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jeudi 12 avril 2018

LES FRÈRES DE LA NUIT : PREMIÈRES PAGES


   


Les frères de la nuit

                         ( suite de Hier, la Terre )



Daniel MATHIEU
                                        






QUATRIÈME DE COUVERTURE


Chris Callard, astronaute dépité, après avoir laissé errer son vaisseau en zone inconnue, découvre une planète bleue. Il s’y pose, trouve un monde à la fois familier et étrange, se lie d’amitié avec Grattedevant, géant seigneur de la bastide de Bramadisse.
Pour « soigner » ce dernier ils vont se lancer dans une odyssée étonnante, accompagnés par un mystérieux et sympathique troisième homme, le Chemineur.
A leur retour, dix-huit mois plus tard, Grattedevant retrouve sa jeune femme, Callistéïa, et Chris se marie avec Ermeline -surnom L’Alouette- qu’il a tirée des griffes de trois brutes à la fin de leur périple.
Comme beaucoup d’humains, Chris et Grattedevant s’imaginent que le moment du repos est venu. Profonde erreur…









                                                        







Résumé du tome I, Hier, la Terre.

Christian Callard, 29 ans, dit Chris, Chryscalame ou Chrys, plutôt bien de sa personne quoique de volume modeste, est un astronaute chargé d’explorations lointaines. Après deux ans de vol solitaire, il arrive aux confins de sa zone de recherche et décide de ne pas revenir sur Terre.
Il laisse le vaisseau en pilotage automatique et part faire une sieste. Quand il se réveille, il découvre une planète avec mers et continent. Il décide de s’y poser.
          Rien de ce qu’il va trouver ne correspond à ce qu’il a pu lire ou étudier à la Space University : l’étrangeté  au milieu de ce qui paraît familier, l’amitié et l’amour dans un peuple qui lui est étranger, la violence dans les paysages paisibles…
Autres personnages.
Guillaume de Grattevent, dit Grattedevant, 31 ans, seigneur de Bramadisse, géant à la belle barbe sombre (plus de huit pieds pour 310 livres), devenu le meilleur ami de Chris.
Callistéïa, Callisté pour les intimes, 27 ans, femme de Grattedevant, grande, blonde et intelligente.
Ermeline, dite l’Alouette, 20 ans, montagnarde ardente et courageuse que Chris a sauvée, puis épousée. Belle brune.
Le Chemineur, 44 ans, né dans les montagnes, le plus grand voyageur de la planète. Aussi mystérieux que sympathique, il est l’ami de Chris et Grattedevant.
Polybios, dit l’Érémitique, qui vit dans une grotte protégée des curieux par des éboulis. Sa science des hommes et des plantes paraît sans limites. Il est en contact permanent avec Evester, le pythomante, qui guérit les maladies du corps et de l’esprit par le rêve.
Muss, le gerbinion, animal entre la grosse souris et le petit marsupial, attaché à Chris depuis que celui-ci l’a sauvé sur le plateau des Alizés.
Dans le château de Bramadisse vivent aussi :
Mange-Briques, le besticâtre, qui s’occupe surtout des chevaux.
Triquemenu, le veneur, et sa femme Lise. Il travaille souvent avec Mange-Briques.
Priape, le cuisinier, maître-queux,  et sa femme Marceline.
Sucebiou, le régisseur, et sa femme.
Coccinelle, serviteur et homme à tout faire.

Deux personnages incontournables :
Euthée, c’est-à-dire Dieu (autre nom Antinéos)
Bésébutte, à savoir le Diable (prononciation déformée de Belzébuth)

La planète : son nom courant est Kirthessème ; les plus savants l’appellent Théophanie.







