Amis sportifs, je suis le seul intellectuel 50% sportif;
amis intellectuels, je suis le seul sportif 50% intellectuel;
amis cons, allez surfer ailleurs;
amis, jeunes ou vieux, qui ne voulez pas mourir idiots, venez me rendre une petite visite de temps en temps.

samedi 28 février 2015

DESOBEISSANCE

   Jésumarijosef, tous ceux qui s'esbaudissent devant le Traité de désobéissance civile de Thoreau -moins arnachiste qu'on pourrait le penser- devraient soutenir Erri de Luca, écrivain minéral comme Le Clézio, qui a le courage de s'opposer à la folie dispendieuse et naturocide des dirigeants de France et d'Italie.
   Nous ne sommes pas loin du stade où on entreprend des grands travaux, non par nécessité d'équipement, mais pour maintenir des activités (il y a eu moins d'indulgence pour la métallurgie) ou se tailler un costume de grand décideur.
   Pour l'instant, pas trace, dans ce genre de décision, de questions philosophiques sur le sens que nous donnons à la civilisation, les droits des habitants ou notre façon de disposer de notre environnement.
   Il ne faut avoir lu aucun des livres de De Luca pour s'indigner de sa résistance ; je vous conseille Sur la trace de Nives et Le poids du papillon : vous comprendrez son amour de la montagne et ce qu'il peut souffrir de l'inconséquence des politiciens, alors qu'ils font des moulinets avec les bras pour annoncer des sommets trompe-l'oeil et des réformes poudrozieux.
   Allez, je me casse, sans prendre mon morey, car ce matin je me suis offert une petite séance de surf en kayak. N'abusons pas. DMOS

vendredi 27 février 2015

NOUVEAUX VOLS DE BIGASSOLES

   Vous n'êtes pas sans savoir que je suis le chasseur, à l'exclusion de tout autre animal,  d'un volatile grégaire et prolifique : la bigassole. On a beau en éliminer ils abondent, ils pullulent ; en cette saison où la nature s'apprête à bourgeonner comme un ado à peau grasse, les colonies de bigassoles envahissent nos ciels, saturant l'air de leurs cris navrants, de leur odeur d'imbécillité et de leurs dandinements outranciers.
   Deux vols ont particulièrement attiré mon attention : l'un au Proche-Orient où des néo-archéologues ont retouché des statues millénaires. Après la maison de maçon, voilà le musée de mes cons ! S'ils pouvaient venir revisiter certaines oeuvres bidon qui encombrent les MAM...
  L'autre aux Etats-Unis, où deux clébards ont officiellement convolé en des noces rupines, ce qui m'a rappelé qu'en 2012 un caniche et un coton -ça ne s'invente pas- s'étaient mariés pour la modique somme de 200 000 euros : j'avais dû combattre pendant quinze jours une furieuse envie d'aboyer.

MAM : pas maman abrégé, mais musée d'art moderne.

jeudi 26 février 2015

PERMARESILIENCE

   Si vous êtes un habitué de Yadupeku? vous connaissez ma modeste invention, le mot grigri, que j'applique à ces termes magiques qui guérissent toutes les plaies de la pensée, qui repoussent les attaques hostiles des hétérodoxes et provoquent l'adoration de béotiens qui les entendent [cf moderne, développement, éco-quartier,...].
   L'expression développement durable est de la même farine ; plus chargée de symbolique que de sens, elle est une traduction -volontairement ?- incorrecte de sustainable development. Même si vous n'êtes pas un angliciste distingué, je n'ai pas besoin de vous faire un dessin...
   Des couloirs caverneux de l'actualité viennent de surgir deux mots grigri promis à un avenir sans doute radieux : il s'agit de résilient(e) et permaculturel(le). C'est oeuvre d'écrivain que de tirer sur le sens des mots pour les amener à traduire ce qui lui est propre : une sensation, un sentiment, une idée. Apparemment, journalistes et politiques se découvrent les mêmes ambitions littéraires -on connaissait déjà leurs livres barbants, nous aurons maintenant leurs mots rasoirs (attention, les fines lames,  là c'est de l'extra-fin !).
   Il est temps que je vous expose les corps du délit : deux expression ronflantes, fourre-tout, qui permettront aux "meilleurs d'entre nous " de continuer à nous enfumer sur les questions d'environnement.
   Il s'agit de villes permaculturelles -Paris en est une- et d'énergie résiliente qui va blackbouler la fameuse énergie verte d'une pichenette.
   Je vous laisse méditer sur ces profondeurs linguistiques.

