Amis sportifs, je suis le seul intellectuel 50% sportif;
amis intellectuels, je suis le seul sportif 50% intellectuel;
amis cons, allez surfer ailleurs;
amis, jeunes ou vieux, qui ne voulez pas mourir idiots, venez me rendre une petite visite de temps en temps.

lundi 28 décembre 2015

DROIT DE RÉPONSE

    Cher anonyme, qui m'avez laissé un commentaire* avant-hier (en utilisant l'article Pépère Noël) je tiens d'abord à vous remercier : moi qui me désespère de la maigre interactivité de ce blog, que quelqu'un m'offre un peu de contradiction -en des termes tout à fait acceptables- me réjouit !
    D'autre part, je me sentirais plutôt morveux de m'indigner d'une opinion critique alors que mes articles se nourrissent de cet esprit.

    Pour en venir au sujet de votre commentaire* je commencerai par reproduire mon mot à Paula Jacques sur Facebook : "Je me laissais bercer par les voix de l'animatrice et du réalisateur israélien quand advint l'escarmouche sur le film ; ce petit incident (avec récidive à la fin) a donné tout son prix a une émission qui ne se galvaude pas, alors que nous sommes assommés par ces talk-shows (désolé de cet anglicisme) où toutes nuances sont nivelées par un rouleau compresseur de flagorneries et de superlatifs."
    Si je me place en lecteur anonyme, je comprends que ce foutu Daniel Mathieu apprécie les moments de vérité, donc l'intervention du chroniqueur qui n'a pas aimé le film et qu'il s'est amusé de l'intervention de Paula Jacques gourmandant ledit journaliste.
    Ma pensée n'allait pas au-delà. Si, d'aventure, il en résultait pour ce chroniqueur une quelconque sanction je désapprouverais, officiellement. J'ai aimé le côté nature de l'incident, je détesterais qu'il soit l'occasion d'un abus d'autorité.
    Je ne serais pas étonné que Paula Jacques reçoivent un abondant courrier à propos de cet incident. Attendons donc la prochaine émission en direct...
    Voilà, cher anonyme, le peu que j'avais à vous dire. Vous avez obtenu un article entier, ce qui n'est pas rien, et je vous invite à continuer, autant dans la fréquentation de mon blog que dans l'envoi de commentaires. Vos contradictions pourraient m'éviter de dire certaines conneries, et je pense que j'en écris déjà suffisamment.

*Voici ce commentaire : Cher Monsieur, Je profite de ce post sur votre blog pour vous dire combien je suis en désaccord avec le commentaire que vous avez produit sur la page facebook de Paula Jacques. Voici le message que je lui ai moi-même adressé, qui ne figurera pas sur ladite page puisque je n'y suis pas "invité" : "Très en colère contre vous et contre la censure que vous avez pratiquée envers votre chroniqueur, lequel avait commis le sacrilège de ne pas avoir aimé le film d'Amos Gitaï ! Que vous soyez productrice de votre émission et que le film soit estampillé "Film Inter" ne justifie pas ce genre de méthode. Bien au contraire : cela devrait plutôt vous inciter à la plus grande tolérance et à autoriser sans réserve les voix dissonantes. Vous avez provoqué une polémique bien inutile et bien navrante."

samedi 26 décembre 2015

COP21 : L'UTOPIE ? (III)


