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vendredi 30 septembre 2016

HUBRIS, LE MONSTRE DU SIÈCLE

    Même si nous avons facilement l'impression que les siècles précédents ne peuvent nous égaler dans l'extraordinaire, il me semble que la démesure -comme la violence ou l'oppression- sont en l'homme depuis la nuit des temps.
    Sans citer la tour de Babel, il suffit de regarder les pyramides ou les cathédrales pour comprendre que l'hubris (comme disent les gens qui savent causer) est dans la nature de certains humains.
    Si le XXIème siècle se distingue des autres c'est par le nombre de Terriens qui acceptent de vivre sans réaction au milieu de la démesure, et par la puissance des machines qui nous permettent d'assouvir cette tendance.
    Voilà ce qui me frappe : de moins en moins d'humains résistent à cette furie qui broie dans ses mâchoires une planète non extensible, périssable et unique. Certaines nations, comme les USA et la Chine, se font même les champions de l'énormité, du gigantisme.
    Combien de dirigeants du globe entend-on appeler à une gestion plus raisonnable de la Terre qui laisserait quelques ressources à nos descendants, qui permettrait à la planète de souffler, de reconstituer ses populations animales et végétales ?
    Bien au contraire, devant les ratés du moteur libéral chacun y va de son plan de relance, de ses projets pharaoniques. Y aura-t-il un jour un politique pour poser une question presque philosophique : sommes-nous là pour dilapider le seul lieu de l'univers où nous pouvons vivre ? Quel est le sens de notre action sur Terre quand la démesure ne cesse de s'amplifier ?
    Les villes jettent leurs tentacules à des kilomètres de leur centre, le fourmillement humain colonise toujours plus d'espaces, nos machines creusent encore plus profond roche et terre en quête d'énergie et de matériaux.
    J'attends encore le ou la responsable qui couvrira les autres voix pour affirmer que le temps de la mesure est venue. Le temps d'économiser la Terre, où la cure de sobriété commencera par les gros mangeurs, les goinfres d'aujourd'hui.
    Mais je suis en pleine utopie ; étant donné que nous courons vider les magasins à la première menace de pénurie, imaginez le spectacle si nous venions à manquer de pétrole, de gaz ou d'eau ?
    Comment n'arrive-t-on pas à comprendre que l'hubris est un poison aussi séduisant que mortel ? Dans trente ans, quand le grand Paris aura poussé ses pseudopodes jusqu'à Rouen, Compiègne, Troyes, Orléans, que ferons-nous ? Le très grand Paris, jusqu'au Havre ? Et après, nous aménagerons la mer ?
    Alors, plutôt que de me pendre dans l'heure, je vais continuer à écrire des livres -pas trop- en y glissant des pensées antidotes, avec l'espoir risible qu'un jour mon petit germe taquineur se répande. On ne se refait pas...

    N.B. : Le mariage de l'année... Bayer et Monsanto : et ils eurent beaucoup d'enfants, toxiques et accapareurs.

lundi 26 septembre 2016

PARABOLE DU BROCHET

    Toute chose a une fin, même les vacances : j'ai donc mis hier soir un point final aux congés que je me suis généreusement octroyés cette année. Me voilà définitivement de retour, prêt à en découdre avec tous ceux qui retourneront leur veste, décidé à leur tailler un costume et à leur coller aux basques...
    Au cours de mes méditations sur les sommets de la Haute Auvergne, il m'est venu une idée simpliste et -comme toutes les vapeurs incontrôlées de ma pensée- je ne résiste pas à l'envie de la partager avec vous : il s'agit d'une modeste parabole qui résume la situation de l'Homme aujourd'hui, une synthèse de l'anthropocène (mot que j'entends tous les jours, maintenant que les journalistes et les zopos l'ont découvert).

