sel.  Et même un petit coup de balalaïka -balle à Laïka- pour ce cher Wladimir Put in (quand la moujik est bonne !).
    Ceci dit, soyons objectifs, il n'y a pas que des bonne nouvelles : ainsi ce mois de janvier, bien que tiède, élimine une personnalité tous les jours. On pensait qu'avec Galabru et Boulez cela suffisait mais depuis, Courrèges et Jean-Pierre Beltoise les ont suivis. Par bonheur, je suis totalement inconnu !
   Ah, si, dernière nouvelle d'importance ! Je vais changer la phrase de conclusion de mes billets d'humeur. Petite explication...
    Jeudi après-midi, dans de grosses vagues, après un ride* de cinquante mètres sous l'eau (le surf à l'envers c'est pas terrible) et une très gosse difficulté à m'extirper des déferlantes (A l'eau, non mais à l'eau quoi ! Sainte Nabilla priez pour moi), j'ai décidé de remiser mon body board*. Dorénavant je me contenterai de surfer avec mon kayak. Donc...
    Allez, je prends mon kayak et je me casse. DMOS

*Oui qui pet dit ah, c'est pas fait pour les chiens ! Et salut Roger, chauffe ta cornemuse pour Wladimir !

mercredi 6 janvier 2016

PIRE QUE CARAMBAR

    Pour me faire pardonner mon humeur tantôt sombre je vous ai concocté quelques devinettes aussi foireuses que consternantes, sortes de papillotes tardives, à déguster avec une tranche de six troncs... pour éviter la gueule de bois. Les définitions correspondent à des personnalités, chanteurs ou acteurs.

    Souffrant d'un ictère il s'est mis au lit tout de go : il est... jauni alité.

    Quand il se met une fausse moustache et une perruque bouclée il ressemble à Brassens : il est...
Georges cloné.

     Ce réseau routier, fait de voies croisées comme la trame d'un tricot, craint les pluies verglaçantes, le redoux sur son goudron gelé : ces... mailles que le doux glace.

    Mes amis philippins adorent manger l'oeil de boeuf ou de poisson cuit ; j'en ai accepté, exceptionnellement, deux bouchées ... j'ai (rare) deux parts d'yeux.

    Je connais un type qui ne sait pas acquiescer ou opiner sans violents mouvements de la tête : c'est le... genre hoche fort.

    Une femme que le mistral rend folle commettra un jour un homicide : voilà que... Line au vent tuera.

    Un radin prétentieux et son géniteur sont complètement épuisés : ce... rat fat et le père sont nases. [ceux qui trouveront sont très forts]

    J'ai offert des poèmes à mes amis ; le premier a eu droit à une paire, chacun de cent vers... à l'un, deux longs.

    Depardieu aurait fait graver l'initiale de son prénom sur ses chemise : ce... riche arbore un G.

    Nabilla se vêt de corsages qui remontent au maximum son 95 double D (d'emprunt) : là... miche elle serre haut.

    Voilà, je ne pouvais faire moins pour vous rassurer sur la persistance des mes crises de calambourites aiguës. Et je ne promets pas de ne pas récidiver...

mardi 5 janvier 2016

COLÈRE

    Jésumarijosef, des agressions sexuelles à Cologne, une vidéo ignoble chez nous -d'après ce que l'on dit, parce que je m'enorgueillis de ne l'avoir pas visionnée-, et combien de femmes forcées dans le reste du monde : les butors et les oligophrènes ont malheureusement fêté la Saint-Sylvestre !
    Je ne pourrai jamais m'y faire. Si c'est mon côté féminin, je l'assume : il m'est impossible de regarder une scène de viol sans en être malade et pour cette raison je me suis refusé certains films, par exemple Les chiens de paille de Peckinpah.
    Je pense que celui qui se livre au viol -et à la torture- renonce à son humanité ; aucun mot ne peut traduire la violence de ma pensée à l'encontre des sous-hommes qui extorquent à une femme cet ersatz de copulation.
    Adeptes de la tournante, souteneurs qui dressent leur cheptel, soldats et terroristes, homoncules grisés par leur pouvoir, je ne serai jamais votre ami. Et si, par malheur, je commettais ce crime, que l'on m'euthanasie sans délai : je ne vois pas pourquoi je survivrais à une telle ignominie.
    Une pensée pour tous les australopithèques du sexe : si Dieu avait créé la femme pour le plaisir unilatéral de l'homme il vous aurait muni de narines à clapets pour que le vide ou la merde qui remplit votre cerveau ne se diperse pas dans l'atmosphère.
    Bon, il est temps que j'aille mouiller mon morey dans la grande bleue, j'ai l'impression que j'ai un peu d'humeur à évacuer. DMOS