Amis sportifs, je suis le seul intellectuel 50% sportif;
amis intellectuels, je suis le seul sportif 50% intellectuel;
amis cons, allez surfer ailleurs;
amis, jeunes ou vieux, qui ne voulez pas mourir idiots, venez me rendre une petite visite de temps en temps.

mardi 31 mars 2015

SPLEEN ?

    Aucun humain, aussi solide soit-il, n'est à l'abri d'une crise de mélancolie, subite et sans fondements.
    Cet abattement, je l'appelle ma petite soeur grise ; parfois, au milieu d'une journée commencée avec mon énergie ordinaire, elle vient glisser sa menotte dans ma main et elle m'accompagne, quelques heures, rarement plus d'une journée, puis repart, ombre mystérieuse.

lundi 30 mars 2015

MON RÊVE

    Peu me chaut la célébrité, pas plus que les prix littéraires, les célébrations, la grande librairie -émission de qualité au demeurant- ou les fauteuils académiques. Bien entendu je ne cracherais pas sur un petit tirage à un million d'exemplaires, mais mon songe le plus doux, ma chimère intime, c'est qu'un jour un de mes mots se retrouve dans le dictionnaire et que je l'entende dans la bouche des autres.
    Pour cela je renoncerais à tous les honneurs du monde, s'ils m'étaient offerts.

dimanche 29 mars 2015

LE ZOPO

    On connaissait le topo, le zypo, l'hippo, l'oulipo, voici l'hopo que certains -ô relâchement langagier de notre siècle décadent (et pas des cadors)- que certains, donc, orthographient déjà l'opo.
    L'hopo, contraction de l'homo politicus, est en réalité un homo erectus comme vous et moi si ce n'est que les germes de sa maladie apparaissent dès sa prime enfance.
    A la maternelle c'est un petit napoléon des bacs à sable et ses troubles se manifestent par l'envie de régenter la vie des autres, par le ricanement méprisant face à leur babillage et par une intolérance absolue à partager son doudou ou son tapis de sieste.
    S'il pose son seau renversé devant lui comme un pupitre et qu'il tient son râteau à la façon d'un micro, le diagnostic est avéré.
    Toutefois, la maladie ne se déclare vraiment qu'à l'âge adulte, après une série de signes avant-coureurs qui aboutissent à la libération des germes fatals : dans l'ordre, encartage, accès au siège du parti, investiture.
    Une fois la crise déclarée l'évolution ira, soit vers une pathologie modérée, marquée par des investitures locales, voire régionales, mais jamais plus ; soit vers une affection morbide dont la phase extrême est dite "présidentielle".
    Que l'atteinte soit moyenne ou sévère les symptômes sont les mêmes : cumulite mandataire, magouillophilie électorale, élimination pénible des anticorps -appelés aussi pseudoamis ou amihopos-, et surtout [signes que le processus est irréversible] bobardite aigüe compliquée d'accès de fètskejdipaskejfé.
    Face à cette affection incurable et terrifiante, certains malades, conscients de leur état, optent pour la sédation terminale par administration de sièjoséna. Mais quand on voit des patients qui souffrent trente ans, voire plus, il me semble qu'un peu de compassion ne peut faire de mal : mettons fin au martyre des électoïques et luttons pour l'euthanasie politique au bout de dix ans de manda(t)lgie !

    Dernière minute : l'auteur, au prix d'une forfaiture ignoble, a décidé de retenir l'orthographe suivante, le zopo, les zopos. Consternant.
    
     

vendredi 27 mars 2015

BONHEUR MELANCOLIQUE

    Jésumarijosef, deux heures de surf sous un soleil éclatant, hier matin, quel régal ! Le plaisir gratuit de s'envoler sur le tissu étincelant de la vague puis l'heureuse fatigue, les muscles délicieusement pétrifiés, avant de régaler sa faim d'un sauté d'agneau...
    La mer est d'une beauté qui rend insignifiante toute construction humaine.
    Et là, tandis que je rassasie mon regard, ne voilà-t-il pas que le diablotin, qui court volontiers dans ma cervelle, se met à me titiller ! Parce qu'en fond de mes vagues, de l'horizon de moutons et de houle, j'aperçois les tours, les immeubles de La Seyne.
    Alors, je pense, Dieu sait pourquoi, à ce gouffre visuel entre les villages du Yorkshire, les petites villes du Sussex, et les faubourgs bétonnés des grandes cités anglaises.
    La différence d'échelle est ahurissante, tout autant que le refus de l'esthétique. Je crois que les prosaïques ont (pour l'instant) pris le pouvoir puisque le monde se dépoétise à marche forcée.
    Et me remontent, comme un renvoi aigre,  mes détestations récurrentes : le Brutalisme de Le Corbusier, la Bigness de Koolhas, l'uniformité planétaire de l'architecture ordinaire.
    Devant cette soie bleue qui se rompt en écumant jusqu'au rivage, je me demande pourquoi, chez les urbanistes, cette haine de... l'imprévu, le pittoresque, le charme, le local, l'ornement, la modestie, la taille humaine, la poésie !
    Et puis je regarde ma grande bleue qui vient battre à mes pieds et je pars la rejoindre, heureux comme un gosse.
    Donc, vous comprendrez qu'aujourd'hui je ne prenne pas mon morey et que je me vautre dans un transat avec le Walden de Thoreau. DMOS