    Un jour, un paysan attrapa, au hasard de la pêche, un sifflet, un brocheton mâle mangeur d'alevins, et comme il lui trouvait un museau sympathique il le jeta dans son seau au lieu de le remettre dans la rivière. 
    Revenu à sa ferme il le relâcha dans une grande mare qui jouxtait son verger. La pièce d'eau pullulait de gardons : pour se remettre de ses émotions, le brochet miniature dévora quelques gardonneaux de l'année.
    Dans sa mare il vécut heureux de nombreuses années jusqu'au jour où le paysan apporta un de ses congénères pour lui tenir compagnie : idée funeste. Le nouveau étant aussi mâle que lui, il ne put s'adonner aux plaisirs du déduit amoureux ; le nouveau ayant à peu près sa corpulence, il ne put l'éliminer d'un claquement de bec ; le nouveau ayant aussi bon appétit que lui, la concurrence fut tout de suite effroyable. Les deux brochets se détestèrent illico et se firent la gueule ce qui, pour un brochet, n'est pas anodin.
    Les coupes sombres qu'ils pratiquaient dans la blanchaille finit par raréfier la nourriture, les gardons n'ayant même plus le temps de se reproduire.
     La logique ne leur proposait qu'une solution : se serrer drastiquement la ceinture et attendre que le cheptel se reproduise, mais, la concurrence qui les opposait les rendant stupides, chacun envisageait plutôt d'éliminer son adversaire et de boulotter plus tard le reste des poissons blancs.

    Et voilà ! Finkelkraut et Onfray ne seraient pas parvenus à résumer la situation de l'homme contemporain aussi magistralement. Nous sommes les brochets, la mare notre monde et les gardons  toutes les ressources -animales, végétales et minérales- dont nous disposons.

N.B. :   Pour ménager votre sensibilité je n'ai pas décrit la troisième branche de l'alternative, c'est à dire la consommation des gardons jusqu'au dernier avant d'entrer dans un combat à mort, le survivant n'obtenant qu'un sursis à sa fin programmée.
P.S. : Ne me remerciez pas, mais vous venez d'éviter la lecture d'un gros livre, aussi indigeste que déprimant.

mardi 6 septembre 2016

GOURMANDISES FUTURES

    Jésumarijosef, après avoir siroté un mois et demi de vacances j'ai déjà besoin d'une petite resucée de trois semaines ! Car j'ai déjà oublié le goût de la lenteur et l'odeur du silence. A part cela, la cafetière qui me sert de tête continue à bouillir régulièrement et je m'attends à vivre des mois particulièrement stimulants vu que l'approche des présidentielles va accélérer la distribution de friandises médiatiques.
    Nous avons pu, d'ailleurs, déguster les premières pralines : le tacle assassin de l'avant-centre Fillon ; le but contre son camp de l'Attali en herbe (l'Attila qui bouffe le gazon socialo), si grosse tête qu'on le surnomme déjà le Macroncéphale ; le petit crochet intérieur pour se débarrasser du marquage sur l'aile droite et la protection virile du ballon chez le candidat-président.
    Au chapitre ignominie et viscosité, un ancien ministre mis en justice vient de se défausser sur un mort : au niveau d'un excellent Dumas ou d'un bon Balzac.
    Croyez-moi, j'en salive déjà. Rien que d'y penser il me vient une faim de loup... Évidemment, nous allons bien moins rigoler quand il va falloir passer aux urnes ; le désespoir du vide pourrait nous saisir, et le lendemain du deuxième tour coïncider avec une belle gueule de bois.
    Si les coulisses de la campagne s'annoncent prometteuses, pour ce qui est des discours programmatiques je pronostique un ennui sans fond, un emmerdement sidéral, une monotonie migrainogène : les premières déclarations que j'ai pu entendre me laissent supposer que je vais pouvoir me passer de rasoir quelques temps...
    Il y a bien Mélanchon dont la parole et la pensée brisent la routine, mais je n'aimerais pas être traité de mélanchonien, le mot me paraissant râpeux sous la langue. Mélanchon, cela sonne comme merluchon, et malgré toute mon estime pour ce vaillant zopo je ne le rejoindrai que par défaut, lorsque tous les autres m'auront donné envie d'aller m'installer sur Mars.
    En attendant, je me casse pour finir mes valises. Je laisse mon morey, peu utile en Auvergne. DMOS

