Notre langue est un joyau ductile ; c'est une étoffe qui se prête à toutes les silhouettes, un parfum qui sied à toutes les peaux, un matériau acoustique qui permet toutes les variations.
Prenons un bout de phrase anodin il est allé et voyons ce qu'on peut en tirer...
Tu cherches Momo : il est allé à la pêche.
L'eau à la bouche (et non beau à la louche) il étalait la tapenade sur un croûton.
Je ferai fi de ce kaki car il est talé !
Momo n'aime pas ton sanglier domestique : il hait ta laie.
Ré, trente kilomètres sur cinq, est un île étalée.
On voit des vaches sur les îlots de la mer du Nord : des îlettes à lait, en quelque sorte.
Vous vous souvenez du i de Rimbaud, défini comme "sang craché" ; ce i létal est pourpre !
Et trois un peu plus forcés...
Momo est gros et moche : il est tas laid.
Il tapisse sa chambre ; il étale lés et frises sur les murs.
Momo fait du vélo, du coup il est hâlé.
Après cela, osez me dire que notre langue n'est pas un bijou !
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