    Voilà ma dernière vocifération quant à ce grand moment d'illusionnisme médiatique. En réalité, j'aimerais, à l'occasion de ce dernier volet, faire vibrer le diapason de l'espoir (Saperlotte, on dirait du Barbara Cartland !) parce que ma détestation des cuistres et des jocrisses ne m'empêche pas de voir tous ceux qui se dépensent chaque jour pour préserver un monde vivable.
    Plutôt (tiens, ça me rappelle une bêtise qui m'est venue hier matin : le train étant parti plus tôt je suis resté à mi-quai) que de vous pomper l'air -même vicié- avec une liste exhaustive, voici mes préférés. C'est parfaitement arbitraire mais, après tout, c'est mon blog et j'y écris ce que je veux ; je ne m'interdis que les propos nauséabonds, haineux et mensongers qui ne peuvent que déshonorer celui qui les rédige (avec cette phrase, je me sens le La Rochefoucauld du pauvre).
    Je commencerai par Sebastiao Salgado, le photographe qui a replanté deux millions et demi d'arbres et qui a démontré qu'on peut régénérer des endroits dévastés.
    Ensuite Sandra Bessudo, la biologiste, aujourd'hui ministre de l'Environnement en Colombie, qui a permis le classement au patrimoine mondial de l'île de Malpelo. C'est un bonheur de voir cette jeune femme affirmer son amour de la mer et de la nature [en France, le grand ordonnateur de la COP21 a viré Delphine Batho à sa première protestation contre les coupes budgétaires !].
    Je pense aussi à tous ceux qui témoignent, qui luttent par la parole, avec modestie, qu'ils s'appellent Pierre Rabhi, Erri de Luca, Jean Malaurie,... Ainsi qu'à deux disparus : Bernard Maris et Jean-Marie Pelt.
    Enfin, je crois que Philippe Bertrand, sur France Inter, mérite une mention particulière, lui qui met quotidiennement en valeur l'activité des humains de bonne volonté, et Dieu sait s'il y en a. Sans doute plus que des canailles.

    A propos de zopos, je vous parlais tantôt du sympathique Wladimir P. [article RACE POUTINE] mais j'ai bien l'impression qu'avec Donald Trump nous avons touché un autre animal d'une délicatesse proustienne et il y a fort à parier que son amour de la nature doit être équivalent à ma passion pour l'architecture de Le Corbusier...

    Les cris de mes tripes c'est fini ; éventuellement vous aurez l'écrit de mes trips. Ce qui m'inspire un démonyme *: l'écrit de mes trips... le tri me décrispe... le crime t'étripe... le cri de mes pitres... le prix de mes crêpes... l'épris de mes crêtes...l'écrit de mes prêtres...l'épître de ces maîtres... les mitres de ces pâtres... les mites de ces pâtes... l'épate de ces mythes... les types de ce mac... les tapes de ce Mick... Et ainsi de suite ; le premier qui cale a perdu !

*Jeu que j'ai inventé dans mon roman HIER, LA TERRE à partir de trombone à coulisse.

vendredi 25 décembre 2015

PÉPÈRE NOËL ?





    Chers petits vampires-lecteurs, mon estomac ayant momentanément pris le dessus sur mon cerveau, pour fêter avec vous ce moment christique de la foi (et un peu critique pour le foie) je vous joins un article très ancien, que j'ai d'ailleurs intégré ignominieusement dans mon recueil de bêtises innommables qui porte le doux nom de Ma gueule ouverte (voir le lien).


    Et si on parlait du Père Noël, ce mec aux joues roses, au nez en trognon de pomme, à la barbe de neige. Je me demande qui se cache sous ce bonnet rouge.
    Parfois une lueur équivoque passe dans son regard ; et ce visage d’alcoolo... Entre deux cheminées, il n’allume pas un gros cigare ? Un petit pétard ?
    J’ai chopé sa fiche des R.G.
NOM- Noël.
PRÉNOM- Lepère.
TAILLE- Moyen, râblé.
SIGNES PART.- Poilu à mort.
AGE- Ayant été tout de suite vieux, il serait donc né âgé.
FAMILLE- L’existence de la mère Noël n’est pas avérée. A été surpris en compagnie de Miss Gros Seins Texas (soi-disant pour lui faire essayer un nouveau traineau).
NATIONALITÉ- Suspecte ; une identité par pays :Santa Claus, Saint Nicolas, Sinter Klaas, …
ACTIVITES- Travaille le 24 et le 25 décembre, reconstitue son stock du 26 au 30, fait une bringue à tout casser le 31 et le 1er janvier, et, dès le 2, s’inscrit au chômage. Pendant qu’il touche les ASSEDIC, travaille sous des noms d’emprunts : père Fouettard, père Ubu, Gnafron, Goldorak, …

    C’est bien ce que je pensais : on ne peut plus se fier à personne.

mercredi 23 décembre 2015

AU FOND, POURQUOI LIRE ?