mardi 30 août 2016

BURKINI ROCK

    Jésumarijosef, je sors tout juste d'une cure de désintoxication ! Deux mois et demi sans une goutte d'internet, à peine un soupçon de télé, de temps en temps une larme de téléphone et, régulièrement, un zest de radio, avec modération...
    Je me disais "Au premier clic, ce sera la rechute", et puis non : j'ai siroté négligemment ma page fessebouque, à peine grignoté ma boîte mail, ignoré mon blog. Je vais donc mieux.
    Ceci dit, je n'ai pas pu échapper aux averses médiatiques ; j'ai notamment essuyé plusieurs gros orages sportifs, avec leur lot habituel de charabia hyperbolique, de pathos éléphantesque et de chauvinite aiguë. Broutilles à côté des grains à répétition provoqués par les nébulosités burkiniesques.
    Ah, le tube de l'été : Burkini rock, et son beat d'enfer !
    La première fois que j'ai entendu ce mot (d'une oreille distraite, je le confesse) j'ai cru à une métonymie monastique, du style "un cordelier se défroque... C'est la bure qui nie, et se renie", puis j'ai compris qu'un mot-valise était né : mixer bikini et burqa, il fallait l'oser.
    Bien entendu, le résultat est consternant en matière d'élégance vestimentaire mais le port de cet affûtiau serait anodin s'il n'y avait ce relent de provocation, de surenchère identito-religieuse. Il y a trente ans on provoquait le bourgeois en exhibant ses miches -même raplapla, aujourd'hui on choque le gaulois en affichant des signes extérieures de religiosité (de refrilosité ?).
    Comme si notre Seigneur se préoccupait du degré de recouvrement de notre peau... Il est à peu près aussi crétin de vouloir plaire à Dieu en cachant son épiderme que de penser cacher ses fesses derrière la ficelle d'un string.
    A l'écoute de ces histoires de burkini j'ai été titillé par l'envie de me promener à poil sur une plage, vêtu d'une simple croix pectorale en laine tressée. Finalement, je me suis contenté d'imaginer une tenue de bain pour curé, qu'on pourrait appeler le burkin'abbé : comme de plus en plus de prêtres  africains viennent suppléer le manque de vocations, nous pourrions ainsi voir sur nos côtes un burkinabé portant un burkin'abbé...
    Toutes ces histoires de voiles et de burkinis ont un parfum désagréable et me rappellent la bonne vieille intolérance qui indignait Voltaire. Non pas celle qui ne supporte pas son prochain "différent", plutôt celle qui veut signifier à autrui la supériorité ou l'éclat de sa croyance. Dans la sphère intime d'une maison ou d'un lieu de culte, exposez vos kippas, vos voiles, vos turbans ou vos crucifix, mais dans la sphère publique ne les imposez pas aux autres ; ils sont le signe ostentatoire de votre différence et un refus implicite de la neutralité sans laquelle toute vie sociale est un buisson de ronces.
    Pour clore dignement mon petit quart d'heure réac, je me suis demandé ce qui adviendrait d'une étrangère qui entreprendrait d'arborer son bikini sur certaines plages du Proche-Orient... Je ne suis pas certain qu'elle aurait le loisir d'enlever sa jupe. Il est aisé de hurler à l'intolérance dans un pays globalement bienveillant mais l'ouverture d'esprit dicte de se montrer réservé chez nos hôtes. Si je m'étais installé dans un pays étranger -par commodité ou envie- j'aurais mis un point d'honneur à en parler parfaitement la langue et donné à mes fils, futurs citoyens de ces lieux, des prénoms locaux. C'est la courtoisie que l'on doit à ceux qui vous accueillent, comme l'écrivait Montaigne.
    Bien, assez bavé... Il est temps que je prenne mon morey et que je me casse. Morbleu ! Je réalise que ma combi d'hiver ressemble terriblement à un burkini ! DMOS


