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dimanche 13 avril 2025

JACK LONDON

 Comme tout le monde, j'ai connu la littérature de London par des ouvrages adaptés aux jeunes lecteurs, notamment Croc-Blanc.

    Devenu adulte, j'ai rencontré un auteur un peu différent en feuilletant Martin Eden et Les contes des mers du Sud, mais j'étais encore loin du compte. 

    Mon premier choc fut, vers la cinquantaine, la lecture de Le peuple des abîmes -traduit aussi par Le peuple d'en-bas-, une étude saisissante de la misère à Londres au début du XXème siècle. Rien, là, d'une plaisante aventure pour distraire le lecteur en herbe.

    Mon second choc, à plus de soixante ans, je l'ai éprouvé en dévorant les pages de Le talon de fer, ce qui a dissous à jamais, dans mon esprit, l'image d'un romancier pour enfants et adolescents. J'ai, d'ailleurs, conservé une citation de ce texte, que j'aimerais, aujourd'hui, appliquer à notre cher Mr. T., le Ubu contemporain, qui, en dépit de ses nombreuses faillites, s'érige en roi de la finance universelle.

    "En dehors du domaine commercial, ces gens-là sont stupides. Ils ne connaissent que les affaires. Ils ne comprennent ni le genre humain, ni le monde, et néanmoins ils se posent en arbitre du sort des millions d'affamés et de toutes les multitudes en bloc." Jack London, Le talon de fer

    Du coup, je me suis offert une relecture de L'appel de la forêt, dans une édition intégrale et j'y ai trouvé toute la dureté impitoyable de notre monde. Certes, c'est enrobé dans un récit d'aventure, mais sans concession quant à la cruauté humaine. 

    Il y a un malentendu à considérer Jack London comme un écrivain pour ado ; je me demande s'il n'existe pas la même confusion à propos de Robert Louis Stevenson.

jeudi 10 avril 2025

DÉLIRE BÉOTIEN

     Voilà quelques jours que je me disais "Pourquoi ne pas aborder un sujet consensuel ? Un de ces thèmes qui ne soulèvent ni polémiques, ni énervement..." Et puis, toc, ce matin j'ai trouvé la perle : le truc qui zénifie toute assemblée, qui fait descendre la paix dans les cœurs les plus enragés. Alors, chers Nobés, vous qui êtes de plus en plus nombreux (et je redoute le moment où je ferai de l'ombre à Taylor Swift), préparez vos mandibules de lecteurs, vos crocs de bibliophiles, car je vais vous parler de... démographie !

    En effet, en tant que béotien de première classe, je ne comprends pas cet acharnement reproductif, cette trouille de la dépopulation, cet affolement devant la dénatalité. Nous serions un million sur la planète, j'admettrais l'angoisse de la disparition, le genre de sentiment que l'on doit éprouver quand on est un orang outan, un tigre ou une truite dans la Seine. Mais 8 milliards ! C'est pas demain qu'on va risquer l'extinction ; et même si la population mondiale baissait, un p'tit coup dans les miches et on relance la machine, non ?

    Avec tout ça, il y en a qui ont peur qu'il y ait trop de noirs, trop de jaunes, trop de... vivement qu'on soient tous caca d'oie. Et puis, comme à la récré on se montrait nos biceps ou nos mollets, c'est à qui aura le plus gros populo, au moins plus que son voisin (histoire de pouvoir lui péter la gueule un des ces jours ?). Les Chinois se la jouaient avec leur milliard et voilà que les Indiens sont en train de les rattraper ; les gars, il ne faut pas se laisser faire. Amis de l'Empire du Milieu, réarmez le bazooka à spermatozoïdes et reprenez votre leadership.

    Blague à part, on nage en plein délire. Pour faire tourner la machine il faudrait se reproduire à couilles rabattues, au moins trois morveux, voire quatre, par famille. Dix, douze, quatorze milliards de Terriens, qu'importe. Allez, enfournez, entassez, construisez, lotissez, et, si vous avez le temps, lisez Les monades urbaines de Robert Silverberg.

    Hormis l'équilibre des organismes de retraite et le soutien de la consommation, je ne vois pas en quoi l'augmentation de la population est bénéfique. On me donne parfois l'argument des progrès scientifiques : le progrès en science n'a pas forcément besoin de nombre pour exister, mais plutôt de temps, de partage et de transmission. Enfin, je ne vois pas en quoi on est mieux à 20 000 plutôt qu'à dix dans une ville : que gagne-t-on à l'augmentation de la population -rêve de presque tous les maires- si ce n'est plus de circulation, moins de place, moins d'espaces verts et d'endroits charmants, moins de communication entre les gens ?

    Allez, amis Nobés, faites votre devoir séminal si vous ne voulez pas passer pour un vilain malthusien, un trique-menu, une petite bourse, un peine à jouir.  Et entonnez ce chant martial : "Aux dames citoyens, formez vos bandaisons, baisons, baisons, qu'un jet bien pur abreuve leurs sillons... " *

  Allo! Non, mais allo, quoi !

 

*Ce paragraphe est le résultat d'une crise de trumpite aigüe.

mardi 1 avril 2025

FÉMININ DE COURAGE

     Je n'idéalise pas les femmes ; j'en ai connu, j'en connais, des crétines, des tordues, des sadiques et des businesswomen sans pitié. Malgré tout, il est difficile d'ignorer que plus de 90 % de la criminalité est l'affaire des hommes ... que le monde, globalement mené par des hommes depuis des siècles, est un bordel sans nom... que les masculinistes se trompent quand ils pensent qu'ils ont le monopole de la force physique, de la lucidité politique et de l'aptitude scientifique.

    Un truc qui m'a toujours épaté, c'est le courage des femmes dans les conflits : quand elles s'exposent sciemment à l'arrestation, la prison, l'exécution. Sans compter le viol, dommage collatéral presque automatique (plus rare pour les hommes, encore que...).

    Alors aujourd'hui, moi qui n'arrive pas à cent folohoueurses, qui me bats l'œil d'influencer les achats de qui que ce soit, qui n'ai pas la moindre envie de balancer un selfie pour montrer que je suis un des plus musclés vieillards au monde, j'ai juste besoin de penser à trois femmes formidables...

 

Nargues Mohammadi (normalement, encore en vie) qui défie les théocrates iraniens.

Anna Politkovskaïa qui a défié Poutine, le psychotique.

Berta Caceres (honduras) qui a défié le pouvoir des écocidaires.

 

    Il est temps de trouver un synonyme féminin à courage ; bravoure n'est pas mal ; je préfèrerais force d'âme.