    Je vois quelques bonnes raisons, tirées du fond de ma vieille besace.

    La première c'est que la lecture est un des derniers actes de résistance contre la mise à disposition des cerveaux par tous les rois Ubu médiatiques. Pour tous ceux qui se sentent comme des fourmis devant ces puissances, il existe ces petits espaces de liberté, à condition de ne pas céder aux sirènes Amazonesques et leurs burgers books. Quand vous êtes dans un livre (de bon aloi) vous échappez aux radars de Bigdata et à ses tentacules manipulateurs.
    Une deuxième raison de lire c'est que, dans le silence d'un lieu que vous avez choisi, vous pouvez attaquer une lecture difficile, par exemple Barthes, Foucault ou Jung. Comme moi, vous ne saisirez pas tout mais vous étirerez les limites de votre esprit -comme un gymnaste améliore ses extensions- et vous vous rendrez disponible à des textes qui vous auraient semblé inaccessibles.
    Une dernière raison est la possibilité, à travers la lecture, de pénétrer les strates qui composent la personnalité d'un écrivain, de capter les souffles qui peuvent s'échapper par ses fissures intimes. Seuls les arts majeurs permettent cette expérience, si riche ; la littérature en est un, à condition que l'auteur ait acquis une certaine densité et ne dévoile ses fragilités que pudiquement, indirectement, sans complaisance ou noirceur exhibitionniste.
    Alors, fréquentez votre libraire tant qu'il est encore un artisan de la transmission et non un manutentionnaire dans un hangar à bouquins.

lundi 21 décembre 2015

LE MOT GRI-GRI

    Comme le crucifix dressé face aux canines de Dracula le mot gri-gri, brandi devant un contradicteur, le pétrifie. Le séditieux, une fois médusé, il suffit de lui administrer quelques giclées de lingua boscus* à coups de goupillon médiatique pour le renvoyer au néant, comme le comte rouge dans son cercueil !
    Ce talisman verbal, d'une efficacité qui défie le temps, a préservé des générations de zopos du venin ennemi. Deux mots en particulier ont contribué à repousser un opposant particulièrement pervers (Mamert, le père vert par exemple), le zécolo, dont le seul nom suffit à évoquer un monde déliquescent, passéiste et rétrograde : il s'agit de MODERNE et de PROGRÈS.
    En général le zopo les utilise dans des expressions du type... Nous voulons bâtir un état moderne...
Nous devons répondre aux exigences du monde moderne... On ne peut pas arrêter le progrès...
Vous ne pouvez quand même pas vous opposer au progrès. Comme si je voulais échanger mon eau chaude au robinet contre une bassine et un broc d'eau à 12° !
    Déjà, il faudrait penser au fait que MODERNE sous-entend qu'on est de son temps or, le présent étant sans cesse en mouvement, la modernité se défraîchit à chaque seconde passée, donc ce mot utilisé pour désigner une réalité flatteuse, dynamique et durable est une imposture (et oui, je fais mon petit Onfray, mais onfray mieux d'y réfléchir).
    Quant à PROGRÈS on le confond avec innovation ; vu que toutes les innovations ne sont pas toutes des progrès, je lui préfère perfectionnement.
    Comme les six lignes précédentes viennent de me faire perdre plusieurs lecteurs il est temps de conclure par une connerie.
    Ne confondons pas gri-gri avec fri-fri, qui désigne un bien joli bijou féminin, mot qui loin de repousser l'homme suscite en lui des poussées de tendre rut.


Mots gri-gri d'un excellent usage : raciste,développement, fachiste, croissance, dynamisme,...