samedi 9 juillet 2016

L'AGONIE DE L'ÉCOLOGIE

    Le renoncement de Nicolas Hulot est la nouvelle qui porte l'estocade à une écologie politique grabataire. J'avais 19 ans -et je peux le prouver- quand l'urgence environnementale a investi mon esprit, je me demande encore pourquoi. Cela fait maintenant 46 ans et je ne vois guère ce que j'ai gagné à trimballer ce microbe intellectuel, cette hypersensibilité aux problèmes environnementaux.
    Si j'étais footballeur professionnel je trouverais des micros pour recueillir mes paroles, si futiles seraient-elles, mais je ne suis qu'un écrivain*1 anonyme... Pourtant, même si je n'ai pas un but ou un match à commenter, j'aurais bien des choses à dire.
    Pour ceux qui ne comprennent toujours pas l'urgence environnementale *2 j'utiliserai la parabole du cubi ; je pars du principe que nous installons un cubi de vin dans un coin de notre cuisine où nous allons puiser régulièrement le nectar de Bacchus : le cubi c'est la Terre, les buveurs sont les Terriens. Ce cubi gigantesque, chacun y tire une lampée depuis la préhistoire ; et puis, au 19ème siècle, on a voulu se servir des rasades et aujourd'hui on tire des bocks entiers. Et, comme pour le cubi, le débit du liquide vineux a beau baisser nous sommes persuadés qu'il y a encore de quoi s'abreuver une éternité ; jusqu'au jour où un sinistre glouglou, qui nous paraît incroyablement soudain, annonce le vide du conteneur. Comment cela se peut-il ? Hier encore nous nous servions un verre plein !
    Boirons-nous le dernier gobelet ou laisserons-nous cette aimable perspective à nos descendants ? Je l'ignore, comme tout le monde. Mais je sais qu'à part quelques crétins comme moi beaucoup de Terriens se contrefichent de l'écologie, sauf le jour où leur jardin est envahi par les pucerons.
    Les problèmes sociaux et financiers sont angoissants ou révoltants et nous atteignent au quotidien mais les problèmes environnementaux sont tragiques car -si l'on en croit la plupart des scientifiques de haut niveau- ils engagent l'avenir de la planète (détérioration) et celui de notre civilisation (disparition).
    Tous les jours je souhaite me tromper, qu'en fait tout va s'arranger, que la science va apporter des solutions, que la nature sera assez forte pour panser ses plaies. A ce compte-là je serais heureux d'être un jour ridicule avec mes prévisions alarmistes. Mais chaque matin une mauvaise nouvelle arrive d'un coin de la planète, un petit clou qui s'enfonce dans mon énergie vitale.
    Si, avec quelques autres, je ne suis pas dans l'erreur, il faut donc admettre que nous vivons dans l'ère du mensonge : les businessmen mentent pour ne pas compromettre leurs affaires, les hommes politiques mentent pour ne pas compromettre leurs chances de réélection, nous nous mentons par trouille de perdre notre confort et -parfois légitimement- notre boulot.
    L'inconvénient c'est que ces mensonges justifient notre inaction ; notre inaction autorise toutes les dégradations et personne n'est capable de dire à quel degré d'irréversibilité nous consentirons à prendre le taureau par les cornes. Car, globalement, les atteintes à la planète sont peu visibles et silencieuses ; les espèces animales, les plantes, les ressources qui disparaissent ne constituent pas un spectacle frappant comme un incendie, une marée noire ou une inondation, pourtant cela est irréparable. Certains poissons se font rares mais la mer est toujours bleue : cette vérité suffit à tous les écolosceptiques et aux indifférents.
    Pierre Rabhi se fait vieux, Nicolas Hulot a renoncé -et on le comprend : sauf miracle, l'écologie en France parlera d'une voix inaudible. Si seulement nous avions un Paul Watson !


*1 J'ai écrit deux romans écologiques (introuvables sauf demande sur labesse06@gmail.com) Hier, la Terre et Dévastation.
*2 Ceci dit, "il y a urgence" -comme disent nos responsables- depuis 40 ans.


P.S. : Partagez, transmettez, réagissez.

dimanche 5 juin 2016

L'EURO D'FOOT

    Comme des milliers d'autres jobastrons je vais assister à la sainte messe du foot international, en coupant toutefois le son quand les théologiens de la foi cathodique commenceront à me soûler.
    L'approche de l'euro -lorsqu'on est jeune parent on surveille plutôt l'approche de l'heureux rot... de bébé- est pour moi l'occasion de me pencher sur les miracles du foot. Place donc, à DMOS, le thaumaturgologue.

    Le foot fait jaillir les sous du gazon et sainte Fifa multiplie les liasses ; à noter qu'un des tape-ballon que l'on pourra bientôt voir courir en short, Ronaldo pour ne pas le nommer, émarge à 96 millions annuels, revenus misérables au regard des fortunes qu'accumulent les agriculteurs...

    Le foot permet moult jeux de mots et je ne m'en priverai pas : déjà dans les foyers s'opposent ceux qui se foutent du foot et les fous d'foot. Ensuite, l'euro de foot se prête à la contrepèterie et à l'à-peu-près : le feu de route, le rot de fou, le haut de foutre, le faute de roue, le taux de fours. Enfin, le football ouvre des perspectives langagières inouïes : osons le fou de bal ou l'oeuf-août (là, c'est plutôt juin!) ; et pourquoi pas le han! de Baal, le t'es Nice, le bas se quête ou le rugueux bi (bonjour, amis LGBT).

    Le foot est la seule occasion pour des smicards de regarder suer des millionnaires ; en général c'est l'inverse.

    Le foot est un jeu de mioches élevé au rang d'art, de culte, gros business qui se fait passer pour un  divertissement de bisounours.