     Allez, je me ravise ; une petite vanne :

    J'ai trouvé un appartement pour une bouchée de pain à Château-Thierry... J'ai fait des économies dans le bas de l'Aisne.  [Tous droits réservés]

mercredi 25 mars 2015

CADEAU

    Comme vous avez été sages, voici deux extraits d'un ouvrage à paraître, enfant qui se fait désirer et sur le patronyme duquel j'hésite toujours (Pensées de chiotte, Pensées d'un obtus congénital,...).
    Pour commencer une pensée, évidemment :

        A quoi bon le foie gras et le caviar si je n'ai plus faim.

    Pour finir une devinette :

        Quel est le rapport entre la sébile que tend un mendiant et la coiffure en tête de champignon qu'arboraient moult vilains au moyen-âge ?
        Ce sont des coupes au bol (coupe d'obole).

    Je sais, je fais ma feignasse mais c'est ça ou rien.

MERCI

    Merci mes petits vampires, trente-neuf vues hier : il y a donc encore de l'espoir. Le blob internétomédiatique n'a pas encore englouti tous les cerveaux.

mardi 24 mars 2015

FRANZ KAFKA

    Je n'aurais pas voulu vivre l'existence de Kafka : vie sentimentale douloureuse, rapports difficiles avec le père, tendance à la dépression, tuberculose qui lui rendit l'ingestion des aliments plus que pénible à la fin de sa vie. Mais j'aurais bien voulu être le type qui a écrit quelques textes incontournables du XXème siècle.
    Avec Kafka c'est bienvenue en Absurdie (terme qui aurait été créé par un certain Benjamin Guittoneau), dans un monde qui n'est, malheureusement, qu'un décalque du nôtre. Car les administrations cauchemardesques, les bureaucrates exaspérants ou terrifiants, les états policiers, les mutations génétiques aberrantes, nous n'avons pas besoin de changer de planète pour les trouver, prospérant comme jamais, même sous les climats démocratiques.
    Alors ne faites pas l'économie d'une lecture dont on ne sort pas intact, mais pas désespéré. Avalez donc ces poisons délicieux de La métamorphose, La colonie pénitentiaire, Le procès et Le château.
     Et vous comprendrez pourquoi j'ai coutume d'appeler la bureaucratie européenne de Bruxelles... le Château !

lundi 23 mars 2015

USURE PRÉCOCE ?

    Vous avez tous connu ce moment d'exception : en enfilant une chaussette récemment lavée vous constatez que son extrémité est devenue fine comme la gaze, laissant deviner dans sa quasi transparence un orteil assez peu sexy.
    Eh bien...
    Certains mots sont aussi usés que la pointe de ladite chaussette, érodés par la littérature et le cinéma : je t'aime dans les bluettes sirupeuses, je suis désolé dans les films de repentir, vite ou dépêchez-vous* dans les films catastrophes.
    Aussi râpées, les expressions des hommes politiques après le premier tour des élections départementales. (Pour éviter tout ennui, je continuerai à flouter les noms embarrassants) HUE AIME PET qui se voit déjà revenu aux affaires ; PET EST-CE ? même pas mal après la fessée ; HAIT FÂINES chantant "je m'voyais déjà...".
    Tous abusent de la langue de bois (l'eau... ce qui se justifie quand on boit la tasse) : pour les uns un triomphe, pour les autres une résistance héroïque, sans se demander si ce n'est pas leur impéritie qui a retenu la moitié des électeurs à la maison.
    Il n'y a plus guère que les hommes politiques pour croire à leurs propres billevesées et, à bien y penser, quand je les regarde je le trouve aussi sexy que mon orteil tapi derrière la trame lessivée de ma socquette.


*J'ai toujours adoré ces scènes où le héros crie aux autres de se remuer les arpions tandis qu'une coulée de lave déboule : dans la même situation il aurait intérêt à démarrer tôt pour me rattraper !

dimanche 22 mars 2015

AH, MER ! TU ME...

