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mardi 25 décembre 2018

FRANGLOUICHE

    Le jour de Noël on s'attendrait à ce que je bavasse un peu sur le gros barbu en rouge et blanc, ou sur le ravi de la crèche, au plus mal que je me laisse aller à quelques jeux de mots navrants mais de circonstance, disons quelques à-peu-près sur les (t)rois mages... le Balthazar de l'Hôtel de ville, Melchior dans l'eau de la piscine, Gaspard c'est que du vent. Mais je ne mangerai pas de ce pain-là.
    La journée d'hier a fourni matière à mes indignations périodiques car, en l'espace de quelques heures, ma franchouillardise congénitale a été mise à rude épreuve par des médias félons !

    Pourtant ce lundi avait bien commencé : soleil radieux, temps doux, frigo plein (dinde, boudins blancs et bûche au garde à vous) et même visite, au jardin, d'un rossignol familier. Las, à l'approche de midi, un animateur radio consensuel quoique traître à sa langue (M. N...i)  m'expédia en pleine face ses anglichonneries palilaliques : pitch, cast et autre screenplay.  Mon humeur en fut aussitôt altérée.
    Un peu plus tard, cédant à la douce torpeur post-prandiale, je regardais d'un oeil mi-clos des athlètes glissant sur la poudreuse, lorsque, la chaîne l'Équipe cédant à l'ignominie, une journaliste parla de la changing room, les sportifs ne pouvant se changer dans un trop prosaïque vestiaire. Ma sieste, gâtée, devenait un petit four sur canapé...
    Conservant -malgré mes poils blancs et mes rides vénérables- un fond de fraîcheur, je crus naïvement que j'en serais quitte quant à tout ce franglouiche qui inonde l'univers, même s'il n'est pas jusqu'au plus modeste boutiquier qui ne cède au snobisme de l'anglo-saxon.
    Ah, le béotien que je suis ! Effectuant quelques recherches sur cet appareil démoniaque que l'on nomme ordinateur (je ne détestais pas computeur), je reçus, peu avant le souper, l'estocade, le coup d'arquebuse, la queue et son venin : un hasard suintant de malignité me mit sous les yeux une expression sibylline !
    Était-ce du chinois, du sanskrit, de l'afghan ?

 GÉNÉRATION DE LEADS

    Mais quel est donc cet animal ? Interrogée, la fameuse cafteuse Vicki Pedia me donna tout de go la réponse : en marketing (Dieu m'absolve pour ce mot), "détection des signaux d'intérêt émis par des clients potentiels".
    Foutre d'âne, les trissotins se reproduisent comme les lapins dans la garenne ! Pour coller au mot anglais, les cuistres ont traduit lead generation [détection de pistes] par génération de leads, enfantant d'un mot inepte dont ils doivent régaler leur jargon. Ils auraient pu en rester à la traduction littérale ou, au prix d'un bref effort, parler de désirs clients, voire -les acronymes faisant fureur- de DP, de DSIC, peut-être même de DSICP !

    Bien entendu, des expressions telles que indices d'achat, impulsions clients ou détections de ventes  sentent trop leur vieux temps et présentent un vice rédhibitoire : elles sont en FRANCAIS. Alors, foutriquets du frangliche, thuriféraire de l'anglichisme , je vous propose à titre gratuit (pardonnez-moi ce gros mot) DIAP, Détection d'Indices d'Achat Potentiels.
    Et, si vous me permettez ce doigt d'honneur : French is beautiful and gode save the gouine !

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