    Le foot permet à tout un chacun d'ouvrir son clapet, de donner son avis éclairé, ce qui serait bien plus délicat s'il fallait raisonner sur le montants compensatoires ou le prélèvement libératoire.

    Le foot symbolise parfaitement la démesure de ce début de XXIème siècle (circulation de sommes hallucinantes, nouveaux stades toujours plus grands, couverts ou chauffés, coupe du monde climatisée au Qatar,...).

    Pour terminer cette brillante péroraison, je proposerai, dans un souci d'efficacité, de contracter euro de foot (à l'origine, coupe d'Europe de football) en Eufroot qui aurait le mérite de combiner intimement les deux notions. Et, imitant nos cousins canadiens, je franciserai bien le football en ballepied ou ballapied, mais je crains d'être morigéné par les puristes, buveurs de bière et gueuleurs de stade.

vendredi 3 juin 2016

TRUMP (Trump pète*, de là renommé*)

    Jésumarijosef, comme le monde est harmonieux quand chacun est à sa place (je me félicite de cette phrase, presque proustienne) !
   Une sournoise inquiétude me taraudait quand j'entendais des zopos (hommes politiques, pour ceux qui n'ont pas lu les épisodes précédents), au cuir plus dur que le derme de rhinocéros, s'attendrir sur les problèmes climatiques et le respect dû à l'environnement ; mes repères étaient brouillés, mes certitudes flottantes, un peu comme si j'avais vu un brochet repousser tendrement le gardon que, d'ordinaire, il avale d'un clappement de bec (ou d'un claquement, c'est comme vous voulez).
    J'en étais à un stade avancé du trouble intellectuel quand les choses se sont remises à l'endroit : de nouveau le zopo ricanait du zécolo et de ses calembredaines, le brochet déchiquetait le poisson blanc entre ses dents acérées.
    Ô joie sans mélange, ô bonheur, ô ravissement, extase et épectase ! Sarkozy et ses adversaires aux primaires piétinent tout reste de leurs égarements "verts" ; et vive le nucléaire, mon sang tôt et les hummers ! Trump rêve de gaz de schiste, de forêts défoncées -ça sert à quoi les arbres !- et de grands aménagements... Enfin !! Les noirs sont noirs, les blancs sont blancs, les cons sont cons. D'un coup l'adversaire n'est plus flou et je me sens de belle humeur combative (car l'hummer*** me donne de l'humeur).
    Sans la moindre prétention, j'affirmerai que Malraux, cette belle intelligence, s'est sans doute trompé en disant que le 21ème siècle serait mystique ou ne serait pas ; siècle de la mystification, je veux bien. Mystique, j'ai un doute... Ou alors, mystique de la Démesure (il n'y a qu'à écouter Trump****).
     Qui aura la plus haute tour, le plus grand stade, la ville la plus gigantesque ? Le complexe de la taille de leur zigounette n'a pas fini de hanter les hommes. Sur cette seconde phrase proustienne, je souhaite bien du courage à mes amis verts des USA, je prends mon morey et je me casse. DMOS

*C'est vrai : il pète souvent un câble.
**Et il est souvent "bien mal embouché".
***Le hummer est à la circulation automobile ce que Buffalo Bill est à la conservation des espèces, de bison par exemple.
****Il a quand même dit que le réchauffement climatique était un concept inventé par les Chinois.

lundi 30 mai 2016

SANS TITRE (comme disent les peintres)