mercredi 25 février 2015

ECRIRE... POURQUOI ?

   La littérature est vaine en ce sens qu'aucun livre, aussi sublime qu'il soit, n'a produit de bouleversements notoires dans une société. La preuve ? Le dernier jour d'un condamné de Victor Hugo n'a pas fait abolir la peine de mort -Badinter a été plus efficace- ; Walden de Henry David Thoreau, L'utopie ou la mort de René Dumont n'ont pas fait des Terriens des écologistes acharnés.
   Quand un livre a un impact, il est limité à un domaine, un évènement ; c'est le cas de Voltaire dans  l'affaire Calas ou de Zola dans l'affaire Dreyfus.
   Alors, me direz-vous, pourquoi écrire ?
   C'est la question que je me suis posée pendant les vingt ans où je n'ai pas cherché d'éditeur à mes six livres, parce que tout me disait que le destin de la littérature est dérisoire : tous ces auteurs, adulés de leurs vivants, tombés dans les culs-de-basse-fosse des anthologies et des encyclopédies ; tous ces livres, fiertés du catalogue d'un éditeur, dont on lit avec consternation la liste à la fin d'un roman et dans laquelle on ne connaît qu'un ou deux auteurs sur une centaine ; tous ces soleils littéraires défunts dont la pensée est mise en pièces selon les appétits des uns et des autres, parfois trahie, parfois utilisée par ceux qui le mériteraient le moins (Albert Camus, par exemple, dont se réclament des indignes).
   Alors, pourquoi écrire ?
   En ce qui concerne les autres j'en suis réduit aux suppositions : narcissisme, vanité, psychothérapie, concrétisation d'une disposition naturelle (comme quelqu'un qui court vite avec un ballon devient footballeur professionnel), besoin de transmission, nécessité intérieure (si je n'écris plus je meurs... pourquoi pas !), obligation financière -une fois qu'on est lié à une grosse maison-, et que sais-je encore !
   Quant à moi, comme je suis un fruit tardif je l'ai réalisé très tard, le jour où j'ai aperçu la constante environnementale de mes livres : moi qui n'attends de la littérature ni notoriété -quel emmerdement !- ni argent -pour l'instant j'en ai plutôt perdu- j'écris pour trouver la petite fissure, la minuscule fente dans laquelle je pourrais m'introduire dans la muraille médiatique. Une fois introduit dans la citadelle j'essaierais -à ma façon plus grotesque que scientifique- d'exprimer une certitude qui m'a investi il y a près de quarante-cinq ans, et que l'état de la planète n'a cessé depuis de justifier : notre façon d'appréhender le monde est en contradiction avec sa réalité. Cette distorsion ne cesse d'augmenter et les effets délétères qu'elle engendre (et qui n'en sont qu'aux prémices) frapperont impitoyablement nos descendants.
   Depuis quarante-cinq ans j'espère tous les jours me tromper. J'écris donc pour pouvoir un jour ouvrir ma gueule et crier le plus fort possible dans le porte-voix ; à défaut de cela,  je n'aurais pas cherché d'éditeur et mes manuscrits dormiraient encore au fond d'un carton.

   Je sais, aujourd'hui je ne vous aurai pas fait sourire, c'est assez dire la confiance que j'ai en votre intelligence.

mardi 24 février 2015

QU'A TARE ?

