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samedi 15 mars 2014

Le "Grosdefounedingue" et moi



     Voilà, après trois mois de vampirisme, ayant sucé jusqu'au moindre euro de mes victimes, je peux me considérer comme un vétéran du pompage pécuniaire et du raclage de thunes ; 4850 euros, ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval, surtout avec la concurrence déloyale du fisc !

     Alors, pour ceux que le financement participatif en littérature tenterait voici mes impressions, à prendre pour ce qu'elles valent, et sachant que l'ouvrage à publier était un roman fantaisiste de 300 pages.

    Un. Lister de façon très claire les trois cercles : parents proches, très bons amis ; parents, amis et sympathisants ; connaissances non hostiles. Si vous n'arrivez pas à un total de 150 personnes, ce sera dur...

    Deux. Vous devez éprouver une réelle estime -ou au moins sympathie- pour ceux que vous allez solliciter : cela facilite le contact et les remerciements ultérieurs. L'affectif entre dans le choix de soutenir et votre empathie doit être réelle.

   Trois. Si vous êtes quelqu'un de normal, vous trouverez cent ou cent cinquante souscripteurs potentiels, qu'il faudra gérer. Il faut tout noter : premier contact, rappel, don, remerciement, téléphone, adresses mail et postale. Sinon, bien du plaisir...

   Quatre. Contacter les personnes de façon individualisée : au top, la rencontre, au cours de laquelle on préfèrera l'humour à la gueule de constipé ; efficace, le téléphone, à condition de commencer par s'intéresser (voir conseil numéro deux) à son interlocuteur ; plutôt bien, le courriel, personnalisé et sur un ton aussi décontracté que professionnel. *

   Cinq. Comme nous, les autres oublient ; il faut donc les recontacter, avec doigté. Quand on se retrouve avec un souscripteur séduit mais un don qui tarde, attendre dix à quinze jours entre un contact et un rappel. 

    Six. Quand la personne contactée n'accroche pas, inutile d'insister.

   Sept. Si l'on n'a pas d'amis, qu'on fait la gueule à ses voisins et ses commerçants, qu'on n'aime ni parler ni se vendre, ce n'est pas la peine d'espérer se financer.

    Mes trois échecs cinglants : les affiches (librairies, médiathèques, clubs) ; les courriels collectifs ; le truc lancé à la volée dans une rencontre.

    Deux certitudes : les femmes, même quand elles ne concluent pas, sont majoritairement plus accueillantes et plus intéressées ; le volume du don est rarement en rapport avec la fortune du donateur. 

    Vous ne prendrez jamais assez de temps pour remercier vos soutiens ; mettez-vous à leur place et réfléchissez à ce que vous seriez prêts à investir sur un livre nouveau-né, dont on ne peut juger que sur deux extraits ! Autant que votre reconnaissance, ils méritent votre affection.

    Conclusion : c'est pas de la tarte !

*Un entretien téléphonique de trente à soixante minutes, un courriel de vingt-cinq à trente lignes, exigent une vraie dépense psychique ; six à huit contacts dans une journée me paraissent un maximum, au-delà on n'est plus performant. Les jours de déprime, il ne faut même pas essayer.

1 commentaire:

  1. Salut DMos, je ne sais dans quel cercle je dois me mettre mais en tout cas, je ris beaucoup !
    J'ai parcouru l'ensemble de tes articles et je découvre (ou plutôt j'acquière la certitude) la profondeur de ton exaspération face à toutes les mesquineries (euphémisme) de notre monde.
    Se bagarrer, bien sûr ! Tu me connais, beaucoup de choses ne me laissent pas indifférentes, loin de là ! Dommage, nous aurions pu mener d'autres combats ensemble. En tout cas, j'ai, au moins, été de celui-là : l'accouchement de ton 1er livre !
    Je ne peux que lui souhaiter qu'il ait une longue et belle vie et qu'il ouvre la voie à d'autres délires issus de ton cerveau que j'aurai beaucoup de plaisirs à suivre........

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