Ces deux mots en F sont donc fuiter et facilitateur. Le premier m'a tout de suite inspiré des pensées poétiques, soit que je m'arrêtasse -qu'est-ce que vous croyiez, je sais causer français- au sens de l'incapacité à retenir une fuite (et là, image d'un pampers médiatique pour endiguer les incontinences des pisse-copie), soit que je me tinsse à l'acception courante (et là, je ne sais pourquoi, peut-être par analogie avec l'onomatopée pfuitt ! image des pets foireux de la politique, ces nouvelles fourbes et pestilentielles que l'on balance en douce en se régalant d'en faire profiter les autres).
Je sais ce que vous pensez : "Il n'est pas près d'entrer chez Gallimard !"... Pfuitt !
En faisant rouler le second terme sur ma langue j'ai senti exploser un bouquet de saveurs, imaginant ce beau métier qui consiste à mettre de l'huile (du beurre ou du saindoux, je ne suis pas sectaire) dans les rouages qui grincent et à éteindre les feux naissants. Tout de suite j'ai visualisé les situations où ces messieurs bons offices (bonzes aux fils) viendraient diffuser leurs parfums d'harmonie : au milieu d'un couple qui jardine, car quand il s'agit de choisir une plante ou d'exécuter une taille, on risque le beyrouth familial, la déroute familière, l'hiroshima conjugal.
Le facilitateur pourrait aussi intervenir dans les réunions de copro-priété (ce jeu de mots est "à chier"), ces moments exquis où les voisins se trucideraient bien à la masse d'arme, où les plus odieux tiennent le crachoir une demi-heure, impitoyables machines anencéphales à céphalées, le seul instant de l'année où je strangulerais volontiers un de mes prochains.
Enfin, pour assumer jusqu'au bout ma friponnerie intellectuelle j'ai enfanté un jeu de mots navrant me souvenant d'un personnage de Dard, jeune prétentieux qui aimait peloter les demoiselles : en quelque sorte, le fat s'y lit tâteur.
Il ne me semble pas utile de conclure.
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