    Jésumarijosef, merci ! Ils l'ont fait : la coupe du monde de football en hiver.                                        Ô infinie jubilation !
   Alors que depuis ce matin je n'ai d'actif que mon pinceau, le trempant mécaniquement dans le pot de blanc, la délivrance vient d'intervenir à 18 h. avec cette merveilleuse nouvelle. En 2022 le mondial -le Qatar recevant cet évènement sportif majeur- aura lieu pendant les frimas proche-orientaux. Chantez hautbois, résonnez musette !
   Mon cerveau, vide depuis mon premier pas sur la carpette matutinale, se réveille : 2022... 22 v'là les frics ! Vingt-deux billes sur le tapis vert. On n'en a pas fini avec les conneries... je ne vois pas le cas tari. Voilà la coupe du monde de Fous de balle, la coupe immonde de foot pâle, le mondial du bas-long-rond, la grand messe des shorteux millionnaires, les "pas nems êtes sire qu'en cesse" (du pain et des jeux) du vingt-et-unième siècle, le dernier refuge du sacré sur cette Terre bouffée par l'intolérance et le cynisme.
   Alors que le 14 février 2014 je me gaussais déjà du choix du Qatar et des stades climatisés, je n'espérais pas deux secondes une pareille foutraquerie. C'est tellement beau que je n'arrive plus à refroidir mon cerveau ; imaginez toutes les merveilles que cette décision -si elle est entérinée- va rendre possible : défilé de pères Noël sur le stade à la place des pom-pom girls ; ballon blanc pour rappeler les boules de neige ;  dôme du stade décoré de boules et de guirlandes géantes auxquelles on suspendra des pancartes publicitaires des produits conseillés pour l'hygiène sportive [Ma queue dos, Qu'au cas qu'holà, Bure guerre quine, Harry beau, Pet peut si qu'au las, Smyrne off, Riz quart, Jauni wok heure,...] ; et pourquoi pas, lors de la cérémonie d'ouverture, un petit show sur Jesus from Nazareth sauce business [Marie avec le "ballon", l'âne et le boeuf  remixés en chameau et fennec, défilé de l'apôtre pride, défilé de mode tendance rois mages,...].

   Mon Dieu, mon Dieu, je crois que nous n'avons pas fini de vous distraire. Dès que le vent aura fini de décorner les cocus, je prendrai mon morey et je me casserai. DMOS

lundi 23 février 2015

MILLIONS

   Nous avons tricoté un monde à notre façon où la valeur humaine est bien inférieure à la valeur financière.
   Que m'importe que mon ami n'ait pas de fortune du moment que j'ai le plaisir de partager un quignon de pain avec lui... avec un bout de saucisson et un verre de rouge, quand même.
   Tout ça pour vous dire que, malgré les prescriptions du Zen et de Mathieu Ricard, je me suis encore énervé : 300 millions pour un Gauguin (Go, gains !), 4 millions de bonus d'arrivée pour le nouveau patron de Sanofi (Sanofi c'est finaud !), les riches au Brésil qui évitent les inextricables embouteillages en prenant, en toute simplicité,  l'hélicoptère (40 à 100 litres de kérosène à l'heure), et moi qui utilise constamment mon vélo pour réduire mon impact écologique...
   Je suis un jobastron de première classe !
  Alors que je commence à me calmer je lis que Cinquante nuances de Grey s'est vendu à 100 millions d'exemplaire : l'estocade.
  Dès demain, et tous les matins, avant de me raser je me flagellerai de dix coups de knout en répétant autant de fois cette antienne : "Pourquoi n'ai-je pas écrit Cinquante nuances de Grey? Pourquoi n'ai-je pas écrit..."
   Et pendant ce temps mon ami agriculteur en Auvergne, qui fournit l'un des cinq produits indispensables à la vie -la nourriture- vit dans la sobriété, en s'échinant. Gauguin, bonus, hélico, il ne connaît ça qu'à la télé. Mais manger un de ses pigeons rôtis, avec lui et Brouilly, c'est le paradis ; ça, je ne l'échangerai pas pour un tour d'hélico.

samedi 21 février 2015

ALORS, ÇA VA ?