    Jésumarijosef, non seulement les quinze jours de repos forcé de mon blog -merci, pirate de mes deux- ont éparpillé mes chers petits vampires mais cette fin de semaine m'a irrité comme un vieux rasoir passé à sec sur mes joues.
    Cela a commencé avec cette éclipse qui s'est éclipsée ; des milliers de jobastrons* attendaient avec leurs lunettes et n'ont vu que de la purée de pois... Étonnez-vous qu'après cela ils n'avaient plus la patate !
    Cela a continué avec la marée du siècle ; déjà, j'habite au bord de la grande bleue, alors le coefficient de marée, bernique ! Ensuite, j'avais passé trois heures de la matinée sur l'eau -au pointage d'un merathon- balloté par des jolies mémères (creux de deux mètres et vagues croisées) et le soir que vois-je ? Un peu d'eau qui vient toucher les quais puis les mêmes jobastrons -sans lunettes- qui marchaient sur la passerelle du mont Saint-Michel pensant voir passer un tsunami !
    Alors je me suis dit " Calmons-nous avec un brin de lecture." et j'ai empoigné mon Télérama : hélas ! La Jalousie aux dents jaunes et à l'haleine fétide s'y était tapie : couverture sur Eric Reinhardt, prix du Roman des Etudiants, titrée ILS ONT VOTÉ POUR LUI ; page 6, interview de Marc Dugain, homme d'affaires, entrepreneur,écrivain, cinéaste... Écrasé par ma petitesse j'ai expédié la revue sur la table basse.
    Croyez-moi, écrivain méconnu c'est pas de la tarte, à peine du clafouti... Allez, je ne prends pas mon morey parce que j'ai eu mon content d'écume, mais je me casse vite fait. DMOS


*De nombreux lecteurs (trois ou quatre?) s'interrogent sur la différence entre jobastron et bigassole.
   Un jobastron c'est vous et moi, béotiens qui croyons encore aux lendemains qui chantent, mais aussi tout fatigué du bulbe qui croit avoir la solution miracle aux problèmes du monde.
   Les bigassoles sont tous ceux qui nous pourrissent la vie, gros oiseaux qui viennent fienter sur notre transat au moment où nous arrivons avec notre café, nos lunettes et un bon livre pour buller au soleil.

vendredi 20 mars 2015

JOSEPH CONRAD

    Jouer le doctus cum libro ce n'est pas trop mon genre, donc ne vous attendez pas un étalage d'érudition ou un foisonnement de références. Ma seule envie c'est de partager mes meilleurs crus littéraires, si vous ne les avez pas lu d'imaginer les paillettes dans vos yeux quand vous les ouvrirez,  si vous les connaissez de vous offrir une confrontation stimulante ou le plaisir d'une harmonie d'analyse.

    Joseph Conrad est ce que j'appelle une "conscience", un des ces humains qui s'est frotté au monde et a tiré de ce qu'il connaissait une riche matière : quand il parle de mer, il ne décrit pas un élément abstrait mais un monde dans lequel il a plongé pendant vingt ans ; quand il parle du monde il convainc parce qu'il y a navigué jusqu'à ses zones de turbulence.
   Voilà ce que j'aime chez Conrad : dans ses meilleurs livres on ne sent jamais la coquetterie, le chiqué, l'exercice de style.
   Regardez son portrait, ses yeux grand ouverts vous happent, comme ses romans, d'une densité qui m'a toujours procuré un rassasiement heureux.
   On a souvent considéré ses oeuvres comme de brillants récits d'aventure, -idée renforcée par les adaptations filmiques - mais c'est un peu court : au détour d'une page haletante vous verrez jaillir une pensée fulgurante. Par exemple que " la perte de la retenue est le début de la décadence" ou que " le monde vit dans le mensonge pour ne pas s'effondrer".
    On pouvait s'attendre à ce qu'un écrivain-marin ait une vision du large...
    Alors, si j'ai titillé votre curiosité, allez naviguer dans les belles pages de Lord Jim, La rescousse, Un paria des îles ou le très curieux Au coeur de ténèbres*.

   Si vous voulez réagir, laissez un commentaire.

*Mes listes de lecture sont forcément réduites car je ne conseille que ce que j'ai lu.

jeudi 19 mars 2015

DMOS, LE RETOUR

    Saperlipopette, mes chers petits vampires lecteurs, quel bonheur de vous retrouver ; j'espère que je vous ai manqué comme vous me manquâtes. Ne plus sentir vos gentils crocs dans le corps de mes textes, quel crève-coeur !
    Pour commencer je me dois de remercier chaudement l'oligophrène qui m'a piraté : grâce à lui, j'ai terminé plusieurs tubes de granules calmants qui traînaient dans mes tiroirs, j'ai reposé mes yeux pendant une huitaine et, surtout, je n'ai pas eu à faire le ménage de ma boîte mail, lequel je repoussais de mois en mois. Ceci dit, si ce charmant jeune homme -car je ne peux pas croire qu'une femme approche ce degré de sottise et d'avidité- a repéré mon lieu de résidence au cours de ses errances dans mes dossiers, il est cordialement invité à me rendre visite : j'ai une matraque de quarante centimètres qui aimerait faire sa connaissance.
    Pour finir, je vous promets un retour un force, à commencer par demain  où un article J'AIME sera consacré à Joseph Conrad.
   Aux amateurs de mon livre HIER, LA TERRE, je dirais qu'après une semaine de grouignage me voilà dégrouigné, ventre de biche !

