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samedi 9 juillet 2016

L'AGONIE DE L'ÉCOLOGIE

    Le renoncement de Nicolas Hulot est la nouvelle qui porte l'estocade à une écologie politique grabataire. J'avais 19 ans -et je peux le prouver- quand l'urgence environnementale a investi mon esprit, je me demande encore pourquoi. Cela fait maintenant 46 ans et je ne vois guère ce que j'ai gagné à trimballer ce microbe intellectuel, cette hypersensibilité aux problèmes environnementaux.
    Si j'étais footballeur professionnel je trouverais des micros pour recueillir mes paroles, si futiles seraient-elles, mais je ne suis qu'un écrivain*1 anonyme... Pourtant, même si je n'ai pas un but ou un match à commenter, j'aurais bien des choses à dire.
    Pour ceux qui ne comprennent toujours pas l'urgence environnementale *2 j'utiliserai la parabole du cubi ; je pars du principe que nous installons un cubi de vin dans un coin de notre cuisine où nous allons puiser régulièrement le nectar de Bacchus : le cubi c'est la Terre, les buveurs sont les Terriens. Ce cubi gigantesque, chacun y tire une lampée depuis la préhistoire ; et puis, au 19ème siècle, on a voulu se servir des rasades et aujourd'hui on tire des bocks entiers. Et, comme pour le cubi, le débit du liquide vineux a beau baisser nous sommes persuadés qu'il y a encore de quoi s'abreuver une éternité ; jusqu'au jour où un sinistre glouglou, qui nous paraît incroyablement soudain, annonce le vide du conteneur. Comment cela se peut-il ? Hier encore nous nous servions un verre plein !
    Boirons-nous le dernier gobelet ou laisserons-nous cette aimable perspective à nos descendants ? Je l'ignore, comme tout le monde. Mais je sais qu'à part quelques crétins comme moi beaucoup de Terriens se contrefichent de l'écologie, sauf le jour où leur jardin est envahi par les pucerons.
    Les problèmes sociaux et financiers sont angoissants ou révoltants et nous atteignent au quotidien mais les problèmes environnementaux sont tragiques car -si l'on en croit la plupart des scientifiques de haut niveau- ils engagent l'avenir de la planète (détérioration) et celui de notre civilisation (disparition).
    Tous les jours je souhaite me tromper, qu'en fait tout va s'arranger, que la science va apporter des solutions, que la nature sera assez forte pour panser ses plaies. A ce compte-là je serais heureux d'être un jour ridicule avec mes prévisions alarmistes. Mais chaque matin une mauvaise nouvelle arrive d'un coin de la planète, un petit clou qui s'enfonce dans mon énergie vitale.
    Si, avec quelques autres, je ne suis pas dans l'erreur, il faut donc admettre que nous vivons dans l'ère du mensonge : les businessmen mentent pour ne pas compromettre leurs affaires, les hommes politiques mentent pour ne pas compromettre leurs chances de réélection, nous nous mentons par trouille de perdre notre confort et -parfois légitimement- notre boulot.
    L'inconvénient c'est que ces mensonges justifient notre inaction ; notre inaction autorise toutes les dégradations et personne n'est capable de dire à quel degré d'irréversibilité nous consentirons à prendre le taureau par les cornes. Car, globalement, les atteintes à la planète sont peu visibles et silencieuses ; les espèces animales, les plantes, les ressources qui disparaissent ne constituent pas un spectacle frappant comme un incendie, une marée noire ou une inondation, pourtant cela est irréparable. Certains poissons se font rares mais la mer est toujours bleue : cette vérité suffit à tous les écolosceptiques et aux indifférents.
    Pierre Rabhi se fait vieux, Nicolas Hulot a renoncé -et on le comprend : sauf miracle, l'écologie en France parlera d'une voix inaudible. Si seulement nous avions un Paul Watson !


*1 J'ai écrit deux romans écologiques (introuvables sauf demande sur labesse06@gmail.com) Hier, la Terre et Dévastation.
*2 Ceci dit, "il y a urgence" -comme disent nos responsables- depuis 40 ans.


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