En ma qualité de chef de file des Nouveaux Béotiens, je me dois de m'indigner d'un travers journalistique qui prend une ampleur inquiétante : la tendance de certain(e)s à caviarder le discours de leurs invités de questions à développement télescopique, de remarques sournoises et de commentaires en voix off permanente, le tout alors que ledit invité essaie désespérément d'en placer une.
Le résultat de cette jacasserie (déjà agaceries, d'ailleurs) c'est une sorte de pâté verbal, un salmigondis de mots dans lequel l'interviewé se débat pour éviter la noyade. Écoute assez pénible et frustrante pour le béotien moyen, accompagnée de l'envie de stranguler les journalistes malotrus.
Si je ne devais fournir qu'un exemple, je donnerais celui de Jean Lassalle, réduit aux borborygmes par des journalistes discourtois, et qui devins d'une limpidité étonnante devant le questionnement apaisé et le silence respectueux de sa parole, de Carine Bécard et d'Eric Delvaux, un samedi matin sur France Inter.
En tant que simple d'esprit je considère que la vedette d'une interview c'est l'invité, pas les journalistes, aussi célèbres soient-ils.
Longue vie aux Béotiens nouveaux !