Amis sportifs, je suis le seul intellectuel 50% sportif;
amis intellectuels, je suis le seul sportif 50% intellectuel;
amis cons, allez surfer ailleurs;
amis, jeunes ou vieux, qui ne voulez pas mourir idiots, venez me rendre une petite visite de temps en temps.

mardi 29 septembre 2015

LE NEGO

    A cinq ans je découvrais le lego, à quinze le mégot, à dix-huit l'ego et un peu plus tard le Rego -chez Les Charlots puis au Tribunal des flagrants délires-, juste avant la Ségo.
    Mon ego et moi-même vivons une existence paisible et routinière : daube, camembert, baguette, gros rouge, et un Paris-Brest les jours de débauche ! En revanche, la cohabitation avec mon nego est nettement plus corrosive.
    Ce que j'appelle mon nego n'a aucun rapport avec le verbe latin ; je ne suis pas cuistre à ce point. Non. Il correspond juste au moment où ma carapace d'homme de bien se fend ; j'aperçois alors l'étendue de mes petitesses et cela me fait un très sale effet. Tout à coup je suis remis à ma juste place, à mon exacte dimension. Le nego ce n'est pas une crise d'autodérision ou d'auto-dénigrement, juste une vision soudaine de mon insuffisance, de mes torts envers autrui, mon MOI devenant comme le fond de la mer que je regarderais à travers un masque alors que d'ordinaire je nage à la surface de mes illusions.
    C'est douloureux comme se coincer un doigt dans une portière. Par bonheur, ça ne dure pas très longtemps, parce qu'on se promet de s'amender, ou que l'ego reprend dare dare sa place et referme la déchirure.

    Évidemment, ce qui précède n'est pas au niveau d'un Jung, d'un Foucault ou d'un Onfray, mais mieux vaut une petite pensée pourrie qu'un grand vide qui présente bien.
    Ceci dit, j'aurais pu parler de l'étalage de miches ; vous avez remarqué : publicités, télévision, films, difficile d'échapper à l'exposition nibaresque ! Alors, je veux bien reconnaître que le naissance d'une jolie poitrine ne me laisse jamais indifférent, que ces rondeurs féminines évoquent en moi les images douces et mélangées de mes si lointaines tétées nourrissonnes et de mes plus récentes polissonnes, malgré tout je trouve que nous frôlons le mauvais goût et j'ai parfois l'impression d'être un poisson sous la gueule duquel un pêcheur fait passer sans vergogne le même ver tout décoloré (une comparaison comme celle-là, même Onfray ne l'aurait pas trouvée).
    Bien, bien, bien ; je vais aller me lire quelques pages de Lacan.

lundi 28 septembre 2015

JOBASTRONNADE

    Jésumarijosef, comme des millions de Terriens je me suis levé dès potron-minet pour contempler la lune et en voyant l'astre rouge je me suis souvenu d'une photo de Pékin au mois de janvier dernier : sur la place Tiananmen, mangée par le smog, un écran montre un soleil levant.
    Et je me dis que le jobastron n'est pas celui qui se réveille dans la nuit pour contempler une éclipse mais celui qui trouve acceptable qu'on en soit réduit à vivre dans un brouillard créé par l'homme et à le meubler avec un soleil artificiel.
    Jobastron celui qui ne s'émeut plus de la fatalité des embouteillages quotidiens, délétères et gaspilleurs d'énergie.
    Jobastron celui qui ne voit pas le caractère ubuesque de la solution consistant à interdire les feux de cheminée, à instaurer la circulation alternée (quand la pollution aura doublé on roulera un jour sur quatre ?).  Ces mesures me paraissent frileuses ; en tant que khmer vert j'imposerais l'interdiction totale de fumer et de péter -hommes et animaux-, le fonctionnement alterné des usines, les galères pour le transport fluvial -je créerai ainsi des emplois de rameurs et les chômeurs ne pourront plus dire qu'ils rament pour trouver un job-, les voitures à pédales pour les taxis et le chauffage autorisé les jours pairs pour les parisiens, impair pour les banlieusards et jamais pour les Auvergnats.
    Par bonheur, ce sera bientôt la COP 21, qui ne saurait être un écran de fumée.
    Ceci dit, moi qui suis un cycliste du quotidien, donc assez souvent le nez dans les gaz, j'en viens à trouver les pollutions diurnes et leurs particules fines autrement plus sinistres que les pollutions nocturnes et les parties fines... Je sais, je suis prêt à tout pour un mauvais jeu de mots. La preuve : j'aime bien le taffetas, mais beaucoup moins le TAFTA , cheval de Troie économique, qui sonne curieusement à mon oreille [t'as des aftes, ou tu en auras, quand tu prendras le TAFTA dans les gencives...  t'as taffé pour rien il ne te restera que ta taffe à vapoter... tu n'auras plus qu'à écrire l'épitaphe du taf artisanal].
    Allez, je prends mon morey et je le sors pour qu'il recoive notre première pluie depuis presque sept mois, histoire de le rincer écologiquement. DMOS

dimanche 27 septembre 2015

PROUT PROUT

    Deux flatulences de ma pensée...

    Ne jamais oublier que toute richesse naît de la captation de l'argent, argent public ou des particuliers ; donc, les riches ne devraient pas la ramener sur le mérite de "s'être fait soi-même". Sans nos petits sous, ils seraient pauvres.

    Je veux bien faire don de mon corps à la science. A une condition : que mon corps ne soit manipulé et disséqué que par des femmes.

N.B. : Ceux qui me lisent fidèlement auront noté que j'avais déjà utilisé cette phrase sur la captation de l'argent dans l'article PLUIE DE SOUPE.

samedi 26 septembre 2015

LA SF

    Pour beaucoup d'éditeurs et de lecteurs la science-fiction c'est l'horreur, la médiocrité et la dégoûtation. Je ne m'explique toujours pas la force de ce rejet. Comme eux, je suis exaspéré par les pâles imitateurs de Tolkien et de Lewis  mais je trouve à ce genre littéraire de la richesse et de la pertinence. Et les meilleurs livres du genre n'ont rien à envier au roman sentimental, psychologique ou réaliste.
    Sa richesse tient à l'absence de brides pour l'imagination et au nombre de sous-genres (exploration, robot et androïde, anticipation, épopée galactique, fantaisie héroïque, post-apocalypse, uchronie,...).
    Malgré tout c'est dans le domaine de la pertinence que la SF se distingue ; les intellectuels et les politiques des années soixante pouvaient faire des gorges chaudes en écoutant les Dumont et les Dorst -"Vos propositions, mon cher, c'est de la science-fiction !"- aujourd'hui leurs successeurs sont confrontés à la réalité des faits.
    Ainsi, tous ceux qui vont pratiquer l'esquive, la langue de bois (donc renouvelable) et les envolées lyriques avec frein à main serré, à l'occasion de la COP 21, seraient bien inspirés de lire deux romans qui ont laissé des traces dans mon esprit : Sècheresse de J.G.Ballard (1964) et Les monades urbaines de R. Silverberg (1971).
    Et s'ils ont besoin d'un petit pousse-café, ils peuvent siroter la longue nouvelle "Fin de siècle" dans le recueil Futurs sans avenir de J.Sternberg (1971).


N.B. : Cette rubrique n'est pas à sens unique. Ceux de mes lecteurs qui auraient des livres à me conseiller peuvent me laisser une note dans les commentaires.

P.S. : Ah, les bougres de petits vampires... Je n'avais même pas achevé mes corrections qu'il y avait déjà six lecteurs. Gourmands, va !

vendredi 25 septembre 2015

SOURIRE

    J'ai bien des reproches à faire aux hommes mais je n'ai ni assez de pessimisme ni assez de mauvaise foi pour contester les bienfaits de l'humanité :
      les relations humaines, la société
      l'artisanat et toutes les formes d'art
      les cités qui sont comme un trésor minéral dans leur environnement
      les jardins d'ornement et l'empreinte paysagère de générations de paysans
      l'humour, l'amour, la gastronomie.
    Et puisque c'est le jour du sourire (parfois sous-rire au vu de mes jeux de mots) voici trois noms de personnes dont les réalisations me réjouissent :
      Simon Vélez et son architecture de bambou
      Paulo Costa et son tabouret en liège
      Laëtitia Dupé et sa maison baluchon.

jeudi 24 septembre 2015

EXPRESSION DURABLE

Dans un article du 26 février [Permaresilience] je m'en prenais à l'entourloupe que constitue la traduction de sustainable development par développement durable. Permettez-moi de revenir sur la signification de cette traduction volontairement décalée.
    Pour un béotien comme moi, un développement durable suppose, soit qu'on va pouvoir continuer à se développer sans rupture dans la croissance, soit qu'on va continuer à se développer sans remettre en cause la durabilité des ressources. Or, les deux options sont, tôt ou tard, insoutenables car du point de vue de l'impact sur notre lieu de vie -notre planète- le développement actuel n'est pas soutenable.
    Quelles que soient la qualité et la finesse des technologies inventées pour pallier les pollutions ou la raréfaction des ressources, notre mode de développement suppose une telle "consommation" de la Terre qu'il est impossible de le soutenir encore longtemps.
    D'où cette prestidigitation linguistique, qui désamorce toute la charge critique de l'expression d'origine.
    Par exemple, l'exploitation du bois est forcément durable puisqu'il s'agit d'une ressource renouvelable, mais rien ne dit qu'elle est soutenable si l'on considère les méthodes et les volumes d'abattage dans les pays nord-américains.
 
    N.B. : Si je me trompe, décillez-moi par un commentaire bien senti. Merci.

mercredi 23 septembre 2015

PREMIERS FRUITS D'AUTOMNE

    Philippe K. Dick a écrit Ubik, une bluette ; aujourd'hui existe big data, dieu de l'ubiquité et de la paranoïa.

    Si l'homme devait ne plus vivre dans le mensonge, il ne pourrait plus se supporter et s'effondrerait devant son vide et son inconséquence.

    Fourmi de l'écriture, j'ai la trouille de la drouille.

    Ludonymes gratuits inspiré par une bibition aussi récente que déplorable : café des gueux, café dégueu, café fécal ; dépit de boisson.

N.B. : bonjour de ma part à  Wiktionary et Reverso.

NÉ GRILLÉ

     Jésumarijosef, ma bonne dame, où est passé le bon temps de l'esclavage à la papa ? Parce que le servage moderne c'est pas une vie !
    Si vous achetez un troupeau de salariés non domestiqués -une entreprise quoi !- il va falloir suer comme une bête pour réussir leur dressage. Par bonheur, un philantrope de mes amis (Bernard T.) m'a communiqué la recette du Vol au vent financier :
    § travailler vigoureusement la pâte à l'aide d'un bon licenciement boursier
    § asservir les salariés, bien les assaisonner avec un sublimé de peur et de division
    § assécher les fournisseurs (ils ne sont jamais assez amincis)
    § emprunter gros (le banquier se dresse gentiment et l'on n'a jamais trop de farce) 
    § optimiser les restes [les bénefs] dans un PF*.
    Vous en conviendrez, c'est épuisant et tout cela ne vaut pas la méthode traditionnelle : rapt et  razzia, chaînes et fouet, marché au bois d'ébène...
    Décidément, il n'y a plus de poésie en ce bas-monde ; même l'asservissement n'est plus ce qu'il était. Les négriers portent costume-cravate, pérorent sur les vertus du libéralisme, et on aurait presque envie de les remercier.
    Bien, bien ; avant que Bolloré ne privatise ma plage et mes vagues, je vais prendre mon morey et me casser, histoire de me soumettre à la mer. DMOS

*PF : paradis fiscal, parfisc pour les amateurs d'abréviations.

mardi 22 septembre 2015

DMOS À AIX

    Mon morey est jaloux parce que jeudi dernier, après avoir essayé un paddle, j'ai surfé en kayak tout l'après-midi ; à présent il boude dans le garage. D'autant que cet été je ne l'ai pas emmené sur les plages de sable fin du Cotentin... Enfin, ça lui passera !
    A propos de paddles -qui squattent les bons spots comme des morpions sur du poil douteux- je me permettrai deux remarques : d'abord c'est stand up paddle (on rame debout), sinon faire du paddle signifie seulement pagayer ; ensuite, nous avons connu (nous les sexa) l'ancêtre de cet engin, le gondolys, mais à l'époque la notion de surf en France se limitait aux disques des Beach Boys... Par ailleurs c'était un engin pour draguer les sirènes plutôt que l'écume.
    Je ne dirai rien de la prochaine COP21, CMP11 sur la CNUCC ; j'aiguise juste mes flèches en attendant le fruit de la parturition du mammouth...
    Samedi et dimanche, week-end du patrimoine à Aix : au-delà du bonheur de revoir le musée Granet, un terrible choc : la confrontation de deux images qui a ouvert dans mon esprit un abîme douloureux et amer. Samedi, flânerie dans le parc du jas de Bouffan, enserré par un boulevard, une autoroute et des immeubles sans âme ; dimanche, une toile lumineuse de Cézanne, du même jas, en 1874. Ce fut comme une brûlure morale.
    En cent cinquante ans l'admirable paysage a sombré dans la banalité bruyante (j'évite "laideur consternante" pour rester objectif) et une question a pénétré mon crâne comme un fer rouge : que gagnons-nous à être 140 000 là où nos arrière-grands-parents étaient 29 000 et nos parents 54 000 ?
    Plus de bruit, plus de béton, moins d'arbres, moins d'espace et de perspectives charmantes ? Je ne parviens pas à comprendre le dogme de la natalité dans ce monde qui rétrécit ; venant des planificateurs, des patrons de grandes entreprises, des zopos*, je peux le comprendre même si je le désapprouve. Les uns pensent à l'équilibre des retraites, les autres à la masse nécessairement croissante d'acheteurs, les derniers à un des rares chiffres qui soient encore à leur avantage.
    Mais que des gens normalement constitués puissent se réjouir des dix milliards d'individus promis pour la fin du siècle (imaginant que les hommes vont faire une pause une fois ce chiffre atteint !), cela échappe à mon entendement. Si, comme moi, vous naviguez entre deux âges, plus proche du Cap Horn que de celui de Bonne Espérance, vous pouvez imaginer, à la mesure de ce qu'étaient les villes et les paysages de votre tendre enfance, ce que regarderont vos arrière-petits-enfants.
    Si encore les considérations ci-dessus étaient le fait d'un vieillard grincheux et atrabilaire... Au quotidien je ne crois pas passer pour un rabat-joie, un pisse-vinaigre ou un bonnet de nuit (un barbu oui, un barbon non) ; j'aimerais juste que mes descendants aient encore le choix, la possibilité de rincer leur oeil au spectacle d'un paysage modeste mais charmant, sans avoir à acquitter un droit d'entrée ou solliciter une autorisation administrative, sans avoir à rouler deux heures avant de pouvoir se retremper à la vue d'arbres et de prairies harmonieusement disposés.
    Y aura-t-il jamais un homme de pouvoir pour poser cette question : pourquoi devrions-nous être sans cesse plus nombreux ? Un homme prêt à braver l'anathème du malthusianisme. On peut toujours rêver.
    Bon, je vais aller voir mon morey, au cas où il ne me ferait plus la gueule.


*zopos : les hommes politiques, pour ceux qui ne me lisent pas régulièrement.
   


mercredi 16 septembre 2015

DMOS, LE RETOUR

    Deux mois, quasiment sans radio, ni télé, aveugle et sourd à internet ! Léger comme un papillon et futile comme une Paris Hilton méridionale... Revenu en mes terres pradétanes, je sens mon cerveau qui rebouillonne, mes doigts qui me démangent.
    Déjà, je ne peux retenir mes hoquets sarcastiques à l'idée de l'éléphantiasis médiatique du COP21 qui accouchera de l'immanquable souris (et si je me trompe j'essuierai quolibets et crachats avec délice, car quelque chose aura enfin changé).
    Vous allez devoir me laisser un peu de temps pour que j'organise ma pensée, tant est grande la profusion de matière à saillies.
    Toutefois, ayant laissé plus de soixante jours jeûner votre esprit, si friand des mes foucades verbales, je me devais de vous offrir deux pralines littéraires pour tromper votre faim.

    Ce ne sont pas les poignards, les kalachnikovs et les bombes qui tuent le plus, c'est le cynisme, loin devant le fanatisme.

    J'ai acheté un mini-tube d'orange pour faire un zeste de peinture.