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vendredi 17 janvier 2025

DÉCHIRURE PSYCHOLOGIQUE

     Ah, mes enfants, quel souk astronomique s'annonce à Prayagraj, petite bourgade d'à peu près 1,2 millions d'habitants, qui accueille le fameux (soyons francs, je le connais depuis avant-hier) pèlerinage du Kumb Mela !

    Un mois et demi à se marcher sur les pieds, à se baigner dans une eau qui fait concurrence à la Seine ; les quatre cents millions de fidèles qui vont barboter dans le Sangam (confluent du Gange et de la Yanuma), sous les largages de fiente des tapées de mouettes en goguette, dans les pissettes des pèlerins incontinents et les diverses sanies de tout ce populo, ont un métabolisme en béton pour ne pas revenir avec la malaria, le typhus ou la chaude-lance !

    On peut subodorer que l'eau va un peu perdre en qualité ; mauvais temps pour le danio moustachu ou le stigmatogobius sadanundio, à moins que ces sympathiques poissons ne trouvent nourriture dans ce qui va flotter sur les eaux sacrées.

    J'étais plongé dans cet abîme de réflexions quand une information m'a foudroyé, preuve que je suis le mauvais sujet, l'escargot informatique, l'aï -paresseux- du net, l'holothurie des réseaux sociaux : et oui, mes chers Nobés, j'ignorais que Britney Spears (et d'autres, paraît-il) diffuse régulièrement des selfies où elle se montre en petite culotte fripée, mules mickey et autres tenues désaffriolantes.

    Le choc de ces deux informations m'a anéanti, au point que j'ai dû recourir à un remède extrême pour rétablir ma psyché dévastée : je me suis "tapé" trois carrés de chocolat, une bière ambrée avant de feuilleter un San Antonio. C'est dire la gravité de la situation.

    Aujourd'hui, après avoir longuement invoqué sainte Paris Hilton* et sainte Kim Kardashian, je reprends le dessus et songe même à lire les oeuvres complètes de Nabilla. Non, mais allo quoi !

 

*À genoux devant une photo d'elle recueillant un chien abandonné (véridique).

mardi 7 janvier 2025

VOUS AVEZ DIT SPORT ?

         En tant que Nobé (nouveau béotien) assumé, je tiens à m'indigner : trop c'est trop !

     Parler de sports mécaniques à propos des compétitions de motos et voitures relève de l'abus linguistique ; considérer la pétanque comme une activité sportive me paraît abusif ; quant à aujourd'hui, en visionnant un championnat du monde, je me suis dit "la coupe est pleine".

    Jeu de mots pitoyable, j'en conviens, mais réalité irréfragable : dans ce siècle de flou et de relativisme, nous confondons sport et jeux de société, notamment lorsqu'une chaîne sportive, plutôt honorable, retransmet un mondial de fléchettes (à l'Alexandra Palace de Londres). L'idée qu'on appelle cette activité sport m'est insupportable.

    Tout béotien sachant pérorer, j'argumente donc, a contrario.

    I- D'abord, le sens du mot sport. Définition du Nouveau Larousse Universel, tome 2, de 1949 : "exercice physique intense [...] les jeux offrant trop peu d'activité physique ne sont pas des sports". Et tac, dans les gencives !

    II- Ensuite, le spectacle dans cette Mecque des fléchettes : d'une part, celui des spectateurs, dont la principale performance physique consiste à écluser un maximum de pintes de bière, à hurler et à trépigner sur place ; de l'autre, celui des compétiteurs, les deux finalistes en particulier, gras comme des moines, antithèses des silhouettes athlétiques des sportifs de haut niveau.

    III- Enfin, l'exemple de la pêche, domaine où l'on distingue la pêche sportive de celle pour retraités. 

Pêche à la papa : siège relax, petite mousse, amorçage, friture de gardons.

Pêche sportive : siège vissé au pont du bateau, matériel cyclopéen, prise de thon ou autre monstre. Évidemment, on fait travailler ses bras (quand on n'est pas aidé par le guide de pêche).

Le vraie pêche sportive : pour moi, dans des gorges où il faut sauter de roc en roc, grimper, lutter à chaque traversée contre le courant et le fond glissant, prendre à l'ultra-léger une truite à la défense explosive. 

    Voilà ce que j'appelle une vraie démonstration de Nobé assumé, de celles qu clouent le bec à toute réfutation. Quel bonheur ! Et encore, je ne compte pas le plaisir de me faire tant de nouveaux amis : motards, pilotes automobiles, boulistes et archers à mini-flèches. Peut-être, d'ici quelques temps, pourrais-je y ajouter les pokéristes, les rois de la queue de billard et autre gamers...

jeudi 2 janvier 2025

AGACEMENT MATUTINAL

     Et voilà, j'étais presque zen, tant bien que mal, buvant mon thé vert "mélange oriental" et toc, la petite étincelle qui enflamme la poudre... J'ai eu beau naviguer sur trois chaînes radio, même nouvelle de portée mondiale : le nouveau Squid Game, série coréenne, et blablabla. Les oreilles me cornaient, mes trompes d'eustache saturaient, mes esgourdes s'engourdissaient, mais, jusque-là, je ne m'impatientais que de la redite, lorsque, enfer et putréfaction, un journaliste profère les termes "idée totalement originale".

    Ah, le cuistre, le bélître, le sombre paltoquet ! Le thème du jeu dont la sanction, pour les perdants, est un prompt décès, on le trouve dans Le prix du danger (1982) d'Yves Boisset, qui s'était inspiré d'une nouvelle de 1958, de l'excellent Robert Sheckley, dont je recommande Et quand je vous fais ça vous sentez quelque chose ? (1971).

    Alors, petits trissotins de l'info, remuez vingt fois votre langue dans votre bouche et vos idées dans votre cerveau avant de parler d'idée totalement originale. À ce moment-là, je serai indulgent, car créer c'est souvent accommoder les restes ; comme le disait du théâtre Tristan Bernard "Le secret du best-seller, n'est-ce pas de surprendre le public avec ce qu'il attend ?"

    Vous direz que je m'emporte un peu facilement, mais j'avais des circonstances atténuantes : la veille, déjà, j'avais dû prendre un bain de siège avec glaçons pour rafraîchir ma bile car, après les martienneries de M. Musk, je venais d'apprendre des projets ubuesques : blanchir les nuages, poser des voiles réfléchissants dans l'espace (à construire sur la lune), tout cela pour lutter contre le dérèglement climatique*.

    Finalement, aller peindre la girafe dans la galaxie pendant que toutes les coutures de la Terre pètent.


*Authentique.