Et voilà, à force de râlichonner, de blanchir du bouc et de rider de la couenne, j'ai fini par me sentir has been (quand elle gratte pour préparer son gîte, la hase bine), vieux jeu autant que vieux jeune, dépassé avant que trépassé.
Alors, il m'a fallu réagir !
J'allais commencer par me faire REPULPER (repalper, mesdames, c'est quand vous voulez...), remonter miches et derche, beautoxer, liposucer (et non sucer la lippe, quoique...), blanchir les parties brunes et brunir les parties pâles, limer les ratiches, tirer les oreilles.
En un mot, me RELOUQUER (voilà un mot qu'est relou) ! Ce nonobstant, un petit parfum de déprime continuant à flotter au-dessus de mon esprit, j'hésitais.
Et puis, illumination immanente, j'ai trouvé la solution : je me suis donné un coup de jeune (un cou, c'est trop cher) en m'imposant des GAINS DE PRODUCTIVITÉ.
Pas une des plus misérables de mes activités n'échappe à cette panacée moderne : à présent, je bois mon bol d'un quart de litre de thé en une goulée unique ; dans les livres, je ne lis plus qu'une phrase sur trois ; pendant les repas je compulse des revues et épluche mon courrier tout en écoutant la radio ; je me chronomètre en passant l'aspirateur ; j'ai installé un minuteur-alarme dans ma douche et mes ouatères ; j'essaie de dormir trente secondes de moins tous les jours.
GAINS DE PRODUCTIVITÉ : j'éructe à l'envi et je pète plutôt deux fois qu'une.
Je rêve même de transmettre aux grands patrons cette sainte dévotion aux GDP : pour ce qui les concerne, maintenir les emplois tout au long de leur mandat, voire -GDP sublîme- en créer !! Mais là, nous quittons le domaine de la religion managériale pour celui de l'utopie.
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