    Hélas, je vais manquer de temps pour cultiver tous ceux que j'apprécie ; mes chers Dégrouignés, mes amis de Fessebouque, quelques autres. Je mourrai en regrettant de ne pas avoir approfondi toutes ces relations qui sont la première richesse d'une vie.
    Là réside la faiblesse des réseaux sociaux : je peux avoir quarante mille "suiveurs" et rester à distance, dans un rapport superficiel qui s'évanouira à la moindre occasion. Hormis la vanité de se présenter à l'adulation des autres, quel peut être l'intérêt de capter des gens si l'on n'a pas son humanité à offrir ?
    Ces réseaux représentent, à la fois, une opportunité d'action remarquable et un désert relationnel. Les fluctuations du monde peuvent dissoudre en un éclair les communautés du net car elles sont en général le résultat d'une agglomération d'individualismes. Constituer un groupe autour d'une idée noble n'est pas l'affaire de cinq minutes ou cinq jours mais un réseau social peut nous le faire croire ; pénétrer la pulpe d'une personnalité représente un travail de fourmi bienveillante et trois clics sur un clavier n'y suffiront jamais.
    Je préfère mes 139 amis de Fessebouque à des milliers de personnes qui fantasmeraient sur mon ectoplasme médiatique ; et déjà, ces 139 je ne les cultive pas avec le soin qui serait nécessaire.
    J'essaie aussi, tant bien que mal, de me défier de l'individualisme -alors que je recherche volontiers la solitude, autre sujet !- dont je pense qu'il nous offre une illusion de la liberté. Et je suis toujours frappé par les injonctions de la publicité et de l'économie qui poussent à se cultiver soi-même à travers les satisfactions consuméristes et les miroirs narcissiques, essayant de nous faire croire que nous pouvons décider de nos existences par l'acquisition et la satisfaction des besoins ; alors que des grands marionnettistes s'efforcent de nous manipuler par les fils de la consommation et de l'idéologie diffusée dans les médias qu'ils possèdent.
    Au risque de me faire beaucoup d'amis je dirais qu'un Ah, ma zone  ou un Mon sang tôt peuvent se révéler des redoutables tyrans à visage humanisé et discours cartésien.
    Bien entendu, toutes ces idées saugrenues sont les fruits de l'agitation de mon petit diable intérieur qui me livre -moi que nulle ironie jamais n'effleure- à d'épuisantes crises de mauvais esprit.

    L'important est que la vie nous concède encore un peu de temps, que nous puissions nous nourrir les uns les autres de nos beautés intimes et de nos différences délectables. 
  

vendredi 27 mai 2016

TROIS FRUITS DE MAI (récolte médiocre)

    Pour moi le droit du sol ne veut rien dire ; les seuls qui peuvent se réclamer d'une terre, d'un pays, sont ceux qui l'aiment passionnément. On n'habite pas un pays comme une chambre d'hôtel ; il faut le mériter car, comme la planète, il ne nous appartient pas. Le lien qui nous attache à lui c'est le parfum des paysages, les chants de la langue, les trésors des générations ; si je rejette tout cela ou décide de me tenir dans une forme d'indifférence, je ne lui rends pas justice. Que j'y sois né ou venu, clair ou sombre de peau, c'est le droit du coeur qui fait que je suis Français... et pas du tout honteux de l'être en dépit de ses défauts.

    J'ai vu les photos d'un skate parc installé dans une église espagnole ; à quand une salle de squash dans une synagogue, un centre commercial dans une mosquée ?

    La modernité : le plus gros mensonge de l'humanité ou une machine à créer du rien ?

jeudi 26 mai 2016

OBUS DANS MON MUR

    Jésumarijosef, comme mon ami fessebouquien, Philippe Bertrand, je reçois moult invitations de jeunes femmes pulpeuses dont les appas feraient tressaillir un paralytique à l'agonie.
    Si j'avais un soupçon de vanité je penserais que c'est ma qualité d'écrivain qui les attire, ou mon physique de rêve (qui fait craquer toutes les octogénaires du Pradet) mais bernique ! En réalité, soit il s'agit d'un malhonnête qui essaie de me crocheter en utilisant l'image d'une jeune imprudente, soit c'est une jeune imprudente qui s'amuse à titiller le vieux mâle, histoire de voir si l'époque du rut à pépé est vraiment passée.
    La dernière sollicitation que j'ai reçue émane d'une Linda Mercier alias coeur tendre (ça, c'est de l'appât pour vieux poisson). Comme nous ne nous connaissons ni d'Eve, ni d'Adam, un soupçon m'étreint quant aux intentions de l'accorte demoiselle.
    D'autant que l'impétrante, bien que fréquentant l'université de Monaco -que j'admets assez mal connaître- et pratiquant quatre langues, exerce l'honorable mais inattendu métier de caissière dans un supermarché (un doute me chatouille).
    Finalement, je décide de ne pas donner suite, en dépit d'un dernier coup d'oeil respectueux sur les deux obus de 75 qui tendent un tissu  extra-fin. Force m'est de reconnaître que le tableau est charmant dans la mesure où un loulou de Poméranie disparaît presque (niché dans les nichons*) dans le décolleté macrotétinoïdal ; et mes excuses à la charmante Linda si elle est vraiment une jeune fille qui souhaite correspondre avec un vieil écrivain...
   Allez, je prends mon morey et je me casse. DMOS

*Imaginez que ce fût un caniche...