* langue de bois dans mon latin d'arrière-cuisine

dimanche 20 décembre 2015

COP21 : L'UTOPIE ? (II)

    Mon emportement quant à la COP21 laisserait imaginer un écrivain sexagénaire atrabilaire et frustré. Ceux qui me connaissent savent à quoi s'en tenir, pour les autres voici un bref commentaire.
    Tout d'abord -et quoique je ne déteste pas être pris pour un imbécile, surtout par un crétin ou un prétentieux- remballez tous les clichés du retour à la bougie ou à une vie primitive. Je ne suis pas né en 1851 mais un siècle plus tard : la voiture, l'électricité, le chauffage fonctionnel et propre, me sont aussi naturels qu'à vous et je crains bien plus une fourniture chaotique de ces biens dans le futur qu'un retour à la charrette, aux bougeoirs et au feu dans la grotte.
    Ensuite, pour ce qui est de ma dérision devant cette COP qui a remué tant de monde, de belles paroles et d'émotions disproportionnées, je la crois justifiée. Un tel mammouth médiatique pour finalement se promettre (si tu ne tiens pas tes objectifs je te tire par la barbichette !) qu'on va "limiter" la hausse de la température, même le père Ubu n'aurait pas trouvé plus cocasse.
    La plupart des politiques et des décideurs ne veulent pas changer les perspectives et les règles de notre "modernité" malgré les signes d'impatience de notre planète. Si je ne craignais pas que nous dépassions le point de non retour, je me tairais pour profiter égocentriquement de ma retraite ; mais il y a encore de la vie, et donc un peu d'espoir.
    Ce sont les simples citoyens qui feront bouger le mammouth. D'ailleurs, cela a déjà commencé [j'en parlerai dans mon troisième et dernier article].
    Enfin, je prie mes "habitués" de me pardonner le ton un peu solennel de ces textes. Ils peuvent comprendre qu'une conviction aussi profonde et aussi ancienne que la mienne -45 ans- s'accommode difficilement des mascarades, des palinodies et des mensonges. Cependant, je vais vite revenir à ma fantaisie congénitale car une foi (fût-elle écologique) sans humour tourne aisément au terrorisme.

    Si vous voulez m'aider dans ce combat que je livre à ma toute petite échelle, diffusez le lien de mon blog. Pour mes romans, laissez tomber : ils ne sont pas disponibles pour l'instant, sauf privilège exclusif.

samedi 19 décembre 2015

RACE POUTINE

    Jésumarijosef, le sympathique quidam, le joyeux drille, le gai compagnon que voilà ! Dès que j'aperçois son accorte visage je ne peux retenir mes zygomatiques : je n'avais pas connu une telle  poilade depuis qu'ont disparu Fernandel, Bourvil et De Funès.
    Au delà de l'irrésistible bonhommie du personnage, dont on devine d'emblée le caractère enjoué, voire primesautier, c'est l'action empreinte d'empathie qui impressionne. Ce type de personnage constitue un modèle humain qui se reproduit avec une admirable constance : le monde pourrait bien manquer un jour de pétrole et de poissons, mais je ne prévois pas de pénurie de tyranneaux.
    Malgré tout, le plus étonnant est que nous les laissions arriver au sommet des États ; à croire que ce bon vieux La Boétie n'avait pas complètement tort et que la servitude volontaire a encore de beaux jours devant elle.
    Ma petite cafetière cérébrale, toujours en ébullition, me tarabuste avec des questions -si j'étais philosophe je dirais des questionnements- saugrenues :
    Les dictateurs ont-ils tous été des enfants qui se faisaient piétiner le sandwich à la récré, chourer le chocolat et offrir des châtaignes à la sortie ?
   Arrivés à la maison, gardent-ils leur costume de despote ou se font-ils martyriser par une virago acariâtre, une mégère à caries, une harpie à se carrer ?
   De la même façon qu'il y a des remèdes et des vaccins pour toutes les saloperies qui démolissent le pauvre monde, ne pourrait-on pas inventer une molécule qui nous débarrasserait à jamais de ces moisissures humaines ?
   Enfin, ce que j'en dis c'est histoire de discuter, parce que dans l'intimité, comme Goering ou Pinochet, ce cher W. P. est peut-être un mélomane délicat, un Oscar Wilde, un amateur de bluette sentimentale. Ceci dit, il peut toujours courir pour que je lui prête mon morey.
    Allez, je me casse : j'ai mon content de bêtises pour aujourd'hui. DMOS
   

mardi 15 décembre 2015

COP21 : L'UTOPIE ?



