Amis sportifs, je suis le seul intellectuel 50% sportif;
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jeudi 4 juin 2015

SPORTOPHOBIE

    Jésumarijosef, on peut me soupçonner de bien des turpitudes (sieste devant l'inspecteur Barnaby, lecture vespérale et réitérée de Jean-Marc Sylvestre, matage de jolies plastiques au bord de mer)  mais pas de mépriser le sport (vélo tous les jours, kayak chaque semaine, escalade dès que je le peux). Outre ma plastique d'Apollon -à poils longs ?-sexagénaire, il m'offre la détente, la zénitude (là, ma femme est sceptique), un appétit jamais en défaut et parfois -quand je surfe- la trompeuse sensation que j'ai trente balais (le lendemain le balai dans mon dos raidi me ramène à une plus juste appréciation de mon âge) ; ce nonobstant,  le sport me sort des yeux, m'insupporte et me fait vomir. Je parle évidemment de ce qu'on considère comme tel dans tous les médias : le spectacle monté en chantilly et nappé de la sauce hyperbolique de journalistes spécialisés.
    Depuis le début de l'année je n'ai vu qu'un match : Toulon-Clermont, parce qu'ici on vit au rythme du RCT. En revanche, le foot, le tennis et tout le toutim, macache, nib, peanuts, que dalle !
    Oh, le vilain garçon ! me direz-vous ; certes, mais ma colère, pas (jeu de mots pour océanographe, si le taxi folie a)... Comment ne pas rugir quand on a vu les terres agricoles avalées par le grand stade de Lyon, ne pas vociférer lorsqu'ont disparu les champs de blette de la plaine du Var pour le même motif (ah, la tarte de blette niçoise !), ne pas ululer comme un dingue à chaque fois que Roland-Garros bouffe un morceau de Bois de Boulogne.
    D'ici je vous entends penser " Hou, le petit canaillou anti-progrès" ! Et vous pouvez rajouter, gros jaloux, parce que quand je pense à tous mes amis et parents artistes qui se font tailler en pièces en ce moment j'ai la bouffaïsse, comme on disait dans le quartier du port.
    Soyons honnêtes, au bout d'une heure de tennis je craque : imaginez, les gars prennent le temps de s'essuyer, de boire, de manger, de s'asseoir, de faire rebondir la chose jaune et sphérique, de balayer le sol de la semelle, de discuter avec l'arbitre, de se faire masser, de se faire jeter des serviettes. Tout juste s'ils ne vont pas au goguenot. Trois heures de cela et je deviens fou.
    Allez, je crois que je vais prendre mon morey et me casser à la plage, même si je dois attendre huit jours les bonnes vagues. DMOS

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