    Bonjour chers petits vampires, heureux de vous retrouver bien que je sois complètement déconnecté après quatre jours dans la neige et l'azur, dans le silence à peine troublé par le glissement des skis de fond. Pour l'instant je me sens aussi à ma place dans ma rue que le jour où je suis sorti du cinéma après avoir vu Dersou Ouzala : vous savez, cette impression d'avoir rétréci, de vivre dans une cage, de n'être plus qu'un homme lyophilisé.
    J'évite les stations surpeuplées par manque de goût pour les files d'attente devant le tire-fesses, le bruit des béotiens en extase, le béton montagnard et les entorses du genou.
    En revanche, le trip dans une vallée sauvage, raquettes aux pieds, en louvoyant entre les pins et les mélèzes, en contemplant les cascades de glace et les stalactites des ruisseaux, en relevant les traces de chevreuil, de lièvre ou de mouflon, je kife grave.
    J'en suis encore tout ramolli ; mais ne vous en faites pas, l'acide de l'information ne va pas tarder à  m'attaquer et je ne me donne pas huit jours pour céder à une crise de révulsion.
    D'ici là, soyez sage, et lisez un peu de Cabu pour ne pas oublier ce qu'est le talent dans l'irrévérence.

samedi 14 février 2015

EN-CAS

    Comme je vais partir quelques jours à la montagne pour méditer (à compte d'hauteur), je vais vous laisser, comme on laisse des croquettes au chat, deux de ces calembredaines que vous lisez avec un plaisir coupable, chers petits vampires.
 
    "On est si peu de chose dans cette grosse machine qu'est la société : être chiffonné, chiffon-né ; on est fiché, on est fichu, juste un fichu sur un nez ; on naît chiffe puis on est siphonné par cette société de chiffres, honnie."

    Enfin, pour vous faire patienter une huitaine, un exemple d'indigence littéraire digne du Guiness des records.

    "Quel est le rapport entre la pizza calzone et l'opéra Cosi fan tutte ? ........Tout Mozart est là."

    Là-dessus, champagne : c'est le centième texte de mon blog. Je sais que je déblogue complètement mais c'est la faute de ma maman qui m'a fait naître avec des muscles (tout chaud sorti du four j'avais déjà des petites boules au niveau des mollets) et un peu muscat (parfois, constatant autour de moi les ravages de la démence sénile, je me dis que je finirai complètement jobastre).

MAUX D'AIR NOEUD ou Aérophagie ?

    Ecrire c'est la liberté, mais une liberté conditionnelle, parce qu'il y a ces satanés mots sur lesquels s'envole la pensée mais qui, aussi bien, la cadenasse ou la dénature.
    Ecrire c'est comme se mettre en cuisine : parfois la mayonnaise ne prend pas, la chantilly ne durcit pas, la crème anglaise reste désespérément liquide.
    Même les années passant, je suis toujours fasciné par la vitalité des mots, par leur incroyable pouvoir, leur caractère glissant ou leur lente agonie.
    Il y a ceux que j'appelle les mots grigri : brandis par leur(s) utilisateurs(s) ils repoussent tous les anti-dogmatiques. Dans LES SEPT PLAIES DU MODÈLE CONTEMPORAIN -qui a figuré dans ce blog- je parlais de l'emploi de "moderne" dans les mondes économique et politique où il sert à tenir à distance les apostats du libéralisme (écolos, altermondialistes, sociologues,...) mais aujourd'hui je pense à son utilisation dans le langage des plasticiens.
    Après le Modernisme, l'Art Moderne ayant fini par ne plus être contemporain on a inventé le Postmodernisme, déjà menacé d'obsolescence ; alors, n'écoutant que mon bon coeur et mon mauvais esprit, j'ai décidé d'apporter ma pierre à l'Eddy fils (je sais qu'au Ciel il me sera beaucoup pardonné, à commencer par mes ludonymes).
   Donc, après le Postmodernisme, quoi ? Le pré-néomodernisme, le Néantisme, l'Onanart, le Destructisme, le Contemporalisme, le Cit'art (indien),le Démoëllisme, le Branlisme,...
    Je fais confiance aux commentateurs de l'Art, jamais en panne de discours aussi alambiqués que creux, pour enfanter quelques néologismes croustillants.
    Allez, messieurs... j'en salive déjà !