       La Terre est une femme : nous devons ménager ses fragilités, apprécier ses forces, chérir sa générosité.  Combien d'entre nous vivent sur ce monde comme s'il était là pour notre unique usage ? Combien d'entre nous ont idée de notre chance d'exister sur cette planète ? Je n'attends plus rien des décideurs, je n'espère plus que dans les individus à condition qu'ils fédèrent leurs pensées et leurs énergies. Vérifiez la véracité de ce que je dis dans cet article et faites-le suivre : je l'ai écrit avec mes tripes. Dans quelques années je disparaîtrai de cette Terre et j'aimerais m'effacer avec l'idée que mes descendants seront heureux.



 COP 21 : L’UTOPIE ?


            Bien que reconnaissant la qualité de son organisation et la bonne foi de certains de ses participants je maintiens que ce mammouth a accouché d’un pet de souris. Il ne pouvait en être autrement.

            Dans cinquante ou quatre-vingts ans, avec le recul historique et (je le crains) la constatation des désordres sociaux et climatiques, on réalisera que ces COP et autres Sommets de la Terre auront été un dé à coudre d’eau jeté sur un feu de pinède un jour de mistral.

            Trois anomalies devraient nous mettre la puce à l’oreille : c’est la vingt-et-unième COP, à quoi donc ont servi les vingt précédentes ?  Que dire du bilan carbone de ces réunions, considérant les déplacements en avion ?  Et la place ridicule accordée aux écologistes de terrain.

            En fait, si la COP 21 a une utilité c’est de mettre en valeur notre incapacité à appréhender notre environnement, que nous devrions considérer comme notre deuxième peau, voire notre deuxième corps.

            Une faiblesse de cette COP est de nous focaliser sur le réchauffement climatique, parce qu’il est spectaculaire et engendrera des complications économiques, alors que nous semons depuis des décennies les mines environnementales qui exploseront sous les pieds de nos arrière-petits-enfants : pénurie d’eau potable, déforestation, empoisonnement des terres, avalanche des déchets, épuisement des ressources, diminution de la biodiversité, surpopulation, destruction de l’harmonie des paysages.

            J’ai toujours pensé qu’aucun esprit humain ne serait capable d’affronter la connaissance totale et immédiate des ravages subis par la planète. Elle réserverait à celui qui l’acquerrait une dépression sévère, peut-être le trouble mental ou le suicide, voire un collapsus émotionnel.

            Ne croyez pas les politiciens –qui finissent par croire à leurs propres mensonges- quand ils annoncent qu’ils ont enfin pris conscience des enjeux et rappelez-vous que le premier sommet pour la Terre de Stockholm a eu lieu en 1972 !!!  Quand j’entends notre président dire que « Le monde a écrit une nouvelle page de son histoire » je pense au fameux discours de Georges Pompidou à Chicago, le 28 février 1970, l’année où je suis devenu zécolo : quarante-cinq années perdues pour la santé de notre planète !

 Quarante-cinq années d’agitation verbale pour tisser un aimable trompe-l’œil derrière lequel la dévastation continue.  L’illusion n’est pas de vouloir un monde en harmonie avec son environnement, l’illusion est de s’accrocher à un modèle dépassé dont nous constatons chaque jour les effets délétères. 

Je crains que le tort des écologistes, jusqu’à aujourd’hui, ait été la modération face à des gens qui, sous le masque du raisonnable, dévorent le monde avec une frénésie démentielle. Vous pensez que je délire…  Pendant que la planète approche de l’asphyxie on projette d’envoyer des hommes sur Mars, de construire une autoroute Paris-New York, de mettre à sac les terres rendues accessibles par la fonte des glaces : qui est fou ?

