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mardi 15 décembre 2015

COP21 : L'UTOPIE ?



       La Terre est une femme : nous devons ménager ses fragilités, apprécier ses forces, chérir sa générosité.  Combien d'entre nous vivent sur ce monde comme s'il était là pour notre unique usage ? Combien d'entre nous ont idée de notre chance d'exister sur cette planète ? Je n'attends plus rien des décideurs, je n'espère plus que dans les individus à condition qu'ils fédèrent leurs pensées et leurs énergies. Vérifiez la véracité de ce que je dis dans cet article et faites-le suivre : je l'ai écrit avec mes tripes. Dans quelques années je disparaîtrai de cette Terre et j'aimerais m'effacer avec l'idée que mes descendants seront heureux.



 COP 21 : L’UTOPIE ?


            Bien que reconnaissant la qualité de son organisation et la bonne foi de certains de ses participants je maintiens que ce mammouth a accouché d’un pet de souris. Il ne pouvait en être autrement.

            Dans cinquante ou quatre-vingts ans, avec le recul historique et (je le crains) la constatation des désordres sociaux et climatiques, on réalisera que ces COP et autres Sommets de la Terre auront été un dé à coudre d’eau jeté sur un feu de pinède un jour de mistral.

            Trois anomalies devraient nous mettre la puce à l’oreille : c’est la vingt-et-unième COP, à quoi donc ont servi les vingt précédentes ?  Que dire du bilan carbone de ces réunions, considérant les déplacements en avion ?  Et la place ridicule accordée aux écologistes de terrain.

            En fait, si la COP 21 a une utilité c’est de mettre en valeur notre incapacité à appréhender notre environnement, que nous devrions considérer comme notre deuxième peau, voire notre deuxième corps.

            Une faiblesse de cette COP est de nous focaliser sur le réchauffement climatique, parce qu’il est spectaculaire et engendrera des complications économiques, alors que nous semons depuis des décennies les mines environnementales qui exploseront sous les pieds de nos arrière-petits-enfants : pénurie d’eau potable, déforestation, empoisonnement des terres, avalanche des déchets, épuisement des ressources, diminution de la biodiversité, surpopulation, destruction de l’harmonie des paysages.

            J’ai toujours pensé qu’aucun esprit humain ne serait capable d’affronter la connaissance totale et immédiate des ravages subis par la planète. Elle réserverait à celui qui l’acquerrait une dépression sévère, peut-être le trouble mental ou le suicide, voire un collapsus émotionnel.

            Ne croyez pas les politiciens –qui finissent par croire à leurs propres mensonges- quand ils annoncent qu’ils ont enfin pris conscience des enjeux et rappelez-vous que le premier sommet pour la Terre de Stockholm a eu lieu en 1972 !!!  Quand j’entends notre président dire que « Le monde a écrit une nouvelle page de son histoire » je pense au fameux discours de Georges Pompidou à Chicago, le 28 février 1970, l’année où je suis devenu zécolo : quarante-cinq années perdues pour la santé de notre planète !

 Quarante-cinq années d’agitation verbale pour tisser un aimable trompe-l’œil derrière lequel la dévastation continue.  L’illusion n’est pas de vouloir un monde en harmonie avec son environnement, l’illusion est de s’accrocher à un modèle dépassé dont nous constatons chaque jour les effets délétères. 

Je crains que le tort des écologistes, jusqu’à aujourd’hui, ait été la modération face à des gens qui, sous le masque du raisonnable, dévorent le monde avec une frénésie démentielle. Vous pensez que je délire…  Pendant que la planète approche de l’asphyxie on projette d’envoyer des hommes sur Mars, de construire une autoroute Paris-New York, de mettre à sac les terres rendues accessibles par la fonte des glaces : qui est fou ?

J’aimerais juste que nos arrière-petits-enfants jouissent eux aussi des progrès véritables, qu’ils connaissent le bonheur d’une douche chaude, de la chirurgie non-invasive, de la facilité des déplacements, du chauffage central, d’une nourriture saine et abondante…

Tant que nous n’aurons pas la planète au cœur, que chacune de ses douleurs ne sera pas la nôtre, que nous ne nous poserons pas la question du sens de notre présence sur Terre, les actions pour l’environnement ne seront que des soufflotements sur le feu.

Alors, comme certains d’entre nous, faites-vous une conviction puis agissez, à votre petit niveau : prenez votre vélo quand la voiture n’est pas indispensable, soyez « sobre » en général, rejoignez les associations qui luttent au quotidien, infiltrez les équipes municipales pour essayer de faire bouger les lignes.

Il est trop tard pour qu’il n’y ait pas de conséquences de nos errements mais il est encore temps pour que le futur ne soit pas sans avenir.



                                                                               Daniel MATHIEU


Daniel MATHIEU, romancier, aucune prétention scientifique mais kayakiste-surfeur, cycliste tous les jours, des milliers d’heures passées en mer, dans les forêts, au bord des rivières, au sommet des montagnes. Des milliers de pages dévorées sur ce sujet. Militant dès 1980.
Vous pouvez réagir sur mon blog : http://yadupeku.blogspot.fr

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