CHAPITRE I


            - Tu sais, Guillaume, tu es une improbabilité vivante…       
            Grattedevant tourna la tête et observa Chris.
-Comment l’entends-tu ?
-Étant donné ton volume et ta densité de gigantopithèque, tes os devraient se briser régulièrement. Tu devrais être voûté, bancal, avec une voix d’âne qui braie sa misère.
-Ventre de biche, je me vois au regret d’être en si bonne santé ! Mais, toi-même, comment fais-tu pour t’accommoder d’une si modeste constitution ?
-Comme tout un chacun : j’ajuste mes pensées à ma taille et je considère le monde comme parfait du moment qu’il est à la hauteur de mes yeux !
-Chris, tu es surtout le plus impertinent philosophe que je connaisse.
-Philosophe insoupçonné, Guillaume ! Avant de méditer sur ta carcasse, je pensais à ma planète natale, quelque part si loin… ça valait le coup de faire tout ce chemin pour trouver amitié et amour. A ce propos, où sont les friandises de notre existence : Ermeline, ma perle,  et ton incomparable Callisté ?
-Parties herboriser, sur deux chevaux à cul de percheron !
-Bon, c’est mieux que de repriser des chaussettes… Mais revenons à l’affaire qui nous tient : à quoi te sert toute cette masse qui écrase tes genoux et tes pieds ? Regarde-moi… Je suis vif à courir après une balle, peu encombrant, un maximum de cerveau dans un corps qui se loge partout aisément… 
-Oui, sauf que pour porter pendant des mois un sac de dos plus lourd que toi il n’y avait que Grattedevant, messire le moineau !
-Sac de dos… Sais-tu que je pense souvent au Chemineur ?  J’aimerais qu’il soit là pour nous donner des nouvelles de ce monde, pour que nous nous chauffions à son étrange chaleur. Est-ce qu’il va apparaître d’un coup, secouer la poussière de ses habits et se mettre à nous parler comme si nous nous étions quittés hier, alors que voilà presque un an qu’il nous a abandonnés pour le mont Théoros ¤ ?
-Il viendra pour la naissance de mon premier enfant…
-Tiens ! Voilà une autre supériorité des gens de dimension modeste : leur appareil de reproduction -qui n’est pas à proportion, comme tu le sais- est bien plus efficace.
-Par les mille pustules de Bésébutte, messire Callard, d’où tiens-tu cette belle leçon ?
-A arbrisseau, bonne sève : je suis certain d’avoir fécondé Ermeline à la première escarmouche et si son ventre n’est pas encore arrondi, ça ne saurait tarder…
-Que nenni, mon bedon ! Arbre vigoureux donne jolis fruits. Tu seras toujours en train d’attendre la piqûre de moustique qui arrondira l’Alouette que Callistéïa s’épanouira en un embonpoint natifère.
-Ouais, pour accoucher d’une grande bringue blonde ou d’un futur monstre de trois cent vingt livres !
-C’est toujours mieux que de pondre un vilain petit pruneau qui, digne fils de son père Chris, braillera comme un usurier auquel on demande une remise de dette !
Ils se turent, ravis de cet assaut. Chris rompit le premier le silence.
-Tu vois, Guillaume, ce qu’il y a de bien dans l’amitié c’est qu’elle seule permet de se dire ce genre de délicatesses. Mais sois réaliste : la progéniture Callard aura la sagacité de son papa et l’œil vif et charmant de sa maman.
          Grattedevant marmonna.
-Hmmm… Ma Callisté, ma tendre pucette, mon beignet d’amour… Il n’y a jamais assez d’heures dans une journée pour que je puisse te picorer tout mon soûl !
L’un comme l’autre confit d’attendrissement à la pensée des jeunes femmes et silencieux, ils se dorèrent la carcasse au soleil de printemps, un livre en main, carrés dans les deux fauteuils qu’ils avaient traînés jusqu’à la terrasse du château. Muss, le gerbinion, était lové sur le ventre de son maître.
            Entre eux, une table rognon où les attendait une infusion de boutons de bigaradier, la boisson du bonheur qui accompagne les digestions, réprime les gaz intempestifs –les tempestifs, ou tempestueux, étant ramenés à la discrétion- et guérit la pécole*.
            Ils sirotèrent et lurent une petite heure, puis partirent chasser à l’arc.

 *Comme dit l’expression « la pécole… la peau du cul qui se décolle ».

*

A près de deux heures de cheval de Bramadisse, Ermeline et Callistéïa exploraient des broussailles. Déjà, les fontes de leurs chevaux débordaient de  végétaux et elles s’apprêtaient à partir quand Callistéïa remarqua un éclat fugitif dans un buisson.
Elle se précipita et, à quatre pattes, découvrit une sorte d’arbuste nain aux feuilles d’un vert laiteux, chargé de fruits orange qui brillaient comme des bijoux, de la taille et de la forme du plus petit piment.
Elle tendit ses doigts vers une de ces gousses lumineuses et la retira aussitôt sous le feu d’une piqûre.
Elle examina alors la plante, sans apercevoir d’épines ni de griffes, puis souleva les feuilles avec une branchette. Pas trace d’insecte, mais dès qu’elle approcha le bout de bois, des dards jaillirent de la tige.
-Ermeline, viens voir cela !
L’Alouette arriva. Dès que son amie approchait le bâtonnet, les aiguilles apparaissaient. Dès qu’elle l’éloignait, les pointes se rétractaient. L’Alouette n’en revenait pas.
-C’est la première fois que je vois une telle diablerie.
-Je vais la déterrer, sans me faire piquer, et la mettre dans un sac de jute ciré. Cet arbuste va être le trésor de notre plantarium.
Callistéïa examina sa main.
-Je n’ai même pas saigné, et je ne vois qu’un trou minuscule dans mon index.
L’Alouette inspecta le doigt à son tour.
-En tout cas, très défensif… Nous l’appellerons la plante-hérisson !
Une fois l’arbuste serré dans une fonte, elles piquèrent vers l’ouest, surexcitées à l’idée de replanter ce joyau végétal dans leur jardin-herbier, cet espace d’acclimatation que, malgré les sarcasmes de leurs hommes, elles cultivaient de main de maître. Et qui leur permettait toutes sortes d’observations et d’expériences.
Le soleil commençait à décliner quand elles purent arroser leur protégé aux fruits étincelants.
Elles étaient ravies, ignorantes du drame qui les menaçait.

*

Le lendemain matin Callistéïa dormit tard. Elle somnola une heure à l’après-diner et se coucha, le soir, la dernière bouchée avalée.
Le jour suivant, Grattedevant pensa ne pas arriver à la tirer du lit ; elle finit par descendre, pâteuse, pour le repas de midi et remonta dans sa chambre pour une longue sieste. Tous les gens du château commencèrent à s’inquiéter, d’autant que dans la soirée elle grignota à la hâte avant de disparaître vers l’étage supérieur et de se recoucher.
Le surlendemain Chris et l’Alouette furent arrachés au sommeil par la tambourinade de Grattedevant qui, tout en frappant leur porte, criait :
-Chris, Chris, viens vite ! Elle ne se réveille plus.

 ¤ Ce signe signifie : voir le tome I, Hier, la Terre.



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 429, rue Gasquet
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