J’aimerais juste que nos arrière-petits-enfants jouissent eux aussi des progrès véritables, qu’ils connaissent le bonheur d’une douche chaude, de la chirurgie non-invasive, de la facilité des déplacements, du chauffage central, d’une nourriture saine et abondante…

Tant que nous n’aurons pas la planète au cœur, que chacune de ses douleurs ne sera pas la nôtre, que nous ne nous poserons pas la question du sens de notre présence sur Terre, les actions pour l’environnement ne seront que des soufflotements sur le feu.

Alors, comme certains d’entre nous, faites-vous une conviction puis agissez, à votre petit niveau : prenez votre vélo quand la voiture n’est pas indispensable, soyez « sobre » en général, rejoignez les associations qui luttent au quotidien, infiltrez les équipes municipales pour essayer de faire bouger les lignes.

Il est trop tard pour qu’il n’y ait pas de conséquences de nos errements mais il est encore temps pour que le futur ne soit pas sans avenir.



                                                                               Daniel MATHIEU


Daniel MATHIEU, romancier, aucune prétention scientifique mais kayakiste-surfeur, cycliste tous les jours, des milliers d’heures passées en mer, dans les forêts, au bord des rivières, au sommet des montagnes. Des milliers de pages dévorées sur ce sujet. Militant dès 1980.
Vous pouvez réagir sur mon blog : http://yadupeku.blogspot.fr

lundi 14 décembre 2015

APRÈS LA LANGUE, LA GUEULE DE BOIS

    Jésumarijosef, comme j'aime ces lendemains d'élections, quand la vertu tombe sur les zopos comme le sable sur Nicolas et Pimprenelle*.
   Tout à coup, c'est le matin de magiciens : la main sur le coeur, l'oeil humide et la bouche humble, ils ont ces mots merveilleux qui nous amèneraient presque à croire que le monde est aussi suave qu'un après-midi à Eurodisney :
"Nous avons compris"
"Il faut entendre le message [ou... le mécontentement, l'exaspération, la colère, le désespoir] des Français"
"Nous prendrons en compte cet avertissement"
"Il faut qu'on travaille ensemble" [variante : il faut rassembler] et le tout frais pondu "Ce ne sera plus comme avant".
    Jouez hautbois, résonnez musettes ! L'avenir se teinte de bleu et de rose bisounours... jusqu'à après-demain.
    Quant à mon morey, il prend la poussière : pas une vague potable depuis des semaines. Alors je me casse pour rédiger un pamphlet sur l'appeau COP (jeu de mots réservé aux agrégés de Lettres). DMOS

*Expression à triple lame si, en plus des prénoms, on considère que l'émission s'appelait Bonne nuit les petits !

vendredi 11 décembre 2015

MOMENT DE FAIBLESSE

    Le XXIème siècle ! Comme cela paraissait extraordinaire dans les années 50 : voitures qui volent (maintenant c'est plutôt voitures qu'on vole), immeubles arachnéens aux lignes élancées (là je n'ai pas besoin de vous faire un dessin...) ; transports publics gratuits, silencieux et ponctuels (mais nous touchons au domaine de la science-fiction) ; harmonie totale entre l'homme et la nature (sans commentaires... je garde tout mon venin pour la fin de la COP21).
    En vivant ce siècle j'ai l'impression d'un monde de l'insécurité volontaire, comme un pied écrasant les hommes pour les empêcher de s'ébattre ; fanatiques décérébrés, manipulateurs des médias,  esclavagistes multinationaux luttent contre la paix de l'esprit, qui ne peut rien leur rapporter.
    Certes -et vous aurez raison- vous m'objecterez que l'homo sapiens craignait l'accident de mammouth et que le bouseux du moyen-âge était livré à tous les rackets (activité qui n'a pas disparu depuis, bien au contraire). Soit, mais aujourd'hui, le progrès ne faisant jamais grève, les machines à angoisses connaissent des perfectionnements inouïs.
    Le désir d'un havre, d'un lieu où le tumulte du monde nous laisserait en repos, est légitime mais beaucoup d'entre nous n'auront jamais les moyens d'y accéder et d'autres peineront des années avant de le trouver.
    Moi, jobastron de première classe, je me dis qu'on pourrait s'offrir des espaces de sérénité, en remettant de la sobriété, de la lenteur et de la poésie dans ce monde. Mais là, nous ne sommes même plus dans le domaine de la science-fiction, nous entrons de plain pied dans le pays du rêve.
    Voilà, c'était mon quart d'heure bisounours ; je n'ai pourtant pas consommé de ces bonbons au chanvre indien comme on en trouve à Amsterdam !
    Ceci dit, rassurez-vous, un renvoi aigre ne saurait tarder.
   