jeudi 12 février 2015

EPANCHEMENT D'ACRIMONIE

    Et voilà... je savais bien que mon dernier article était trop sirupeux ! A présent je suis d'une humeur de chien, faute aussi à une sieste trop prolongée.
    Du coup, comme un verrat dans sa bauge, je me complais à ruminer les derniers ronds de jambes politiques et autres caquetages financiers : les histoires d' H.S. baissé, de prix des transports en commun qu'ils sont pas assez chers (les gars de la cour des comptes, ils n'ont pas pris le métro ou le RER depuis des siècles !), la réforme de la taxe foncière (ce projet me rassure à peu près autant qu'un type qui me suit dans une ruelle obscure avec une batte de base-ball),...
    Je bois une tisane bien dégueulasse pour me remettre et, vertudieu ! j'apprends que le musée des Beaux-Arts de Lyon a lancé une souscription dans le but d'acquérir un tableau de Racine (et moi qui vais bientôt démarrer ma cure de décoctions d'aubier de tilleul du Roussillon) : mon sang ne fait qu'un tour. Le but est certes vertueux, mais 250 000 euros, c'est du lourd.
   A force, ils vont nous épuiser le potentiel du financement participatif et la générosité citoyenne ; si des institutions telles que les musées commencent à capter des sommes pareilles que restera-t-il dans la bourse des quidams pour soutenir les petits écrivains et leurs projets éditoriaux (vous remarquez que, outre le ronchonnement, je cède à la mesquinerie) ?
    Et puis on me tartine le cervelet avec ces histoires d'évasion fiscale à longueur de semaine, alors, quand je vois que le fisc m'a pompé plus de trois mois de retraite je m'abandonne à la fulmination (il y a les Femen, moi ce serait plutôt le Fulmen). Sapristi, j'entends que la mathématique qui s'applique à moi soit la même pour les autres, et encore plus quand il s'agit d'entreprises qui suintent de fric ; les à ma zone, à Peul, et que sonne, ouah le mart[eau], mi-crocs softs, ce tas rebuque*, [za]za ras,... (je suis obligé de flouter les noms, mes royalties d'écrivain ne me permettant pas de soutenir un procès).
    Enfin, un dernier relent de colère monte en moi, comme une éructation intérieure, car je me mets à penser à tous ceux des petits artisans de la culture qui se défoncent pour embellir notre vie -libraires, troupes de théâtre, musiciens, éditeurs modestes- premières victimes des restrictions budgétaires alors qu'il y a toujours assez de sous pour pondre un rond-point de mes deux.
    J'en suis là de mon ire lorsque je réalise que ce soir je dîne avec des amis avant d'assister à un spectacle de Jacques Gamblin à Châteauvallon : tout à coup le monde m'apparaît d'une extrême douceur. Même toi lecteur, je te considère d'un oeil attendri et te prie de me pardonner cet épanchement de bile. Ce qui n'empêchera qu'à la prochaine occasion d'avoir les boules j'aurai de la bile (boule et bile, vous l'aviez vue arriver celle-là).
    Sans rancune. Signé : Fulmen.

*Mot du très très vieux Français ; à partir du verbe BUQUER qui signifie frapper, rebuquer veut dire qui frappe moult fois le nase. Si vous préférez, rebuquer c'est puer, fouetter, cocotter, trouilloter, schlipoter, poquer.

mardi 10 février 2015

GAI, T'ES ?

