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lundi 30 mai 2016

SANS TITRE (comme disent les peintres)

    Hélas, je vais manquer de temps pour cultiver tous ceux que j'apprécie ; mes chers Dégrouignés, mes amis de Fessebouque, quelques autres. Je mourrai en regrettant de ne pas avoir approfondi toutes ces relations qui sont la première richesse d'une vie.
    Là réside la faiblesse des réseaux sociaux : je peux avoir quarante mille "suiveurs" et rester à distance, dans un rapport superficiel qui s'évanouira à la moindre occasion. Hormis la vanité de se présenter à l'adulation des autres, quel peut être l'intérêt de capter des gens si l'on n'a pas son humanité à offrir ?
    Ces réseaux représentent, à la fois, une opportunité d'action remarquable et un désert relationnel. Les fluctuations du monde peuvent dissoudre en un éclair les communautés du net car elles sont en général le résultat d'une agglomération d'individualismes. Constituer un groupe autour d'une idée noble n'est pas l'affaire de cinq minutes ou cinq jours mais un réseau social peut nous le faire croire ; pénétrer la pulpe d'une personnalité représente un travail de fourmi bienveillante et trois clics sur un clavier n'y suffiront jamais.
    Je préfère mes 139 amis de Fessebouque à des milliers de personnes qui fantasmeraient sur mon ectoplasme médiatique ; et déjà, ces 139 je ne les cultive pas avec le soin qui serait nécessaire.
    J'essaie aussi, tant bien que mal, de me défier de l'individualisme -alors que je recherche volontiers la solitude, autre sujet !- dont je pense qu'il nous offre une illusion de la liberté. Et je suis toujours frappé par les injonctions de la publicité et de l'économie qui poussent à se cultiver soi-même à travers les satisfactions consuméristes et les miroirs narcissiques, essayant de nous faire croire que nous pouvons décider de nos existences par l'acquisition et la satisfaction des besoins ; alors que des grands marionnettistes s'efforcent de nous manipuler par les fils de la consommation et de l'idéologie diffusée dans les médias qu'ils possèdent.
    Au risque de me faire beaucoup d'amis je dirais qu'un Ah, ma zone  ou un Mon sang tôt peuvent se révéler des redoutables tyrans à visage humanisé et discours cartésien.
    Bien entendu, toutes ces idées saugrenues sont les fruits de l'agitation de mon petit diable intérieur qui me livre -moi que nulle ironie jamais n'effleure- à d'épuisantes crises de mauvais esprit.

    L'important est que la vie nous concède encore un peu de temps, que nous puissions nous nourrir les uns les autres de nos beautés intimes et de nos différences délectables. 
  

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