jeudi 10 décembre 2015

QU'EST-CE QU'UN ZOPO ?

    Avant même d'entamer cette viennoiserie littéraire, je vous rappelle que dans un billet déjà ancien je vous avais prédit que -parlant de la COP21- le mammouth allait accoucher d'un pet de souris : il est donc temps de tendre l'oreille...
    Revenons à mon enfantement linguistique du jour ; je réclame la paternité du zopo, cet animal aux dents longues, à la queue frétillante, à la langue bifide et à la main leste.
    Les tribus de zopos se regroupent dans des habitats qui leur sont propres : Palais Bourbon, Sénat, Hôtel de Région, Mairie,... Il s'agit en général de taudis misérables, galetas dans lesquels, tel le loir dans son nid, ils se ménagent un coin pour des siestes digestives.
    Le plus étonnant chez les zopos c'est leur langage à base de truismes lénifiants, de billevesées et de psittacismes. Parfois, excités par leur propre caquètement, ils sont atteints d'une logorrhée incontrôlable qui provoque un durcissement lingual, dit syndrome de la langue de bois.
    Cet animal défend son terrier avec une férocité remarquable et même chenu il s'accroche à son trou comme un morpion à la toison d'une ursuline.
    Enfin, le zopo mâle, imitant en cela son lointain cousin le bonobo, développe une activité sexuelle remarquable ; même physiquement disgracié, il court la gueuse, parfois vêtu d'un simple peignoir, éventuellement d'un casque de moto.

    Au départ, pour éviter les trop longs "homme politique" ou "politiciens" j'avais écrit les hopos mais finalement j'ai préféré le zopo ; sur le même modèle, je suis un zécolo.
    Ne pensez pas que ces petites mises au point sur des mots que je pense avoir créés soient inutiles : dans le titre du dernier spectacle des Chevaliers du fiel il y a le mot otaké, que j'avais utilisé le 18 février 2014 [Réveil Otaké]...   

dimanche 6 décembre 2015

PAS TERRE NI THÉ

    Un coin de mon bureau est un capharnaüm de papiers de tous les formats sur lesquels je jette des idées avant qu'elles ne me quittent lâchement.
     Quand je pars à la pêche d'une pépite pas trop pourrie dans ce gisement bordélique, je suis parfois confronté au doute qui tue. Dans le fatras des notes griffonnées gisent quelques citations : comme il m'arrive d'oublier d'inscrire l'auteur, le mini-carré de papier blanc devenu salmigondis de mots se transforme en dilemme shakespearien (mais j'expie rien).
    Parce que je ne suis plus capable d'identifier ce que je peux m'attribuer et ce qui a été pensé par un autre. Ainsi de deux phrases que je viens de trouver au dos d'un mot doux du centre des Finances Publiques, aux deux tiers déchiré ; je suis à peu près certain que la première est d'un auteur connu (mais qui ?) : "vertu : qualité qu'on exige des autres".
    En revanche, pour la seconde je suis moins affirmatif : "La philosophie est un accident de la pensée, la religion un accident de la philosophie, le roman un accident tout court."
    Voilà, c'était mon quart d'heure feignasse. Aujourd'hui il faudra vous contenter de cet amuse-gueule littéraire...

samedi 5 décembre 2015

LE FUITATEUR ?


