Amis sportifs, je suis le seul intellectuel 50% sportif;
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amis, jeunes ou vieux, qui ne voulez pas mourir idiots, venez me rendre une petite visite de temps en temps.

jeudi 26 juin 2014

PEPITES


    Un eunuque idiot est donc concentrique autant qu'un pétomane prétentieux est analphabète.

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    Que celui qui n'a jamais cédé à la volupté d'écrire une connerie me jette le premier anathème.

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    Une autre volupté crapuleuse : rire d'un patronyme cocasse. Par exemple, prononcé à la française, monsieur Jude Burn (authentique). Voilà qui me rappelle une de mes collègues -assez prude il faut dire- laquelle, à la suite de nos conseils réitérés, avait fini par demander à son pharmacien du sirop de cordum, dont nous lui avions vanté les vertus tonifiantes.

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    Les villes ont été longtemps un havre face à la sauvagerie du monde ; aujourd'hui les lieux (plus ou moins) sauvages constituent le dernier refuge pour échapper à la barbarie des villes.

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lundi 23 juin 2014

ARCHI : L'ART CHIE

    Jésumarijosef, je pédalais nonchalamment, jetant un oeil distrait -mais pas trop- aux jolies femmes estivalement vêtues, quand un panneau m'interpella : "Prochainement ici Les Jardins d'Ithaque". Et, alors que mon esprit voguait déjà vers Homère, mes yeux descendirent jusqu'à la représentation du projet : derrière trois arbrisseaux, un rectangle de béton, égayé de blanc et de marron, orné de balcons pleins qui sont à l'architecture ce que les poches sous les yeux sont pour les acteurs quinquagénaires.
    La violence du décalage entre la légende et le dessin était telle que j'entrai dans une phase de fulmination ; parlant tout seul sur mon vélo -ce qui m'arrive de plus en plus souvent- je me complus à dire tout le mal que je pense du Bauhaus (et surtout de ses épigones) ainsi que de Le Corbusier et les architectes brutalistes qui ont précipité l'esthétique de nos villes vers le degré zéro de la séduction. Moi qui, pour la période moderne, suis un amoureux de l'architecture organique, de Franck Lloyd Wright et autres Gaudi ou Boffill, toutes ces copies consternantes de bâtiments qui étaient novateurs dans les années 30 me font entrer dans un état de rage.
    Car rien n'égale la beauté d'un corps féminin, la naissance d'une poitrine, l'épanouissement d'une croupe, la tendresse d'une épaule, la fine cambrure d'un pied ; or, plus une courbe dans la construction standard contemporaine ; de l'angle, du carré, du pointu ! Outre sa dimension humaine, l'architecture a perdu sa part féminine, préférant le massif et le viril à la volupté. Et qu'y a-t-il de plus phallique que ces immeubles-tours des quartiers d'affaires ? Autant  d'endroits où je n'aurai pas envie de me nicher.
    Allez, je prends mon morey et je me casse. DMOS

samedi 14 juin 2014

SALE ERE

    Ces temps-ci, au cours de mes nuits les plus agitées, l'image de Pascal Lamy, homme de gauche qui émarge péniblement à 26 000 euros mensuels, vient me hanter ; de sa bouche jaillissent les mots obsédants du 2 avril, de sinistre mémoire : " ...je pense qu'il faut, à ce niveau de chômage, aller davantage vers de la flexibilité et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au smic."
    Mon rêve se mue en cauchemar à l'instant où le visage du docte politique, devenu caoutchouteux, prend l'apparence de celui de madame Thatcher. Alors je crie dans mon sommeil que je connais l'origine du mal : " le problème c'est que les travailleurs veulent être payés ! Et pourquoi pas des congés (La dame de Fer me sourit, hideusement, mais elle me sourit) ?!"
    Et je continue à vociférer : " tous ces gens qui ont le culot de réclamer un salaire, bûcherons, mineurs, paysans, égoutiers, pêcheurs, maçons,... On ne devrait rétribuer que les personnes vraiment productives comme les traders, les consultants, les coachs, les conseillers politiques,..."
    A cet instant de mon songe, misses Thatcher, percevant l'ironie de mon propos, m'écrase la gueule avec une de ses rangers -car elle en porte- et je me réveille en nage, haletant et décomposé.
    Ma terreur :  une nuit, au moment du coup de pompe de Maggie -jeu de mots à deux balles-, ne plus arriver à me réveiller.
   

mercredi 4 juin 2014

POUSSIERES

    Les visions de nature qui me dépriment à mort : une forêt après un incendie, le lit à sec d'un ruisseau, un beau paysage bousillé par des constructions. J'aurais une corde, je me pendrais... enfin, après réflexion.
                                                            
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    Une vision terrifiante, et authentique : un ado en visite au zoo de Vincennes -l'entrée à 22 euros- daigne lâcher sa "play" pour jeter un oeil morne et fugace sur des singes. Une comparaison malséante me brûle les lèvres.

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    Quelques visions qui m'enchantent : le sourire modeste de Pierre Rabhi alors qu'il vient d'expédier, face aux caméras, un scud existentiel à la face du monde ; un bouquetin qui se promène et sautille sur une paroi qui me demanderait pieds, mains, et efforts ; le sourire des gens honnêtes et francs ; le saucisson de Lyon cuit à la vapeur par Denise, ma deuxième maman.

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RDP

    Je ne parviens pas à comprendre pourquoi tout progrès devrait s'accompagner d'une rançon ; en gros, pourquoi une bouchée prometteuse contiendrait automatiquement un os plus ou moins hostile.
    Cette idée de "rançon du progrès" ne cache-t-elle pas un faux résultat, ou la certitude d'un dévoiement inévitable ? Ainsi, la voiture permet de parcourir en trois minutes ce qui demandait naguère un quart d'heure à pied ; du coup, on a envisagé d'habiter beaucoup plus loin de son travail ; résultat : le plombier parisien qui gagnait en sifflotant son atelier en quinze minutes à pinces perd une heure et demie pour atteindre, au moyen de son automobile, le même endroit, à partir de sa lointaine banlieue.
    Nageant avec délectation dans mon idiotie je me dis que la création d'un robot qui remplace cent personnes pour ne donner du travail qu'à dix ne constitue pas un progrès. Ou alors, il faut changer de mot.
    Qui définit la notion de progrès ? Qui sont ces gens qui savent mieux que nous ce que nous désirons, qui savent mieux que nous le monde que nous voulons.
    Et si je ne veux pas qu'au nom du progrès on transforme les abords de ma petite ville ou de mon village en zones de hangars et de parkings, belles comme un furoncle sur la joue de... (selon votre tranche d'âge)
1 Ava Gardner
2 Brigitte Bardot
3 Catherine Zeta-Jones
4 Megan Fox.
    La microchirurgie, oui, le robot-plombier, non !