    Le problème des billets d'humeur c'est qu'on finirait par en avoir, de l'humeur. Alors, pour rassurer ceux de mes lecteurs qui penseraient que je broie du noir -j'ai hésité sur l'expression vu l'actualité un peu tendue- que j'atrabile, que je me grouigne*1, voici un billet d'hume-heur.
   Abstraction faite de tous les véreux, vicieux, sadiques, fanatiques, accapareurs, jobastrons et niquedouilles, j'ai le bonheur de fréquenter des gens agréables, bienveillants, francs, intéressants mais désintéressés, consciencieux et humains.
   Leur amitié est le petit radiateur auquel je réchauffe mes crises d'arthrose intellectuelle ; ils sont ma petite pompe à essence de joie et dès que j'en croise un je fais le plein. Si je n'ai pas encore assez chaud au moral je salive quelques friandises : une pénéqué sur le divan quand le soleil de 13h.30 chauffe mon crâne et ma nuque, le goût du couscous de midi et ses suaves bouchées d'agneau, une pensée de mes montagnes du Cantal et de ma forêt préférée, le souvenir de la voix de Dee Dee Bridgewater parlant amoureusement à un micro*2, la grive que j'ai observée tout à l'heure au pied de mon citronnier.
  Merci à tous, aujourd'hui vous m'avez donné l'envie d'écrire ce poulet au sucre candi (vous n'espériez  tout de même pas vous en tirer sans un petit ludonyme pourri !), ce loukoum épistolaire que n'aurait pas renié Barbara Cartland.

*Voir mon roman HIER, LA TERRE (si j'attends après les autres pour me faire la pub...)
*Bouffée de chaleur mémorable lorsqu'elle avait susurré quelques mots torrides sur France Inter, dans l'émission "A titre provisoire" de Daniel Schick, à une époque où ma barbe était encore de jais.

vendredi 6 février 2015

CHICHERIE

    Jésumarijosef, qu'ils sont beaux ! Comme je les admire, comme je les chéris, comme je les révère !
  Qui me direz-vous ?
    Mais, mais, mais, voyons... Ces costumes trois pièces aux tissus indémodables, ces cravates si respectables, ces sourires de crocodile alternant avec la mine d'un comptable qui vient de trouver un trou dans sa caisse. Cette componction explicative à notre attention, nous béotiens incurables, petit peuple non rolexisé, chiure de mouche sur la calandre de leur berline de fonction.
    Ça y est, vous les avez reconnus : tous ceux qui nous expliquent que nous sommes de vilains garçons parce que nous coûtons trop cher à l'assurance maladie, aux caisses de retraite et aux employeurs, mais qui sont incapables, par exemple, de mener une vie décente en-dessous de 2,5 millions par an soit plus de mille fois mon revenu annuel (mes hommages cher ex-président).
    Comme je le disais dernièrement à un ami "Je ne sais plus quoi faire avec mon argent... il disparaît avant que je le touche !"
    Ces admirables conseilleurs, parangons de frugalité,  me rappellent un économe qui venait pendant notre repas lycéen, sa proue abdominale en avant, nous expliquer qu'il ne fallait pas se goinfrer tout en débarrassant ses dents, au moyen d'une allumette taillée, des surplus de son dernier repas.
    Bon, la mer est encore gratuite. Je prends mon morey et je me casse. DMOS


mercredi 4 février 2015

DEGENERESCENCE

    Je viens de réaliser que je suis atteint de dégénérescence motsculaire, maladie qui provoque une illusion d'optique : en lisant un mot j'en vois un autre.
    Je ne peux pas ouvrir un livre ou une revue sans lire double. Ainsi, dans une même page j'ai fourché deux fois, apercevant "page spermaculture" au lieu de stage permaculture, "cachot de la peste" au lieu de cachet de la poste.
    J'envisage sérieusement de me faire soigner.