    Certes, je suis culotté mais je n'irai pas jusqu'à me gausser de deux quasi-néologismes, moi qui invente cinq mots tous les matins (je vous rassure, le temps de déjeuner ils ont disparu de ma mémoire).
    Ces deux mots en F sont donc fuiter et facilitateur. Le premier m'a tout de suite inspiré des pensées poétiques, soit que je m'arrêtasse -qu'est-ce que vous croyiez, je sais causer français- au sens de l'incapacité à retenir une fuite (et là, image d'un pampers médiatique pour endiguer les incontinences des pisse-copie), soit que je me tinsse à l'acception courante (et là, je ne sais pourquoi, peut-être par analogie avec l'onomatopée pfuitt ! image des pets foireux de la politique, ces nouvelles fourbes et pestilentielles que l'on balance en douce en se régalant d'en faire profiter les autres).
    Je sais ce que vous pensez : "Il n'est pas près d'entrer chez Gallimard !"... Pfuitt !
    En faisant rouler le second terme sur ma langue j'ai senti exploser un bouquet de saveurs,  imaginant ce beau métier qui consiste à mettre de l'huile (du beurre ou du saindoux, je ne suis pas sectaire) dans les rouages qui grincent et à éteindre les feux naissants. Tout de suite j'ai visualisé les situations où ces messieurs bons offices (bonzes aux fils) viendraient diffuser leurs parfums d'harmonie : au milieu d'un couple qui jardine, car quand il s'agit de choisir une plante ou d'exécuter une taille, on risque le beyrouth familial, la déroute familière, l'hiroshima conjugal.
    Le facilitateur pourrait aussi intervenir dans les réunions de copro-priété (ce jeu de mots est "à chier"), ces moments exquis où les voisins se trucideraient bien à la masse d'arme, où les plus odieux  tiennent le crachoir une demi-heure, impitoyables machines anencéphales à céphalées, le seul instant de l'année où je strangulerais volontiers un de mes prochains.
    Enfin, pour assumer jusqu'au bout ma friponnerie intellectuelle j'ai enfanté un jeu de mots navrant me souvenant d'un personnage de Dard, jeune prétentieux qui aimait peloter les demoiselles : en quelque sorte, le fat s'y lit tâteur.
    Il ne me semble pas utile de conclure.

mardi 1 décembre 2015

DÉRISION CONSTRUCTIVE

    La dérision est à la mode ; elle n'est souvent qu'une sorte de décontraction facile et vaine qui mitraille les travers de notre société. Il n'est pas nécessaire de me soumettre à la gégène pour me faire avouer que je la pratique volontiers, pourtant, j'ai tendance à penser que si elle est pratiquée sans dessein elle n'est qu'une coque vide, le fruit d'une intelligence ou d'une forme de talent, mais désespérément inutile. D'une certaine façon, un gâchis.
    Bien qu'on puisse -presque- tout traiter par la dérision il ne sert à rien de démolir si l'on n'a rien pour reconstruire. Les humoristes qui dézinguent à tour de bras me font penser à un dentiste qui arracherait tous nos chicots sans la moindre prothèse pour les remplacer.
    L'ironie est une arme redoutable, c'est pourquoi il ne faut pas défourailler en permanence : une balle bien placée fera bien plus de dégâts qu'une volée de grenaille.
    Notre monde hypermédiatisé émousse tout en peu de temps : la saveur des mots, l'authenticité des paroles, l'impact des formules caustiques. Pas de sel c'est fade, trop de sel c'est immangeable. C'est pourquoi je prêche pour la dérision constructive qui casse en ayant déjà le matériau pour rebâtir, qui se refuse les sujets dans lesquels elle est déplacée (douleurs intimes, sentiments désintéressés,...).
    En vertu de cette idée je me suis refusé à tout billet sur le 13 novembre, même si je n'oublie pas les ignobles que j'avais, d'ailleurs, déjà égratignés dans mon dernier livre, Dévastation... Mais c'est une autre histoire.