Amis sportifs, je suis le seul intellectuel 50% sportif;
amis intellectuels, je suis le seul sportif 50% intellectuel;
amis cons, allez surfer ailleurs;
amis, jeunes ou vieux, qui ne voulez pas mourir idiots, venez me rendre une petite visite de temps en temps.

vendredi 7 avril 2017

MARCEL PROU(s)T

    Craignant d'avoir plombé l'atmosphère avec mon dernier article, je me suis résolu à aborder un sujet plus léger, mais d'une grande délicatesse...
    J'étais à peine prépubère quand j'entendis parler de Joseph Pujol pour la première fois ; les adultes faisant des gorges chaudes, le diablotin de mon cerveau -déjà à l'oeuvre à l'époque- me fit tendre l'oreille : il s'agissait du pétomane, gloire de l'avant-première guerre mondiale.
    Je n'ai jamais su si mon grand-père l'avait vu -entendu serait plus exact- sur scène mais comme l'aïeul de mon diablotin fouraillait dans sa cervelle, il ne manquait pas de faire référence, dans des contretemps malicieux, à cet artiste de renommée mondiale.
    Pour ma part, ce personnage me faisait plonger dans un abîme d'idées et de questions : ayant vu des photos de ses prestations scéniques je me demandais si, pour jouer Au clair de la lune avec un flûtiau (authentique), il devait retirer son pantalon et, dans ce cas, comment il embouchait l'instrument. J'étais petit mais déjà curieux...
    Parfois je me perdais en conjectures sur ses techniques modulatoires et, ayant entendu dire qu'il pétait la Marseillaise, je le baptisais Caruso du fondement* (quelques années plus tard, lisant Rabelais, je trouvai la justification à ma formule dans l'expression "barytonner du cul" ).
    Sachant qu'il éteignait les lumières de la scène d'un gaz surpuissant je tentais de souffler -en vain- une allumette, ne parvenant qu'à griller mes doigts et mon pantalon court.
    Parvenu à ma majorité, j'ai pu constater que ce talent, s'il arrachait des hurlements d'hilarité dans les chambrées militaires, faisait un bide auprès de la gent féminine. Et même si j'ai écrit un jour que "dans un jeune couple il n'y a que le premier pet qui coûte", je déconseille fortement à tout soupirant ce fâcheux laisser-aller.
    En mon âge mûr, enfin, j'ai essayé d'imaginer notre bon Pujol le jour où il a fait valoir ses droits à la retraite et valider ses vingt-sept années d'activité gazière.
    Je ne saurais terminer cet édifiant article sans dénoncer une contre-vérité : dans ma tendre enfance, pour dissuader les pétomanes en herbe, des adultes affirmaient que péter nuisait à la santé. Joseph Pujol ayant vécu jusqu'à 88 ans, je me vois contraint d'apporter le plus vigoureux démenti à cette assertion, dans un pur souci de rigueur historique.
    Je suis certain que vous me saurez gré, dans un actualité particulièrement lourde, d'avoir attiré votre attention sur cet artiste injustement oublié.

*J'étais petit mais déjà amateur de bons mots.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire