Amis sportifs, je suis le seul intellectuel 50% sportif;
amis intellectuels, je suis le seul sportif 50% intellectuel;
amis cons, allez surfer ailleurs;
amis, jeunes ou vieux, qui ne voulez pas mourir idiots, venez me rendre une petite visite de temps en temps.

samedi 9 décembre 2017

RIP

    Johnny s'en est allé. C'est notre lot à tous. Depuis que ses albums étaient moins rock je le suivais de loin. Je reconnais sa puissance vocale et sa présence scénique exceptionnelles ; je comprends qu'on éprouve admiration et sympathie pour lui, mais l'idolâtrie c'est un truc qui m'échappe. En revanche, j'ai trouvé le petit mot de sa femme très touchant.
    Regrets de voir parti Jean d'Ormesson. Je n'ai lu aucun de ses livres, je n'avais pas les mêmes goûts politiques, mais j'admirais sa culture et son sens de la répartie. Il a longtemps fait mes délices, le vendredi soir, quand, sur France Inter, il se mesurait à Roland Leroy, le communiste. D'Ormesson ? Ce qu'on appelait autrefois un bel esprit ; peut-être une race en voie d'extinction...
    Je déplore qu'on ait si peu parlé de la disparition du professeur Cabrol, il y a cinq mois. Il a plus fait pour la survie de ses contemporains que les millionnaires du ballon rond dont on nous rebat les oreilles (sauf sur France Culture, Dieu merci).
    Ma plus grande tristesse de cette dernière quinzaine, c'est le décès de Daniel, un ami simple et rayonnant, qu'on ne pouvait pas ne pas aimer. Ses funérailles n'étaient pas nationales mais ses amis nombreux, et navrés. La gentille Louise ne méritait pas cela. Dire que la dernière fois que je l'ai croisé, j'ai failli ne pas m'arrêter, pris en vélo dans un flot de voitures ; nous avons échangé quelques mots, une brève étreinte. C'était quasiment hier. Il nous manque déjà.

UNE NOUVELLE FORME DE PUB...ALGIE

    Enfer et putréfaction, la crétinerie de la publicité n'a-t-elle pas de fond ? A la regarder quelques temps il vous vient un vertige ; à l'écouter trop souvent on en souhaiterait la surdité...
    Le cadeau Bonux, l'efficacité de Génie, le détartrage de Calgon, le petit coup d'Omo (hou, la vilaine !) c'est le lessivage cérébral . Vos tissus cérébelleux sont liquéfiés, décolorés et ramollis, comme neufs, quoi.
    Toutes ces grandes enseignes qui ne veulent que mon bien et qui me font comprendre que lorsque j'achète un produit à son prix normal je suis un dolichocéphale puisque, si je l'avais acheté en promotion, gratuit à partir du troisième article, j'aurais fait une économie phénoménale. Évidemment, à ce train-là, pour stocker toutes mes promos il faudrait que je construise une annexe à ma modeste demeure, mais cela est une autre histoire.
      Le problème c'est que la pub, pire que le gaz moutarde et le pet dans le lit, s'insinue partout : à la radio, il n'y a plus que France culture et France Musique pour épargner à mes oreilles les fadaises commerciales. A la télévision, je suis obligé d'enregistrer les films pour pouvoir zapper les avalanches de tromblonneries ; et encore, je dois asticoter frénétiquement la télécommande pour sauter d'une pub à l'autre. Épuisant !
    Je ne lui échappe que sur la mer, lorsque les seuls bruits qui m'atteignent viennent des vagues, de ma pagaie et des mouettes. A l'horizon, pas un faux capitaine pour me dire que les croquettes de poisson Tartempion sont les plus croustillantes, ni un navigateur de music-hall pour me vanter le déodorant qui attire les sirènes.
    A quand les annonces muettes sous-titrées ? Sauf pour les sonotones, cela va de soi.

dimanche 3 décembre 2017

ÉPUISEMENT MENTAL

    Je ne sais trop quelle expression employer : le coeur au bord des lèvres, l'estomac qui se soulève, les amygdales qui baignent... Je suis terrassé par ce crétinisme prétentieux qui consiste à tartiner de l'anglais de cuisine ou des anglichonneries mal digérées dans les moindres discours techniques, commentaires sportifs et publicités en tous genres.
    Cet après-midi, roulant béatement vers ma maison du Pradet, le ventre agréablement plein d'une fondue vietnamienne et le cerveau enchanté par un spectacle de Jacques Gamblin, que vois-je ? Un de ces panneaux publicitaires dont le volume n'a d'égal que la signifiance de l'information : l'affiche appelle le chaland à acquérir un appartement dans la résidence Nature Park.
    Déjà, la barre d'immeuble à la place d'un espace vert me titille l'humeur mais, ventredieu, le  mot park la transforme en fulmination !! La langue française est-elle devenue si indigente ? Et encore, j'ai supposé que le mot nature n'était pas employé dans sa forme anglaise.
    En plein autoallumage colérique,  je fais subir à ma malheureuse femme une diatribe sur ces "cons de sportifs" (sportif moi-même, je sais de quoi je parle) qui sont les premiers à émailler leurs commentaires d'anglichonneries. Les journalistes de l'Équipe, ou d'ailleurs, pourraient-ils nous lâcher avec leurs warm up et leurs turn over ? Si les mots échauffement et tour de chauffe, roulement et rotation, leur arrachent la gueule, qu'ils retournent à l'école... Je connais de très bons élèves de CM2 qui pourraient les coach... les remettre à niveau, quoi !
    Dans ma ville se trouve le chemin de la Mounine (la chatte dans le midi, et dans tous les sens du terme) et je supporterais mal qu'un cuistre vienne la rebaptiser la Cat road, ou la Pussy street s'il a l'esprit mal tourné !
    Quoi qu'il en soit, comme disent les Anglais : Gode save the gouine !