Comme le crucifix dressé face aux canines de Dracula le mot gri-gri, brandi devant un contradicteur, le pétrifie. Le séditieux, une fois médusé, il suffit de lui administrer quelques giclées de lingua boscus* à coups de goupillon médiatique pour le renvoyer au néant, comme le comte rouge dans son cercueil !
Ce talisman verbal, d'une efficacité qui défie le temps, a préservé des générations de zopos du venin ennemi. Deux mots en particulier ont contribué à repousser un opposant particulièrement pervers (Mamert, le père vert par exemple), le zécolo, dont le seul nom suffit à évoquer un monde déliquescent, passéiste et rétrograde : il s'agit de MODERNE et de PROGRÈS.
En général le zopo les utilise dans des expressions du type... Nous voulons bâtir un état moderne...
Nous devons répondre aux exigences du monde moderne... On ne peut pas arrêter le progrès...
Vous ne pouvez quand même pas vous opposer au progrès. Comme si je voulais échanger mon eau chaude au robinet contre une bassine et un broc d'eau à 12° !
Déjà, il faudrait penser au fait que MODERNE sous-entend qu'on est de son temps or, le présent étant sans cesse en mouvement, la modernité se défraîchit à chaque seconde passée, donc ce mot utilisé pour désigner une réalité flatteuse, dynamique et durable est une imposture (et oui, je fais mon petit Onfray, mais onfray mieux d'y réfléchir).
Quant à PROGRÈS on le confond avec innovation ; vu que toutes les innovations ne sont pas toutes des progrès, je lui préfère perfectionnement.
Comme les six lignes précédentes viennent de me faire perdre plusieurs lecteurs il est temps de conclure par une connerie.
Ne confondons pas gri-gri avec fri-fri, qui désigne un bien joli bijou féminin, mot qui loin de repousser l'homme suscite en lui des poussées de tendre rut.
Mots gri-gri d'un excellent usage : raciste,développement, fachiste, croissance, dynamisme,...
* langue de bois dans mon latin d'arrière-cuisine
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