jeudi 5 mars 2015

NOUVELLE RUBRIQUE

    Il est des animateurs, radio comme télé, qui ignorent le mot nuance : leurs invités sont merveilleux, magnifiques, remarquables, exceptionnels ; les oeuvres sont incroyables, admirables, géniales. Les exclamations qui fusent le plus souvent sont Quel talent ! C'est un chef-d'oeuvre !
    On comprend qu'ils ne peuvent pas dire à un invité Votre film est une grosse bouse ! Votre spectacle est nase ! Votre livre est un torchon ! mais on aimerait de leur part un peu de modération dans les transports.
    Pour ma part j'ai mon petit catéchisme : me refusant à être fan(atique) ou idolâtre de quiconque, je me contente de deux nuances dans l'estime. J'apprécie ou j'admire.
    Mon appréciation va à tous ceux qui ont une forme de talent, un savoir-faire particulier ; par exemple, j'apprécie Luchini, Modiano, Bacon. Moi-même, je me contenterais volontiers de devenir un écrivain appréciable.
   Mon admiration suppose, qu'en plus d'apprécier, je sente des affinités et reconnaisse au créateur un art auquel je ne peux que rêver d'accéder ; il s'agit de personnalités que j'aimerais rencontrer, voire cultiver. Souvent la mort a rendu cette relation inenvisageable ; la vie contemporaine rend celles possibles assez utopiques.
   Alors, pour ne pas rester avec cette sensation d'inachèvement, je partagerai avec vous, dans une rubrique J'AIME, un portrait partial de ceux que j'aurais aimé ou que j'aimerais rencontrer.

mardi 3 mars 2015

ADDENDUM

Et voilà ! Je vous en parlais le 20 mai 2014 (Panpan) : ils vont finir par nous interdire la fessée. D'ici à ce qu'ils nous interdisent l'autoflagellation... Ceci dit, j'ai la flemme, alors relisez mon article du 20 mai, je n'ai pas une virgule à y changer.

lundi 2 mars 2015

COUCOUCHE PAS NIAIS

    Depuis que je suis entré dans la soixantaine, je reçois toute une littérature publicitaire qui, dans un mouvement spontané d'empathie, me propose de soulager mes arthroses, d'aider à mon ambulation devenue difficile, d'étancher mes fuites urinaires, de faire tenir mon dentier et d'assouplir ma feuille qui -comme chacun sait- devient dure avec l'âge.
    Mais ma lecture préférée c'est celle qui s'inquiète de ma virilité défaillante ; l'un de ces courriers commence ainsi : "Vous souvenez-vous de vos meilleurs rapports sexuels ? Faites appel à votre mémoire !..." Exquise délicatesse, océan de légèreté et de bon goût. Ceux qui, pour répondre à cette question, doivent remonter aux calendes grecques seraient inspirés de commander d'urgence le coffret Formule Intense, avec son filme érotique gratuit en cadeau. Moi, comme je n'aime ni les capsules, ni les nunucheries érotiques, je m'abstiendrai.
    Venons-en maintenant à ce que j'ai gardé pour la bonne bouche : le petit tract joint au courrier, qui s'ouvre sur la photo d'une bombe blonde, poitrine -à damner un séminariste- tendant un fin soutien-gorge à fanfreluches. D'une main concupiscente je retourne le feuillet et là, toutes mes illusions tombent, avec un bruit de verre brisé. Sarah, star du porno, la dame aux seins XXL, dévoile ses secrets :
    1-des hommes d'âge mûr doublent les jeunes acteurs vite fatigués,
    2-leurs sexes sont "énormes et rigides"
    3-la star a perdu le contrôle et, après cinq heures de plaisir intense, est restée couchée sur le lit, essoufflée,
    4-elle donne des capsules à son ami (67 ans ce mois-ci) et ils forniquent trois fois par jour, et non trois joies par four(née).
    Enthousiasmé, je suis allé voir ma femme, qui bouquinait inconsciemment un livre de genre philosophique, FEMMES QUI COURENT AVEC LES LOUPS, et je lui ai dit que pour faire face au prochain tsunami automnal des impôts je me proposais d'effectuer quelques petits extras. Mais ça ne l'a pas emballée...